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11 août 1965, une vague de chaleur submerge Los Angeles ; les esprits s'échauffent ; une altercation éclate entre un policier blanc et une famille afro-américaine dans le quartier majoritairement noir de Watts ; les émeutes se répandent comme une traînée de poudre. Mais Syd Bonnano, jeune flic brillant tout juste promu, et son père, Stan, policier lui aussi, ont d'autres chats à fouetter : un maniaque profite du chaos pour carboniser des prostituées et leurs macs. 27 ans plus tard, le 29 avril 1992, L.A. s'embrase à nouveau après l'acquittement de 4 policiers blancs qui ont passé à tabac Rodney King, un citoyen noir qui avait fait excès de vitesse. Là encore, une série de meurtres sont perpétrés selon le même modus operandi : immolation par le feu. Mais, cette fois-ci, toutes les victimes sont des flics qui ont servi (ou sévi ?) lors des émeutes de Watts. Ces meurtres ont-ils un lien ? Que s'est-il réellement passé en 1965 qui aurait poussé Syd à rendre définitivement son insigne ? Pourquoi sa fille Ève, officier de police elle-même, ne lui parle plus ?
Un beau format à l’italienne pour cet album paru chez Sarbacane de Lorenzo Palloni (The corner, Effroyable Sherman, entre autres).
Un beau livre qui cache un récit noir, violent, rageur placé entre 2 époques connues pour leurs émeutes à Los Angeles : août 1965 et avril 1992. Le lien entre les deux : un serial killer profite des émeutes pour tuer et carboniser, en 65 des macs et des prostituées, en 92 des flics ayant sévi pendant les premières émeutes.
Les pages sont noires, le dessin est en bichromie orange/noir ou bleu/noir selon que l’on suive les émeutes de 65 ou celles de 92. Le découpage est vif, rapide comme le dessin. Certaines cases sont petites et j’ai parfois eu du mal à suivre et à saisir ce qu’il se passait. Mais je dois reconnaître que le rendu est puissant et que j’ai ressenti fortement cette violence, la tension de l’enquête, la rage de la population noire. J’ai finalement constaté que ce livre avait exercé sur moi un certain pouvoir, entre attraction et répulsion.
Car ce n’est pas une lecture aisée comme si Lorenzo Palloni avait fait en sorte que celui qui tourne les pages souffre lui aussi, comme les protagonistes de l’histoire. Une réussite narrative qui ne doit pas t’effrayer, au contraire. Encore une découverte forte chez Saracane !
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