"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Par les mers, la cour de Dona Emilia del Scuebo navigue paisiblement sur le vaisseau du capitaine de La Loya. Cependant, de mauvais vents amènent les malheureux à croiser la route de l'équipage du redouté Barracuda. Les riches passagers sont faits prisonniers par les avides pirates de Blackdog, leur chef. Le vieux capitaine, aussi violent que rusé, prend immédiatement conscience du profit qu'il peut tirer de détenus aussi prestigieux. Sur l'île malfamée de Puerto Blanco, repaire insalubre de la vermine des mers, Blackdog monnaie à prix d'or les vies de Dona Scuebo, de sa fille, la belle Maria, et de leur jeune valet, tout en se concentrant sur son nouveau projet : partir à la recherche du trésor des Scuebo. Les destinées des uns et des autres vont alors s'entrecroiser autour d'une même quête - le diamant du Kashar, joyau du trésor de la famille Scuebo.
Barracuda, introduction d'une histoire de piraterie avec des pistes intéressantes. Offerte lors des 24h de la bd ce titre même si pour le moment en dessous de "Long John Silver" par exemple est prometteur surtout pour qui aime les histoires des navires au pavillon à la tête de mort. A suivre!
Pour Blackdog le capitaine du Barracuda et son équipage, c'est l'euphorie après le fructueux abordage d'un navire espagnol. Certes, le capitaine de La Loya a réussi à sauver sa peau, au grand dam de Raffy le fils de Blackdog qui a juré de se venger, mais la prise est de taille. Non seulement, les pirates rentrent au port avec trois nobles espagnoles à vendre au marché des esclaves, mais en plus, ils détiennent une carte qui va les mener jusqu'au diamant du Kashar, une pierre qui attire toutes les convoitises malgré sa réputation de porter malheur.
Pour les prisonnières, le sort est moins clément. Doña Emilia Sanchez del Scubo, sa fille Maria et leur valet Emilio, déguisé en femme pour sauver sa peau, sont vendues aux enchères à Puerto Blanco. La lutte commence pour survivre sur cette île où se côtoient pirates, aventuriers et marchands d'esclaves qui ne connaissent que la loi du plus fort. Le plus chanceux est Emilio dont l'acquéreur a très vite découvert la supercherie mais qui le traite plutôt avec bienveillance. Doña Emilia, sauvée par une congrégation religieuse, meurt de chagrin tandis que sa fille, avilie, molestée, fouettée, est contrainte d'épouser Ferrango, le chef des marchands, après une tentative d'évasion où elle a tout de même réussi à blesser Raffy. Ce dernier doit donc rester sur la terre ferme tandis que son père reprend la mer vers le fabuleux diamant qui va faire sa fortune.
A l'abordage ! Le belge Jean Dufaux nous propose d'écumer les mers à bord du Barracuda où de sanguinaires pirates s'attaquent aux galions espagnols imprudents. Dans ce monde de la piraterie qui renvoie à l'enfance, à l'aventure et à la cruauté, cette BD est plutôt classique, sorte d'hommage de l'auteur à un univers qui l'a fait rêver enfant. Pour tout de même se démarquer, il a choisi de s'intéresser à la terre plus qu'à la mer. C'est donc à Puerto Blanco que se situe en grande partie l'action de ce premier tome. On va y suivre le destin de trois jeune gens : Raffy, fils de pirate et pirate lui-même, sanguinaire et bravache comme son père, Maria, belle, rebelle et combative fille d'un Grand d'Espagne et Emilio, sauvé grâce à une robe et des jupons. Animés par la haine et le désir de vengeance, ces trois-là nous promettent des aventures faites de larmes, de sueur et de sang.
Cette introduction est une belle réussite, due aussi aux dessins très réalistes de Jérémy. Les deux belges ont uni leurs forces et leur talent au service d'une histoire qui réunit tous les codes de cet univers violent et romantique à la fois. On aura plaisir à suivre le destin de ces trois héros forcés à survivre sur cette île inhospitalière, et bien sûr de l'équipage du Barracuda, à la poursuite de ce fameux diamant qui a porté malheur à toux ceux qui l'ont approché de trop près.
Un thème qui m'attire plus que n'importe quel autre, c'est celui de la piraterie. C'est donc tout naturellement que je me suis penché sur cette magnifique couverture pour découvrir que j'avais sous les yeux une bande dessinée traitant de ce thème que j'affectionne. Il m'a suffit de feuilleter cet album pour que je n'hésite pas à passer à la caisse accompagné de ce Barracuda.
Le dessin est superbe, bourré de détails. Les personnages sont d'un réalisme frappant. La vie marine, et plus particulièrement celle d'un pirate qui se bat souvent pour piller les autres navires, laisse des traces sur les visages. Cicatrices, rides, boutons, chicots... des personnages au facies effrayant.
Ensuite, les couleurs sont magnifiques. C'est un travail d'une très grande qualité. De nuit comme de jour, sous une lumière tamisée ou en plein soleil, l'ambiance est ici très importante et rien n'a été bâclé pour le plaisir du lecteur.
Le scénario est bien mené, et une fois n'est pas coutume, on a droit à plus de 48 pages. On entre dans l'histoire immédiatement, et c'est à un rythme soutenu que l'on arrive à la dernière planche avec une envie irrésistible de connaître la suite.
Une très bonne bande dessinée que vous vous devrez de lire si vous êtes amateur de belles images et d'une histoire qui tient la route.
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