"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hubert a 25 ans lorsqu'une idée folle lui caresse l'esprit : prendre son sac à dos et rejoindre à pied Saint-Jacques-de-Compostelle depuis la Bretagne. Il va ainsi parcourir 2 500 kilomètres. Et ce qui était au départ un simple défi se transforme peu à peu en une aventure profondément humaine.
Au fil des pages, Hubert raconte les moments de doute, le corps qui souffre, les proches qui manquent. Mais surtout, il fait partager une expérience riche de rencontres. Des moments forts avec des pèlerins et avec des inconnus qui ouvrent leurs portes pour offrir un toit et un repas.
En marchant, le jeune homme apprend à s'abandonner aux autres, à faire confiance et à profiter de l'instant présent. Il découvre au final quelque chose qu'il n'avait pas soupçonné : marcher est d'abord un parcours vers une certaine idée du bonheur et du sens de la vie. En se laissant guider vers Compostelle.
J’ai reçu ce roman sans l’avoir demandé : sur le moment, j’avoue qu’il ne m’avait pas emballé plus que ça. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais beaucoup d’appréhensions, j’imaginais à tors un basique témoignage accompagné de passages de Bible, qui ne veulent rien dire pour moi.. Pour Félicie l’athée, ça n’allait pas être facile.
Et puis, un jour, j’ai eu envie de le lire et il s’est laissé faire dans la journée, d’une traite. Et j’en ressors différente. Pas transformée, toujours pas pratiquante, mais j’ai ouvert des portes. J’ai adoré, vraiment. « Au détour d’un chemin » n’est pas qu’un simple témoignage d’un-gars-qui-marche, c’est un vrai chemin pour nous rappeler qui nous sommes à l’intérieur et où est le sens de notre vie.
Hubert Bancaud, 25 ans, catholique pratiquant, se lance le défi de partir sur le chemin menant à Saint Jacques de Compostelle – puis Madrid pour les JMJ, soit un périple de 2500 kilomètres. L’occasion pour lui de faire un point sur sa vie et de réfléchir à son avenir.
Ce livre est son journal de bord, il est simple d’accès car il écrit comme il parle. Pas de grand vocabulaire scientifique, pas de suspens haletant.. La seule effusion que j’y ai trouvé, c’est celle du partage et de l’Amour. Sa plume est très abordable, jamais sectaire, alliant humour, récit et bienveillance. C’est ce que j’ai vraiment aimé car il y a un profond respect pour les non-pratiquants et il ne cherche jamais à imposer sa foi. Au contraire, il est toujours dans le partage : « je suis comme ça, là je suis heureux, veux tu essayer aussi ? ». C’est aussi simple que ça.
Parti de Bretagne au lendemain du mariage de son frère, les premiers jours sont pourtant douloureux, monotones, solitaires et encore hésitants. Mais la frustration d’abandonner dès le début lui redonne le courage de persévérer et de changer son regard, de laisser ses pensées sédentaires pour de véritables réflexions intérieures de pèlerin. Dans la vie de tous les jours, il faut souvent tout calculer, tout réfléchir, tout penser, tout prévoir : sur le chemin, il faut se laisser vivre et faire confiance. Et ça, Hubert le comprend assez vite.
« Ces derniers jours, des amis et connaissances me demandent où j’en suis dans ma réflexion. Hahaha… Ben… Euh… En fait, depuis que je suis parti, je ne réfléchis pas. Je vis. Et entre nous, c’est bien plus agréable de vivre. »
Faire le chemin, c’est aussi et avant tout un voyage intérieur très personnel. Un jour où la nostalgie le gagne, un simple appel à ses proches lui fait ressentir qu’il vit quelque-chose qu’ils ne peuvent pas vraiment comprendre.. C’est comme si il était sur une autre planète. Il a beau les avoir dans son sac (lisez, vous comprendrez), et rencontrer des tas de pèlerins, il fait ce voyage seul avec lui même.
Hubert à beau être motivé et préparé à cette marche, il est loin de s’imaginer ce que lui réserve ce périple : une aventure humaine extrêmement riche et des surprises à chaque virage. Il partagera un bon vin avec Norbert, échangera ses théories sur la vie avec Benjamin et Jordi, parlera de l’esprit du chemin avec Padre Ernesto, prendra ses repas avec Louis.. et encore de multiples échanges et rencontres qui font grandir. Ces rencontres avec d’autres pèlerins venus du monde entier offrent une belle ouverture sur l’universalité du chemin jacquaire. C’est ce qui nous pousse aussi à la tolérance et à l’ouverture d’esprit ; ce dont peu de personnes sont dotées. Ce qui entraine – selon moi – de gros conflits lorsque l’on est face à des murs. Comme le dit le renard au Petit Prince : On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible avec les yeux.
« Quand on est ouvert, on ne porte pas de jugement. On ne se ferme pas dans des principes, des cases, des idées préconçues. Par contre, on s’intéresse à l’autre, on ne s’intéresse pas tant à ce qu’il fait qu’à sa personne. Pour être ouvert, il ne faut pas avoir peur. Il faut avoir confiance »
Les pèlerins de Compostelle sont tous différents : bien sûr une majorité de Catholiques, mais sur le chemin, vous rencontrez aussi des athées, des protestants, des hindous, des marcheurs, des vélocistes.. Des humains. Lors de certaines étapes, des marcheurs dont le corps dit Stop, arrivent en taxi à l’auberge… et alors ?
« Le chemin de Saint-Jacques n’est pas une épreuve sportive. C’est avant tout une épreuve humaine et spirituelle. Ce qui est important, c’est ce qui se passe dans le cœur et dans la tête ».
J’ai compris encore plus avec ce livre, que l’on n’a pas besoin d’être chrétien pour vivre, ressentir, donner, partager et comprendre toutes les pensées d’Hubert. Ses réflexions et ses prières sont universelles. C’est vrai que je n’ai pas la foi mais je me suis très souvent retrouvée dans ses propos : pourtant je suis plus adepte de méditation, disons que je me cale souvent dans endroit qui me fait du bien et je .. je quoi d’ailleurs ? je réfléchis, je pense, je me vide la tête, je me demande ce que je veux, où je veux aller demain.. C’est finalement très proche des prières dans une église. Sauf que je ne m’adresse pas « à Dieu ».
A milieu de toutes ces belles paroles et beaux échanges que j’ai ‘postité’ encore à outrance, j’ai particulièrement aimé le chapitre sur l’éducation des enfants, qui rejoint complètement mes pensées, encore plus après avoir fait l’école au bateau pendant 3 ans.
« Ce sont nos différences qui font nos richesses. Si, dans les écoles, nous cherchions à développer le caractère unique de chaque enfant, ceux-ci seraient bien plus épanouis et apprendraient à mettre en valeur leurs talents et dons. […] Plutôt que de construire tout le monde sur le même schéma, l’école devrait aider chaque enfant à découvrir ce qu’il fait qu’il est unique et merveilleux. Les richesses de l’unicité »
En lisant ce témoignage, cela m’a vraiment donné envie de faire ce parcours. Le nomadisme en bateau me manque – ce n’est pas une surprise – et cette marche est un vrai nouvel appel. J’ai besoin de retrouver ces rencontres, ce hasard, ce sentiment de légèreté, d’épanouissement et tout simplement de bonheur intérieur.
J’ai découvert grâce à Hubert qu’il y avait le Tro Breizh {tour de Bretagne}, pèlerinage qui passe par les villes des 7 Saints fondateurs de Bretagne par chemins douaniers longeant la cote atlantique.. Cela me parait bien plus abordable en kilomètres pour ma petite santé et cela me permettrait de mettre un premier pied en Bretagne, région vers laquelle j‘aimerai me réfugier dans un avenir proche
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