"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Paru en 1830 dans un journal, plusieurs fois remanié jusqu’en 1842 où le titre définitif lui est attribuée, cette nouvelle fait le portait d’un usurier et de ses diverses actions qui l’ont enrichi.
Avare au plus haut point, Gobseck est déjà un vieil homme lorsque le narrateur, un avoué du nom de Derville, alors étudiant, le rencontre.
Je n’ai pas beaucoup lu Balzac, il n’est pas, dans les classiques celui dont j’ai le plus creusé l’œuvre. Aussi lorsque j’ai trouvé ce court texte, je me suis pris de l’envie de m’y coller. Force est de constater qu’il n’est pas si aisé que cela malgré sa brièveté, notamment lorsque l’auteur évoque les différents moyens de paiement, de remboursement et/ou de prêts et de gagner de l’argent légalement mais à peine honnêtement. Si l’on fait fi de ces écueils, on découvre tout le talent de Balzac pour décrire les gens tant leurs physiques que leurs pensées, leurs caractères et l’atmosphère des salons de l’époque. Les jalousies, amours, perfidies, vacheries sont présentées ici comme le quotidien des gens riches qui s’ennuient. Ils sont mesquins, petits, prêts à tout pour paraître, avoir de l’argent. On y croise l’une des filles du Père Goriot en mauvaise posture.
Du Balzac, du classique, de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. Surtout lorsqu’il écrit ce qui suit, et qui semble très actuel : "Il n’y a quel des fous ou des malades qui puissent trouver du bonheur à battre les cartes tous les soirs pour savoir s’ils gagneront quelques sous. Il n’y a que des sots qui puissent employer leur temps à se demander ce qui se passe, si madame une telle s’est couchée sur son canapé seule ou en compagnie, si elle a plus de sang que de lymphe, plus de tempérament que de vertu. Il n’y a que des dupes qui puissent se croire utiles à leurs semblables en s’occupant à tracer des principes politiques pour gouverner des événements toujours imprévus. Il n’y a que des niais qui puissent aimer à parler des acteurs et à répéter leurs mots ; à faire tous les jours, mais sur un plus grand espace, la promenade que fait un animal dans sa loge ; à s’habiller pour les autres, à manger pour les autres ; à se glorifier d’un cheval ou d’une voiture que le voisin ne peut avoir que trois jours après eux."
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