"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Autant l’avouer d’emblée, ce roman que je me réjouissais de lire m’a plutôt déçue. Toutes les promesses de la 4e de couverture ne me semblent pas avoir été tenues.
Pourtant, l’idée de reconstituer l’ambiance du New York du début des années 1980, décrire le parcours initiatique d’un jeune homme cherchant sa voie et tentant de s’émanciper de l’influence de son père (une star déclinante de la télévision) présente un certain potentiel. Malheureusement, l’auteur ne parvient pas à l’exploiter. Une fois la lecture terminée, je me suis demandé pour quelle raison le récit commençait à l’endroit où il commence et pourquoi il se termine là où il se termine. Autrement dit, l’histoire n’existe pas vraiment. À chaque page, une célébrité au moins est citée. Pourquoi pas ? Nombreuses sont ces « stars » inconnues du lecteur francophone. Peut-être l’ensemble présente-t-il plus de sel si le lecteur comprend certaines de ces références. Si tel est le cas alors la traductrice aurait pu (aurait dû) rédiger des notes de bas de page de manière à éclairer le lecteur.
Plus précisément, le roman oscille sans cesse entre 3 tendances : la description de l’ambiance des années 1980 dans certains quartiers de New York, la relation tendue et équivoque entre la narrateur et son père, et le destin de John Lennon lors de la dernière année de sa vie. J’ai eu l’impression tout au long de la lecture que l’auteur ne parvenait pas à choisir entre ces 3 lignes narratrices. De sorte que aucune n’est vraiment développée jusqu’au bout et laisse le lecteur sur sa faim. Ainsi par exemple, tout au long du récit, il est fait de multiples allusions à la manière dont John Lennon trouvera la mort devant son immeuble. Seulement, juste avant le moment où cet événement devrait se dérouler, le récit s’achève sur une Longue ellipse pour nous expliquer ce que sont devenus les protagonistes de nos jours. Pourquoi dès lors avoir mêlé John Lennon à toutes les péripéties du narrateur ? Je ne l’ai pas compris.
Pour être tout à fait honnête, je dois préciser que le style de l’auteur n’est pas dénué de charme et que parfois se fait entendre une agréable petite musique. Elle parvient presqu’à rendre le récit attachant.
Je remercie le Picabo River Book Club et les éditions Albin Michel de m’avoir donné l’opportunité de lire ce livre.
Fans de Lennon, friands d’anecdotes sur l’artiste ou les Beatles, passez votre chemin.
L’amitié qui lie le narrateur et la rock star n’est qu’un prétexte.
Le très beau roman de Tom Barbash nous parle de filiation difficile, de rupture avec le père. Des trois enfants de Buddy Winter, animateur télé star des années 80, chacun s’est construit en fonction du père. La fille ainée Rachel s’est éloignée pour mieux vivre sa vie, Anton, le narrateur, disparait totalement derrière la personnalité de son père avec lequel il travaille et Kip le plus jeune a dû faire sans puisqu‘après un « pétage de plomb » en direct, Buddy est parti faire le tour du monde afin de se reconstruire.
Anton a bien essayé de s’affranchir de ce père en partant en mission humanitaire mais la forme la plus grave du paludisme l’a contraint à rentrer pour sauver sa vie.
Cette histoire de famille a pour décor la Dakota Building, fameux immeuble où on vécut des personnalités exceptionnelles et où Lennon fut assassiné alors qu’il tentait de relancer sa carrière.
Un roman très réussi, un beau portrait du New York des années 80.
A New-York, à l’angle de la 72e rue et de Central Park West, se dresse le Dakota building. Un immeuble que peu de non initiés connaissaient avant ce 8 décembre 1980, lorsque Mark David Chapman est venu y rencontrer un certain John Lennon.
Le Dakota building est cet immeuble où vivent non seulement de nombreuses célébrités comme Lennon, mais aussi la famille Winter. Le père Buddy est un célèbre animateur de télévision. Enfin, célèbre jusqu’à ce qu’il ne craque et quitte la scène en plein direct. Son fils Anton vient de rentrer d’Afrique. Il s’était engagé dans les Peace Corps pour fuir une relation tendue avec son père. Aujourd’hui Anton revient soigner un paludisme qui aurait pu lui être fatal, et ne peut donc pas repartir. Père et fils travaillaient ensemble, ce qui ne rend pas évidente l’émancipation de l’emprise paternelle. Son père Buddy doit quant à lui se refaire une santé, mais professionnelle cette fois. Il demande à nouveau à Anton de le seconder comme du temps de sa gloire télévisuelle.
Sa mère est une ancienne actrice qui tout abandonné pour laisser le devant de la scène à son mari. Aujourd’hui elle participe activement à la campagne pour l’investiture Démocrate de Ted Kennedy. Et se demande s’il ne faudrait pas sérieusement se mettre à travailler tant les économies s’épuisent alors que le capital confiance de Buddy n’est pas au zénith. Une grande sœur rebelle, et un petit frère joueur de tennis viennent compléter la famille.
Au hasard des rencontres, par l’entremise d’amis, mais aussi en prenant le même ascenseur -ça aide- Anton va se lier avec John Lennon. Tous deux sont amoureux de la voile, John va embaucher Anton pour une traversée épique jusqu’aux Bahamas. Et tous deux auront ensemble quelques projets. Mais l’avenir ne sera pas forcément celui dont ils rêvent…
Ce que j’ai aimé ? Le fait que tout soit dit avec douceur, sincérité, émotion. La façon dont l’auteur décortique les relations parfois compliquées qui se tissent et se défont dans les familles, dans un couple, entre frères et sœurs, mais en particulier ici entre le père et le fils.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/01/07/beautiful-boy-tom-barbash/
Quel plaisir de découvrir cette ville de New York durant les années 80, bien loin de la ville que j’ai découverte courant des années 2000. L’auteur, Tom Barbash s’immisce dans cette décennie d’il y a près de 40 ans et nous fait découvrir la Ville qui dort jamais sous un angle que je n’ai pas connu.
On y suit les tribulation de Anton et de sa famille qui habitent dans un immeuble mythique de New York et du West Side, le Dakota. Après avoir été atteint du paludisme lors d’une mission humanitaire en Afrique, il revient dans sa ville natale qui lui plaît de découvrir à chaque fois sous un regard neuf. Fils d’un célèbre animateur de télévision au chômage à la suite d’un burn-out, il cherche véritablement sa place dans sa ville, dans sa famille et plus généralement dans le monde.
Autant j’ai beaucoup apprécié la manière dont Tom Barbash dépeint cette ville chère à mon coeur qu’est New York, autant je suis restée sur ma faim quant aux personnages. Sans tomber dans le péjoratif, j’ai parfois eu l’impression de vivre les états d’âme un peu superficiels d’un gosse de riches, me laissant insensible aux protagonistes.
Faisant de très nombreuses références à la culture et la politique de cette décennie des années 80, il est vrai qu’on y apprend plein de choses, surtout si comme moi, vous êtes un enfant de cette décennie et donc, si vous ne l’avez pas vécue avec un oeil d’adulte.
Attention, même si pour moi, cette lecture me laisse un sentiment quelque peu mitigé, ce livre n’en est pas moins bon. Je suis sûre qu’il trouvera son public et que la manière dont les rapports père-fils sont abordés en touchera plus d’un. Peut-être est-ce que parce que je suis une fille et n’ai donc pas l’ « expérience » de ce type de rapport humain qui fait que j’en suis restée souvent impassible, je ne sais pas à vrai dire. J’aurais aimé ressentir plus de choses, comme c’est le cas parfois au travers d’autres livres.
Par contre, pour les fans des Beatles et de John Lennon en particulier, je suis certaine qu’il vous ravira par cette impression, au fil des pages, de faire un bout de chemin en sa compagnie avant cette fin tragique orchestrée par le déséquilibre Mark Chapman.
Je remercie le Picabo River Book Club (et en particulier Léa) et les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre.
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