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Dans un coin des Côtes-d’Armor, dans la commune de Trédarzec, pour être plus précis, se trouvent les jardins de Kerdalo, classés depuis 2007 à l’inventaire des monuments historiques. Ce sont très certainement une des plus réalisations paysagères du siècle dernier. Blottis au fond d’un vallon où coule la rivière Jaudy, ils ont vu un jour de 1965 quand un peintre, Peter Wolkonsky, a fait l’acquisition d’une vieille ferme avec son étang et ses 18 hectares de terrain. Il décide d’en faire un lieu à la fois de préservation de la flore locale (ronces et orties sont à la fête) mais également d’une collection de près de 5000 espèces et variétés, réparties en plusieurs jardins, en plusieurs mondes géographiques, en plusieurs ambiances chromatiques. La partie la plus vaste est occupée par l’étang et sa collection d’azalées, puis vient un rétrécissement du vallon, plus ombragé, permettant ainsi à d’autres plantes de s’épanouir. Nous sommes étonnés d’y trouver des exemples venant des Etats-Unis, de Chine, de Nouvelle-Zélande ou d’Australie. Il existe également à Kerdalo plusieurs fabriques (une fabrique de jardin est une petite construction à caractère pittoresque ; au XVIII° siècle, certaines fabriques plus décoratives prirent le nom de « folies). Peter Wolkonsky puisa dans ses croquis faits en Italie pour la construction de fontaines, de pavillons et d’une grotte directement inspirée des exemples renaissants, avec sa décoration en coquillage. Elle est l’objet de constantes restaurations.
Peter Wolkonsky meurt en 1997, laissant à sa fille, Isabelle, et son époux, Timothy Vaughan, la charge du domaine. Ils repensent de nombreux aspects du jardin : les parterres ; le canal, débarrassé de ses rhododendrons, devient une respiration au milieu de toute cette exubérance. Les terrasses ont été agrandies afin d’intensifier ce sentiment méridional (Wolkonsky l’appelait « le petit Nice ») et diversifier la végétation.
Après une introduction d’Erik Orsenna, relatant en détail l’historique du jardin, nous avons un important cahier de photographies « aux quatre saisons », commentées par les actuels propriétaires. Ce volume de la collection « Des jardins d’exception » est plus épais qu’habituellement, plus fourni, plus dense également. Une nouvelle réussite pour les éditions Ulmer.
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