"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il arrivait aux personnages de romans une fois la dernière page tournée ? N’avez-vous jamais voulu savoir ce qu’ils deviennent une fois la lecture achevée ? Personnellement, c’est une question que je me pose très régulièrement, après avoir rangé le livre sur son étagère : à quoi ressemble l’Après ? Quand j’ai quitté Charlie et Becca, à la fin de Charlie+Charlotte, je me suis demandé comment ils allaient parvenir à surmonter cette terrible épreuve, comment Charlie allait faire le deuil de son premier amour, et Becca de sa première amitié. S’en remettront-ils un jour ? Cela me brisait le cœur de les quitter dans un tel désarroi, mais je n’avais pas le choix : l’histoire s’arrêtait là, l’autrice toute-puissante avait choisi de cesser là son récit. Charlie et Becca semblaient condamnés à vivre éternellement avec cette douleur … jusqu’au jour où sortit Max+Becca. Je n’osais pas en croire mes yeux : était-ce bien ce que je pensais, ce que j’espérais ? L’autrice avait-elle réellement écrit cet Après qui me tourmentait tant ? La réponse est oui. Et je ne l’en remercierai jamais assez …
Charlotte est morte. Charlotte est morte et une partie de Becca est morte en même temps. Incapable de faire face à ce vide immense qui enfle en elle, la jeune fille se réfugie plus que jamais dans les livres, plus solitaire qu’elle ne l’a jamais été tandis que le souvenir de la seule et meilleure amie la hante nuit et jour … Jusqu’au jour où Max, le seul à ne pas la fuir comme si être « l’amie de la fille morte » était une maladie contagieuse, se fraye un chemin à travers le brouillard de tristesse qui l’entoure. Sans qu’elle ne comprenne bien comment, il la convainc de faire partie de l’équipe technique du groupe de théâtre du lycée … Mais voilà que Becca se retrouve propulsée sur le devant de la scène, elle qui n’avait jamais fait de théâtre auparavant … Mais est-ce bien raisonnable, de devenir Juliette, quand on n’est pas sûre d’avoir le courage de s’éprendre d’un Roméo ?
Si le premier opus nous invitait à suivre le très cartésien Charlie, pour qui l’amour était une réalité bien trop abstraite, ce second tome nous invite à faire plus profondément connaissance de sa petite sœur, la très sensible Becca. Becca la solitaire qui vient de perdre celle qui fut sa première et dernière amie, et qui n’a pour seul refuge et réconfort que les livres qu’elle dévore avidement, compulsivement. « Dans les livres, quand un personnage meurt, c’est triste, mais je m’en remets parce que je n’ai qu’à revenir quelques pages en arrière et ils sont à nouveau en vie. Le monde est moins dangereux dans les romans. » Vous n’imaginez même pas à quel point je me suis sentie proche de Becca, à quel point j’ai eu l’impression de me regarder dans un miroir. Bien sûr, je n’ai pas perdue d’amie à cause d’un cancer – encore faudrait-il avoir eu une amie à perdre. Mais Becca et moi avons des milliards de points communs, et je n’ai eu aucune difficulté à la comprendre. Parce que je suis comme elle. Comme elle, je préfère m’enfermer dans mes mondes imaginaires que d’affronter le monde et ses dangers. Parce que « les gens, les vrais, c'est compliqué, bien plus que dans les histoires. Il est impossible de les connaître entièrement. ».
Mais voilà que Max surgit sur sa route, aussi soudainement que l’avait fait Charlotte avant lui. Sans qu’elle ne dise rien, il comprend son désarroi, il comprend ses peurs, il comprend sa douleur. Et sans qu’elle ne lui ait rien demandé, voire même bien malgré elle, il va lui offrir son soutien inconditionné, son amitié et peut-être même plus encore, si seulement elle accepte de prendre le risque de s’attacher à lui. Car voilà bien tout le problème de Becca : elle est terrorisée à l’idée de perdre quelqu’un à nouveau, alors elle s’interdit de s’attacher à qui que ce soit. De plus, elle a le sentiment de trahir Charlotte en laissant Max entrer dans son cœur, dans sa vie … Cette histoire, ce n’est pas seulement – voire pas réellement – une histoire d’amour, c’est bien plus l’histoire d’une reconstruction : Becca réapprend à marcher sans Charlotte à ses côtés, elle réapprend à respirer sans Charlotte à ses côtés … elle réapprend à vivre sans Charlotte à ses côtés. Elle découvre qu’avancer, ce n’est pas oublier. Qu’elle a le droit d’aller de l’avant, qu’elle a le droit de tenter de nouvelles expériences, qu’elle a le droit à l’échec, aussi …
Et voilà le deuxième élément qui accentue encore la ressemblance entre Becca et moi : le théâtre. Au départ, Becca est plus que réticente à l’idée de s’engager dans cette activité : elle qui est la timidité et la discrétion incarnées, comment voulez-vous qu’elle monte sur scène ? Elle qui a pour seule ambition de se faire plus petite encore qu’une sourire pour ne pas qu’on la remarque, comment voulez-vous qu’elle se montre en spectacle ? Mais Becca va progressivement découvrir LE secret : quand on est sur scène, ce n’est pas nous que les spectateurs voient. Mais uniquement le personnage qu’on veut bien leur montrer. Le comédien est parfaitement, rigoureusement, absolument invisible : il porte un masque qui le protège du regard des autres. Tout cela, Becca va le comprendre grâce à Darby, la « petite peste du club théâtre », qui s’avère en réalité bien plus profonde, sensible et gentille qu’on ne peut le penser. Car Darby est en représentation permanente : elle joue continuellement le rôle de la Reine, arrogante et sûre d’elle, pour mieux se protéger. Pour elle « le monde est un théâtre » … Mais Becca va rapidement comprendre à quel point c’est épuisant de ne jamais être soi-même, quand bien même cela nous permet d’être préservés du regard d’autrui. J’aimerai avoir le même courage de Becca et mettre fin à la pièce dans laquelle je me suis enfermée … mais il semblerait que Becca soit bien plus forte que moi.
En bref, vous l’aurez bien compris, avec ce second opus, Shannon Lee Alexander fait aussi bien qu’avec le premier, et peut-être même encore mieux ! Une fois encore, elle nous conte une histoire aussi belle que terrible, une histoire pleine de douceur et de douleur entremêlée. On rit, on pleure, parfois même les deux à la fois. Quelle joie de retrouver Charlie (même s’il n’est plus aussi présent que dans le premier opus) et Becca ! Quelle joie également de les voir, petit à petit, avancer vers la guérison ! Max+Becca, c’est un livre qui fait mal aux zygomatiques mais qui fait du bien au cœur et à l’âme. Alors si vous aussi vous avez eu le cœur brisé par la terrible histoire de Charlie+Charlotte, si vous aussi vous avez envie de faire encore un bout de chemin en compagnie de Becca et de son frère, n’hésitez vraiment pas à vous plonger dans ce nouvel opus incroyablement émouvant ! Et si vous n’avez pas encore lu le premier tome … et bien je vous invite à le faire très vite pour pouvoir ensuite lire ce dernier (pour vous réconforter après le précédent) !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2019/12/maxbecca-shannon-lee-alexander.html
Quel coup de coeur!
J'en ai entendu un peu partout et j'avoue que j'ai foncé dessus dès que j'en ai eu l'occasion. Et je n'ai pas été déçue, du-tout! J'ai tout adoré, l'intrigue, les personnages, l'écriture..
J'ai adoré le personnage de Charlotte, si étrange, si intrigante et qui fait du bien à tous les personnages qu'elle rencontre.
sa soeur également a un rôle incroyable, bien approfondie tellement plus fort qu'un simple personnage secondaire.
Et Charlie... Charlie! Je l'ai adoré. Enfin un personnage masculin qui ne-sait-pas-tout, n'est pas doué en tout, pas le plus beau de l'univers ni celui de son école. Il a des défauts, même plus qu'un et pourtant il est attachant et je l'ai adoré!
A lire absolument !
Charlie est ce que l'on appelle un "geek" complètement accro aux mathématiques, probabilités, calculs et raisonnements logiques.
Charlotte est un esprit libre, une artiste qui s'exprime par le biais d'un crayon mais surtout une jeune fille qui souffre.
Mais, lorsque Charlie touche "l'infini" Dévoiler le texte masqué de Charlotte, il se produit une connexion improbable, chimique, hormonale... On pourrait le nommer coup de foudre.
Charlotte obsède Charlie et le perturbe dans sa petite vie bien rangée et bien calculée. Qui est cette mystérieuse fille qui croit en l'infini, qui a redonné le goût de vivre à ma soeur, qui respire la joie de vivre ?
Pourtant, une fois que Charlie creuse, il découvre une âme torturée, un corps blessé, une personne qui ne demande qu'à partir.
Une belle histoire d'amour entre deux opposés (les contraires s'attirent)...
Une romance adolescente qui ne m’a absolument pas convaincue…
Nous suivons Charlie qui est le cliché même de l’intello. Vous souvenez-vous du “Monsieur Je-sais-tout” de votre enfance ? C’est le même, en version exclusivement axé sur les maths et dédaignant totalement la littérature. Évidemment, c’était déjà mal parti pour moi. J’ai suivi une scolarité puis une carrière scientifique mais parler de la littérature de façon aussi condescendante et dédaigneuse… ça a été difficile à lire !
Charlotte, elle, est présentée comme une artiste dans l’âme, plus créative, plus rêveuse.
Le choc des deux clichés pouvaient donner un couple intéressant, et pourtant…
Je tiens à préciser que je vais à l’encontre de beaucoup d’avis sur ce roman… Plusieurs lecteurs ont apprécié ce livre et si le sujet vous intéresse alors n’hésitez pas à le lire pour vous faire votre propre avis sur la question et venir me dire ensuite ce que vous, vous en avez pensé !
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