"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Difficile de terminer une saga qui m'a tant prise aux tripes, mais avais-je le choix ? J'attendais tellement de réponses de Nulle âme ne désespère en vain. Quoique... Pour être honnête, j'étais surtout pressée de retrouver mes personnages favoris qui sont sans conteste l'âme de ce dernier opus. Sébastien Coville a pourtant retardé cet instant, puisqu'il débute avec le point de vue qui clôture les précédents tomes. Frustrant... mais néanmoins pertinent, car il nous offre ainsi les clefs de son univers qui s'étend bien au-delà de l'Empire.
Du reste, j'ai surtout apprécié les complots, les manipulations, les coups bas, les diversions et autres actions destinées à renverser l'adversaire. Le dénouement est quant à lui très plaisant avec son côté doux-amer, mais il demeure un peu précipité. Heureusement, l'auteur a déjà confirmé l'écriture prochaine d'un spin-off, donc je ne lui en tiens pas rigueur !
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Pourquoi ai-je mis tant de temps à me lancer dans ce deuxième tome ? C'est un mystère, car il est tout aussi passionnant que le premier, bien que l'ambiance change radicalement. En effet, la révolution initiale débouche sur de véritables stratégies militaires et des combats rangés, tandis que le pouvoir en place tente de rétablir l'ordre du côté du petit peuple. Pas ce que je préfère, je l'admets, et pourtant... J'y ai trouvé mon content de complots et de révélations, notamment du côté des dieux.
Tout ça pour vous dire qu'il faut que je lise la suite, et vite !
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--- Poser les bases, un impératif ---
Comme toutes les grandes histoires, il est essentiel d'exposer l'univers, de présenter les personnages et, surtout, de placer les pions sur l'échiquier du pouvoir. Par conséquent, les débuts peuvent paraître un peu lents, mais il n'en est rien. D'autant plus que l'attentat évoqué dans le synopsis survient dès le troisième chapitre. Seul petit bémol : les descriptions sont nombreuses, un peu trop parfois, mais elles laissent rapidement place à l'action.
Ainsi, pour aimer ce genre de récits – il s'agit de fantasy adulte qui contient des scènes de violences et de sexe, je préfère le préciser -, il faut savoir apprécier quelques détours. Et oui, l'idée n'est pas d'aller à l'essentiel, mais d'emprunter mille et un chemins (comme celui du couturier du héros, personnage très secondaire) pour enrichir l'intrigue et développer l'univers.
--- Quand les dieux rencontrent la technologie ---
C'est un mélange assez détonnant, mais c'est aussi ce qui fait l'originalité de cette trilogie. L'auteur accorde d'ailleurs un soin tout particulier à la construction de son univers qui, d'après la quatrième de couverture, est largement inspiré de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, autrement dit de notre histoire. Une réécriture brillamment exécutée dont la réussite tient notamment aux détails.
Sébastien Coville met des mots, pose des cadres pour l'ensemble des aspects abordés : politique, économique, social, militaire et, bien évidemment, religieux. Autant d'informations qui participent à l'immersion du lecteur ! C'est donc avec une facilité déconcertante que j'ai pénétré ce monde proche de l'effondrement…
--- Une intrigue grandiose ! ---
L'écrivain aborde la chute de la société avec beaucoup de minutie, voire de recul. le pire et le meilleur en ressortent, comme dans toute révolte. Meurtres et sauvetages se côtoient, et on ne compte plus les dommages collatéraux !
Cette vision d'ensemble est néanmoins contrebalancée par le suivi de personnages qui nous sont chers. Je pense notamment à Léonore, mécanicienne au service du plus grand ingénieur de son temps, qui bien malgré elle se trouve en première ligne. Impuissante, elle assiste aux troubles qui assiègent la capitale et risque sa vie dans ses ruelles.
Bien sûr, ce n'est que le début. le pouvoir en place cherche rapidement à mater les insurgés et la résistance, quant à elle, s'organise dans l'ombre. Et j'ai apprécié voir le processus se dérouler étape par étape même si, comme les personnages directement touchés, j'étais choquée par le comportement bestial des hommes. C'était comme s'ils étaient pris de folie !
Petit à petit, le phénomène prend de l'ampleur. Et d'une simple flamme, l'incendie se répand ! Chaque chapitre est alors synonyme de bouleversements, de trahisons et de machinations. Chaque jour qui passe est une victoire ou une défaite pour l'un des camps qui se disputent le pouvoir. Autant de promesses de rebondissements bien tenues !
--- La beauté du texte n'est pas étrangère à mon coup de coeur ---
Le texte est sublimé par la plume délicate de Sébastien Coville. Je ne sais combien de fois je me suis arrêtée sur une phrase, sur un paragraphe tant il sonnait juste.
--- Le combat de grands esprits ---
Qui dit fantasy adulte dit pléthore de personnages. Alors certes, il n'est pas toujours facile de suivre le changement de point de vue, pourtant je trouve que Sébastien Coville s'en est admirablement bien tiré. le fait d'accorder du temps à chacun de ses héros contribue selon moi à la réussite de ce premier tome.
Et si cela peut vous rassurer, L'Empire s'effondre débute avec quelques personnages au compteur. Ce n'est que progressivement que l'auteur vient ajouter des protagonistes, formant une toile cohérente et digne d'intérêt.
D'Alfred, de Léonore et de Phébus, je ne sais qui j'ai préféré. J'ai également aimé Arsène, l'un des principaux antagonistes, pour sa capacité à s'approprier le pouvoir par tous les moyens possibles, et particulièrement les plus rusés. En fait, ce sont tous de grands esprits propulsés à la tête d'un combat qui les dépasse tout simplement parce qu'ils sont capables de voir plus loin que l'évidence, de concevoir des plans ingénieux, d'anticiper les mouvements de l'adversaire, de calculer les risques avec précision. Mais qui se montrera le plus retors ? J'ai hâte de le découvrir !
Attention, leurs sentiments jouent également un rôle important. Parfois ils s'oublient au profit de l'amour ou de la colère, pèchent par excès de confiance ou reculent en craignant la mort. L'échiquier du pouvoir est donc le théâtre de coups de poker qui peuvent aussi bien sauver des milliers de personnes que les condamner. Cela est d'autant plus vrai que chacun poursuit un but qui lui est propre. Et si les intérêts convergent, ils peuvent aussi s'éloigner…
Ainsi, à la fin de ce premier volume, l'Empire s'est effondré, mais la guerre ne fait que commencer. Et j'ai hâte d'assister à la prochaine bataille !
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