"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dois-je vous présenter Christian Jacq, féru d’Egyptologie, auteur de nombreux romans historiques et policiers ? Je renoue avec lui par ce roman « Le Lotus d’Or et les trois pyramides du Pharaon Snéfrou », une trentaine d’années après avoir lu les trois tomes du Juge d’Egypte ainsi que l’Affaire Toutankhamon. J’avoue que je me suis replongé dans cette antiquité et retrouvé les bords du Nil avec beaucoup de plaisir.
Nous effectuons un grand saut arrière dans le temps, puisque nous sommes en 2600 avant J.-C. Snéfrou et Rek sont deux jeunes amis prometteurs, ils sont élèves à la haute école des scribes de Memphis. Etablissement très select qui ne plaisante pas avec l’autorité et qui a pour mission de former les plus hauts dirigeants des grands corps de l’Etat selon la règle de Maât (une déesse mais surtout un concept, une entité symbolisant la norme universelle, une vie conforme aux principes les plus élevés de justice, d’ordre et d’harmonie).
Snéfrou possède un nom sans équivoque : « Celui qui accomplit la perfection » qui le voue à une haute destinée. Confirmée par son escapade nocturne hors l’école, induite par la lecture d’un vieux texte, à la rencontre de la déesse du sycomore. Celle-ci lui apparaît et affirme qu’il ne doit pas être le frère de la perfection mais la perfection incarnée et le charge de retrouver le lotus d’or (symbole du pouvoir et de la richesse royale) qui a été perdu dans l’obscurité et qu’il doit retrouver pour faire rejaillir la lumière.
Nous sommes sous le règne de Houni, dernier souverain de la dynastie fondée par Djéser, son illustre prédécesseur. A soixante ans, il sent que les derniers souffles de vitalité s’éteignent et que la puissance de son pays s’amoindrit. Il a des remords de s’être contenté de l’acquis et d’avoir lancé trop tardivement un projet ambitieux, la construction d’un monument plus fabuleux que celui de Djéser et de son architecte le fameux Imhotep, à Meidoum bien au sud de Memphis. La souffrance étant trop grande, il demande au Premier ministre, le vieil Kagemni, de mettre fin à ses jours.
L’ami de Séfrou, Rek, sent que son heure est venue car le vieux Pharaon n’a pas de descendants susceptibles de lui succéder. Issu d’une famille très riche et influente, il se voit déjà couronné. Malheureusement, il n’avait pas prévu la réussite de Séfrou, sorti premier à l’examen de fin d’année de la haute école des scribes et finalement élu roi par le Grand Conseil. Imbu de sa personne et de pouvoir Rek provoque Snéfrou en duel, mais Seth a choisi son camp et Snéfrou est validé comme nouveau Pharaon.
Intronisé, il doit trouver épouse à sa hauteur et Tête-en-vie, magicien de l’ancien pharaon, favorise une rencontre avec Hétep-Hérès une ravissante jeune femme à la tête bien pleine. Il s’entoure d’une équipe soigneusement recrutée, le Premier ministre Nefer-Maât, maître d’œuvre de la pyramide inachevée initiée par Houni, qui l’a impressionné par son sens de l’organisation, un ministre de l’Economie, son ami « le Vieux » paysan-vigneron érudit et philosophe flanqué de son âne Vent du Nord beaucoup plus intelligent que bon nombre d’humains, et comme Snéfrou n’est pas rancunier, il nomme Rek ministre des armées. Cette dernière idée ne sera pas la meilleure, loin de là, notre nouveau pharaon pourra-t-il mener, néanmoins, à bien les merveilleux projets qu’il ambitionne, dont les deux pyramides sur le site de Dhachour ?
Au gré des pages, on se familiarise avec cette étonnante et magnifique civilisation, son organisation, ses croyances. Un récit passionnant ou se mêlent faits réels et fiction avec le plus grand bonheur. Et une fois le livre refermé on se laisse aller à la rêverie d’une errance le long du fleuve enluminé par les rayons de Rê ou d’un moment de détente à boire un verre de vin de dattes à l’ombre d’une palmeraie.
Merci à XO Editions pour ce moment de dépaysement.
Tout n'est pas parfait mais mieux que 2024 !
Ceux qui me suivent, savent que j’ai la fâcheuse habitude de ne pas commencer les séries par le début. Cette fois-ci, j’ai poussé le bouchon vraiment loin, en attaquant les enquêtes de l’inspecteur Higgins au 51ème épisode !
Ce personnage atypique est de la trempe des Hercule Poirot, des Pendergast ou des Sherlock Holmes. C’est un homme aisé, assez précieux, qui sait apprécier les choses délicates. Son élégance dans le comportement le rend excentrique. Il est aussi persuadé de sa supériorité intellectuelle et n’hésite pas à la mettre en avant. Mais force est de constater qu’il a un certain talent pour trouver des indices et résoudre les affaires. Il apparait donc aux yeux du lecteur aussi antipathique qu’efficace. Ce paradoxe lui confère un statut énigmatique et passionnant.
Présentation faite, l’enquête en elle-même est plutôt classique même si le mode opératoire du crime est original. Les investigations reposent uniquement sur les interrogatoires des suspects, qui sont nombreux. Comme ceux-ci sont consignés chez eux, l’intrigue se déroule en huis clos. A la manière d’une Agatha Christie, toute proportion gardée, l’auteur utilise les relations complexes entre les protagonistes pour nous égarer sur différentes pistes.
Alors que l’on a l’impression que tous les témoignages n’apportent aucune information valable, Higgins arrive à démêler l’énigme. Avec ses méthodes à l’ancienne, il supplante les moyens modernes et prouve que la matière grise apporte encore une valeur ajoutée.
Ma première rencontre avec cet inspecteur de renommée s’est passée sans encombre. En moins de de deux cents pages, Christian Jacq n’a pas le temps d’approfondir ni les personnages ni le contexte. L’aventure va droit au but. Cette lecture n’a rien de révolutionnaire mais elle pourra contenter tout lecteur en recherche d’un polar succinct et facile d’accès. Pour ma part, sans être émerveillé, je me laisserai surement tenter plus tard par un autre épisode de cette série sympathique.
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/01/29/910-christian-jacq-crime-connecte/
L’université d’Oxford, dotée d’une enveloppe de ouate blanche, pendant les vacances de noël, un haut responsable de la sécurité et de bienséance – un proctor – a été trucidé dans le logement de deux étudiants. Un ancien de l’université de Cambridge, en l’occurrence, l’ex-inspecteur-chef Higgins sur la demande expresse du superintendant Scott Marlow, va devoir faire abstraction de l’animosité envers les lieux où il va enquêter. Et surtout avec sa sagacité habituelle, éviter que le déshonneur rejaillisse sur ce lieu emblématique de la connaissance, et la délivre du mal : en découvrant le ou les assassins.
Un haut lieu de l’histoire, où « Christian Jacq » nous entraîne, dans la noria des collèges, des bibliothèques, des lieux de culte ; et tout ceci en cheminant dans les jardins muets à cette période sur leurs beautés. Nonobstant la difficulté d’investiguer dans de tels lieux, il lui faudra maîtriser – il est patient – l’arrogance des personnages, que ce soient les professeurs émérites, les gardiens et bien sûr les étudiants ; tous avec leurs mensonges, leurs approximations et leurs secrets.
Un mystère que notre brillant inspecteur, à l’appui de ses profondes déductions, de son flegme et de son intelligence saura brillamment résoudre ; Il devrait à l’instar de la devise d’Oxford utiliser celle-ci qui lui convient parfaitement : « Ma déduction est ma lumière ». Bref, ce thriller d’une approche facile et d’une lecture rapide, composé de courts chapitres, instillent de nombreuses fausses pistes et rebondissements, et se laisse savourer sans prétention.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !