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Dans les années soixante dix, le jeune routard britannique Roger Taylor, après quelques voyages en Asie, se retrouve en Australie sans un sou en poche. Il se fait admettre dans l'équipage d'un trois mats de la marine en bois, l'Endeavour II, supposée réplique du bateau de James Cook. Au moment d'atteindre la Nouvelle Zélande, suite à une mauvaise observation des conditions météo de la part du capitaine, l'Endeavour se trouve pris dans une tempête tropicale qui le drosse à la côte sans possibilité d'échapper à son sort. Il échoue sur un banc de sable. L'équipage en réchappe de justesse alors que le trois mâts est finalement complètement déchiqueté. Taylor décide alors de ne plus jamais reprendre la mer autrement que seul et sur un petit bateau laissant le moins possible de prise au vent et aisément manoeuvrable par un solitaire. En trois ans, il construit de ses propres mains « Roc », un sloop de 19 pieds en ferro-ciment avec lequel il traversera la mer de Tasmanie. Puis il s'alignera à bord de « Mongming », un minuscule Caribee gréé en jonque et rendu insubmersible par ses soins, au « Jester Challenge », une traversée de l'Atlantique nord sans assistance.
Comme le titre l'indique, Taylor est un « simple marin », un navigateur de base, un monsieur tout le monde de la voile. Il est loin de pouvoir se targuer d'exploits prestigieux comme un Tabarly ou un Kersauson. Il n'utilise aucun moyen technique moderne et refuse jusqu'au moteur auxiliaire. Il n'a pas non plus le panache et les envolées lyriques d'un Bernard Moitessier ni la nonchalance hédoniste d'un Antoine. Ces deux là font rêver et suscitent (ou ont suscité) bien des vocations de navigateurs. Taylor est juste à l'opposé. Il ne cache rien des galères et des misères de la voile à l'ancienne. Son récit bien écrit quoi que très technique (autant dans le vocabulaire que dans la description des manoeuvres et des conditions météo) n'est qu'une longue suite de calmes plats, de vents contraires, de tempêtes terrifiantes, de grains glacés, de courants opposants et de jusants contrariants donnant l'impression d'une pénibilité permanente. Et que d'échecs ! Il arrive en Tasmanie bon dernier et plusieurs jours après la fin officielle de l'épreuve. A cause de l'annonce d'un cyclone sur les Caraïbes, il fait demi tour après avoir parcouru péniblement mille miles nautiques dans l'Atlantique nord pour rentrer piteusement au bercail, à Burnham on Crouch. La quatrième de couverture nous promet une bonne dose d'humour et « un rien d'auto dérision So British ». Le lecteur les a cherchés en vain. Ouvrage sympathique et agréable à lire néanmoins mais qui n'intéressera sans doute que les vrais fans de récits d'aventures au grand large.
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