"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après le très gros réchauffement climatique qui s'est produit fin du XXIème siècle, la physionomique de la Terre s'est modifié. C'est ainsi que Bordeaux est devenue une gigantesque cité lacustre. Ce réchauffement engendrant la disparition de certains pays a provoqué d'importants flux migratoires. Bordeaux est alors confrontée à l'afflux d'un très grand nombre de migrateurs. C'est ainsi qu'elle se retrouve dans le viseur des autorités centrales après que plusieurs gouvernements étrangers ont fait part de leur mécontentement à la suite de la disparition de plusieurs de leurs ressortissants. Paris veut donc que l'affaire soit résolue rapidement et fait pression sur la police locale.
En parallèle, le commissaire Baranowski, aidé de la lieutenante Sylla, est chargé de l'enquête sur la disparition de Gloria, une jeune australienne. Ils vont être les premiers à s'interroger sur un éventuel line entre les deux affaires. Auront ils raison ?
Quand j'ai commencé la lecture de ce polar, je n'ai pas pu le lâcher. J'ai été complètement happée par cette histoire aux nombreux rebondissements et fausses pistes.
Cette histoire nous montre le côté vraiment noir de l'être humain qui avant tout pense à lui et qui n'hésite pas à écraser ses semblables tant que cela peut lui rapporter. Elle met aussi en exergue la prise de conscience sur la question de l'environnement même si on peut se demander s'il n'est déjà pas trop tard.
C'est un beau coup de coeur que Masse critique Babelio et les éditions Cairn m'ont offert, je tiens à les remercier pour ce polar qui a trouvé écho en moi.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/05/mer-b.scali/r.de-andreis.html
"Ecologie : la démocratie a échoué, l'heure de la dictature est venue". Ce sous-titre a attiré mon attention et la quatrième de couverture a achevé de me convaincre. A l'heure où l'écologie est devenue LE sujet incontournable, la petite voix discordante et provocatrice de AIR a titillé ma petite graine de révolte.
Quelque part dans le futur (un futur proche?), les citoyens, effrayés par la lente mais inexorable dégradation de la planète malgré les déclarations d'intentions des gouvernants, se sont laissés séduire par le discours écologiste d'une femme qu'ils ont élue Présidente de la République, devant la candidate de l'extrême-droite. Son programme était certes un peu extrême aussi et effrayant pour certains, mais pour sauver la planète il faut ce qu'il faut et de toute façon, les politiques ne tiennent jamais leur promesse... sauf cette fois. C'est ainsi qu'une dictature verte va se mettre en place. Police écologique, procès pour génocide écologique, état d'urgence écologique, service civique vert voient le jour. Il est désormais interdit de rouler en SUV, avoir un animal entraîne un malus écologique, divorcer est interdit car ça double tout l'électroménger (!) et on peut vous contraindre à suivre un stage d'éveil à l'écologie. Chacun est fiché par la cellule AIR (Artificial Intelligence Research) en fonction de son empreinte carbone, et récompensé ou puni en fonction. Et mieux vaut ne pas être sur la liste noire, la liste Carbone.
Samuel BOURGET, né l'année ou l'homme a posé le pied sur la Lune, un homme de l'époque où on pouvait polluer sans compter, figure sur cette liste pour avoir travaillé dans une entreprise souçonnée d'avoir truqué des certificats environnementaux. Sur le point d'être laminé par la vindicte populaire, il prend la fuite avec sa famille direction l'AUBRAC. L'occasion de se reconnecter à la nature puisqu'ils n'auront pas d'autre choix, et de prendre conscience de l'importance de la protéger. Sans téléphone, on redécouvre l'interaction avec autrui sans l'intermédiaire d'un écran, l'introspection, la lecture... (combien de fois me suis-je dit que je pourrais lire davantage si je ne perdais pas mon temps sur Facebook!).
AIR est un roman qui interroge - sans culpabiliser - sur les habitudes que nous avons adoptées à une époque où l'impact écologique ne préoccupait personne, et sur la difficulté à en changer. A l'heure où l'urgence écologique ne peut plus être ignorée, il reste difficile de renoncer à nos comportements polluants, souvant sources de confort, pratiques, rapides... Même si l'on constate à quel point il peut être salvateur de renoncer un peu à la technologie, de se déconnecter pour réellement déconnecter, nos bonnes intentions ne durent souvent qu'un temps et on retombre dans nos travers, emportés par le flux et les obligations du quotidien. Pour preuve, le quizz du parfait petit écolo à la fin du roman, dont je ne suis pas fière...
Le roman pose donc clairement la question : faudra-t-il en arriver là, faudra-t-il une dictature de l'écologie - imposer l'écologie par la force - pour qu'enfin les choses bougent?
AIR démontre aussi que leurs meilleurs intentions peuvent être dévoyées quand elles sont utilisées par des extrémistes. AIR est "le récit vécu des premiers jours d'une dictature écologique, instaurée pour le bien de plus grand nombre. Mais n'est-ce pas ainsi que se justifient tous les régimes totalitaires?"
Il faut trouver le juste milieu entre la sauvegarde de la planète et certaines technologies indispensables, celles qui permettent de sauver des vies par exemple. Mesure et pédagogie seront indispensables pour convaincre et recueillir l'adhésion, beaucoup plus efficace que la contrainte et la culpabilisation.
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2019/09/20/37650430.html
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