L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Sal et Peppa ont trouvé refuge dans la forêt de Galloway au coeur des Highlands. Sal, l'aînée, treize ans, a soigneusement préparé leur fuite depuis des mois. Elle a épluché le Guide de survie des forces spéciales et regardé pas mal de tutos sur Youtube : allumer un feu, construire un abri, poser des pièges ne lui posent aucun problème dans les bois. Elle a également emporté son couteau Bear Grylls et la carabine de son salaud de beau-père... C'est d'ailleurs pour protéger sa soeur Peppa, dix ans, de Robert qu'elles se retrouvent au coeur de la forêt ...
Manuel de survie à l'usage des jeunes filles est un étonnant mélange de genres : roman d'apprentissage, nature-writing, roman social et conte de fées... dont on oublie les invraisemblances pour mieux s'attacher à cette sororie. J'ai également aimé l'histoire d'Ingrid, cette sorte de bonne "sorcière".
Cependant je trouve que le titre à rallonge n'est pas le plus pertinent, je préfère le titre original "Sal" puisque c'est l'aînée qui raconte leur histoire. Dans la forêt aurait été un titre parfait mais déjà pris!
S’inspirant de la légende familiale construite autour de l’histoire de son arrière-grand-mère, Mick Kitson laisse libre cours à son imagination pour en faire le personnage central d’un récit à la croisée du roman historique, social et d’aventures, en tout point évocateur des grandes heures feuilletonesques du XIXe siècle.
Au pays de Galles à cette époque, la misère pousse une famille gitane à vendre l’aînée des filles pour espérer sauver les autres enfants. La petite Anny est recueillie par le champion de boxe à mains nues Bill Perry, une force de la nature toujours imbibée de bière mais au coeur aussi grand que son impressionnante carcasse, qui la considère bientôt comme sa fille. Entre le pub de Bill et les foires où, grâce à des matches de boxe illégaux, le colosse gagne de quoi faire patienter les créanciers, l’enfant grandit dans une petite ville de la région de Birmingham, en plein coeur de la révolution industrielle.
Dans une atmosphère à la Dickens, autant assourdie qu’empuantie par le tintamarre, les fumées et les suies des forges et des usines à clous, Anny découvre les misérables et laborieuses conditions de la vie ouvrière, l’impuissance des grèves menant tout droit aux redoutées « maisons de travail » pour indigents, en même temps que la toute-puissance des Lords venus s’encanailler autour des rings où coulent le sang et l’argent des paris. Comprenant très vite que « si t’es pas capable d’apprendre à te battre, tu peux pas apprendre à vivre », l’adolescente n’aura de cesse de suivre les pas de Bill en se mettant elle aussi à la boxe. Mais, alliée à sa pugnacité naturelle et à sa maîtrise de l’art du pugilat, c’est sa fréquentation de l’école des pauvres, ouverte à l’initiative des deux filles du révérend Warren, qui achèvera de l’armer pour sa conquête d'une toute autre existence.
Bagarres, mais aussi tendresse paternelle et filiale, jalonnent de leurs péripéties un récit rythmé, vantant l’amitié, la ténacité et le courage, en particulier chez les femmes, à l’honneur dans ce livre. Et même si quelque peu idéaliste dans l’ascension sociale de cette petite gitane illettrée si rapidement capable d’effacer son dialecte du Black Country et d’apprécier la poésie de Burns, Keats et Wordsworth, l’histoire nous emporte par la force de ses personnages et de leur combat pour leur survie, si puissamment et lyriquement incarnée dans cette boxe autant brutale que chorégraphique.
Un très beau roman donc, que ce Poids plume épique et enchanteur, où l’art du pugilat cache une fort jolie métaphore de l’art de prendre en main sa vie, surtout lorsqu’on fait partie des plus faibles - pauvres, manouches, femmes ou enfants…
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com
Angleterre, milieu du 19ème siècle, quelque part entre Birmingham et Wolverhampton.
Née dans une famille rom, dans laquelle le père est décédé récemment et la mère trop pauvre pour nourrir ses trop nombreux enfants, Annie, 7 ans, est vendue, en désespoir de cause, à Bill Perry, le champion de boxe, en échange d’une somme d’argent qui devrait permettre à sa famille de survivre quelque temps.
Même si elle lui sert de bonniche, Annie est plutôt bien tombée avec Bill, colosse aussi alcoolisé que gentil au cœur tendre. En grandissant, Annie comprend toutefois qu’elle devra apprendre à se battre, au propre et au figuré, contre les voyous en tous genres, et contre le manque d’argent et les créanciers du bar à bière exploité par Bill. Elle apprendra aussi à lire et écrire, chose rare dans le milieu dans lequel elle évolue. Autant de ressources physiques et mentales qui lui sauveront la mise plus d’une fois et l’emmèneront jusqu’aux Etats-Unis, au cours d’une vie hors du commun.
Dans une Angleterre en pleine révolution industrielle, dans un contexte de grèves d’usines, entre une classe ouvrière exploitée de manière éhontée et une aristocratie arrogante et toute-puissante, « Poids plume » est une histoire très romanesque, avec son héroïne flamboyante et ses personnages secondaires pittoresques, tous très attachants, qu’on aimerait avoir pour amis.
Inspiré par son histoire familiale, Mick Kitson nous livre, avec un grand talent de conteur, un roman rude et captivant, qui se lit à toute allure, entre bagarres et tendresse, entre coups du sort et espoir, et une pointe de féminisme.
Angleterre fin du XIXe, Annie, enfant gitane de 7 ans, est vendue par sa mère à un champion de boxe, une brute au grand cœur, et prêt à aimer cet enfant comme sa propre fille.
Annie grandit et comprend assez vite et douloureusement que pour s’en sortir elle devra d’une part savoir se battre et d’autre part savoir lire, écrire et compter.
Se battre pour se défendre contre les agressions physiques et pour, s’il le faut gagner un peu d’argent lors de combats de boxe clandestins, et ainsi rembourser les dettes de son père adoptif, réaliser peut-être quelques rêves.
Savoir lire pour s’extraire un jour de la condition qui est la sienne mais aussi pour s’ouvrir au monde, s’émouvoir des mots des grands poètes anglais.
Au fil des années, Annie croise sur son chemin des femmes décidées à l’aider, convaincues que la condition des femmes doit évoluée.
Et au-delà de l’histoire d’Annie, c’est aussi le roman d’une époque.
A grand renfort de détails et de descriptions que j’ai adoré, l’auteur nous donne à voir la vie quotidienne des ouvriers de la fin du XIXe, leur grande pauvreté, leurs combats souvent vains pour de meilleures conditions de travail. Il dit l’évolution des villes, l’arrivée du chemin de fer, le fossé entre les classes sociales, le tout début de la lutte des femmes pour défendre leurs droits.
Belle galerie de personnages hauts en couleur, ancré dans un contexte historique foisonnant, ce roman se lit d’une traite.
Et comme dans son précédent roman «Manuel de survie a l’usage des jeunes filles », l’auteur fait la part belle à un personnage féminin jeune, déterminé, et fort attachant.
Traduction Céline Schwaller
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