"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Save and continue est un roman très prenant !
Nous rencontrons Morgan alors que sa mère vient de mourir. Sous le joug de la souffrance, il demande à son ami Marlon de le charger dans le passé pour revoir sa mère. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu puisqu’il se souvient de tout. Commence alors une succession de découvertes sur le monde tel qu’il est devenu…
J’ai été séduite par ce nouveau roman de Mell 2.2 qui penche beaucoup moins vers la comédie que ses autres livres. Ici, tout est un peu plus sérieux et dramatique, et si parfois la petite touche humoristique m’a manqué, j’ai été agréablement surprise du déroulement de l’histoire.
L’univers du roman est très bien construit. Plus on avance dans l’histoire et plus tous les détails de ce monde qui nous est inconnu nous sont dévoilés pour en faire quelque chose de toujours un peu plus réaliste. En un sens, ça m’a un peu fait penser à La faucheuse de Neal Shusterman au niveau de l’atmosphère nouvelle et futuriste, même si fondamentalement ça n’a pas grand rapport. Dans Save and continue, sur le mode d’un jeu vidéo, chaque personne peut moduler sa ligne temporelle et revenir dans le passé. Les morts peuvent être évitées ainsi que les erreurs. C’est un monde assez fascinant et j’avoue avoir été plutôt convaincue.
Comme pour chaque roman de Mell 2.2, le récit est bourré de références. Il s’agit de citations sur la thématique du temps en l’occurrence, ponctuant les discours des uns et des autres et nous permettant de nous faire un petit bagage littéraire supplémentaire.
Les personnages de l’histoire sont géniaux. Ripley est une jeune femme très énigmatique et c’est un vrai plaisir de continuer à la découvrir jusqu’à la fin. Son identité est plus que mystérieuse mais on la sent sincère envers Morgan ce qui nous fait l’apprécier immédiatement.
Morgan quant à lui est un personnage que j’ai adoré. Il est particulièrement touchant et attendrissant, notamment quand on constate ce qu’il a fait pour tenter de contrer la mort de sa mère. Il est assez fascinant et comme pour Ripley, j’ai été ravie d’en découvrir un peu plus sur lui jusqu’à la fin du roman.
En effet, pas le temps de se reposer avec Save and continue. L’histoire est captivante mais en plus, elle est ponctuée d’une multitude de rebondissements et de scénarios complètement étonnants. On ne s’ennuie jamais !
En définitive, Save and continue est un roman à l’univers futuriste qui inquiète et intrigue, et aux personnages émouvants. A découvrir !
J’ai beaucoup aimé Espace personnel !
Nous faisons la rencontre de Soren, Donna et Timothée dans cette histoire. Donna et Timothée sont meilleurs amis, même un peu plus… Soren quant à lui rencontre Donna au lycée, dont il tombe immédiatement amoureux. Nous nous retrouvons alors dans une sorte de triangle amoureux, un peu plus étrange et malsain qu’à l’accoutumée…
Ce roman m’a mise très mal à l’aise et c’est d’ailleurs pour cette raison que je l’ai aimé ! L’ambiance qui se dégage de ce récit est de plus en plus oppressante au fur et à mesure de la lecture. Alors que l’on en apprend toujours un peu plus sur les personnages, l’on s’aperçoit que la direction que chacun prend est loin d’être celle à laquelle nous songions, créant un effet étonnant. Cette surprise occasionnée satisfait autant qu’elle frustre et c’est dans cette ambivalence constante que l’auteur nous entraîne à chaque page.
Ce qui est fascinant dans Espace personnel, c’est le changement de point de vue. Au départ, on alterne la narration de Donna et Soren, ce qui est appréciable puisque l’on peut comparer les sentiments de chacun. A un moment donné, Timothée prend également part à la narration et tout vacille à partir de là, nous faisant peu à peu perdre pied dans les méandres de la folie.
En effet, nous sommes confrontés à une sorte de folie permanente, raison de l’ambiance malsaine qui se développe toujours un peu plus. On doit cette atmosphère au personnage de Timothée principalement, bien que Donna par la suite ne soit pas en reste. Nous avons affaire à un véritable malade mental (dans son sens littéral), une sorte de pervers narcissique exacerbé. Etre dans sa tête lorsqu’il occupe la place du narrateur rend fou, nous sommes immergés dans un tourbillon de passion extrême et sans limite, donnant libre cours à des pensées effrayantes. Ce personnage donne froid dans le dos et parait assez crédible pour que l’on ait peur de le rencontrer un jour.
Soren quant à lui est un personnage particulièrement attachant qui permet au lecteur de retrouver un semblant de normalité apaisante. Donna pour sa part est un personnage extrêmement complexe qu’il est difficile à saisir, même lorsque l’on est imprégné de sa pensée lors de ses passages de narration. A chaque fois que l’on pense enfin la comprendre, elle déborde de l’autre côté du fil et nous déconcerte.
Je tiens à exprimer mon étonnement par rapport à la fin du livre que j’ai trouvé complètement folle, à l’image du récit finalement. Je l’ai trouvé géniale tant elle surprend, je ne m’y attendais pas du tout !
En définitive, Espace personnel est un roman dramatique surprenant. Il arrive à plonger le lecteur dans un sentiment de malaise constant, tout en lui offrant une infime et vacillante lueur d’espoir. Je l’ai beaucoup aimé et je le conseille à ceux qui aiment ressentir des émotions contradictoires et peu habituelles !
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