Garcia-Valino-I

Sandrine Fernandez sur Les deux morts de socrate de Garcia-Valino-I

Née en Anatolie, Aspasie de Milet n’en a pas moins marqué la ville d’Athènes par sa beauté, son influence et le salon qu’elle tenait au sein de la Milésie. Maison de plaisirs où elle formait les hétaïres, non seulement à l’art de l’amour, mais aussi à la conversation, à la politique et à la...
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Née en Anatolie, Aspasie de Milet n’en a pas moins marqué la ville d’Athènes par sa beauté, son influence et le salon qu’elle tenait au sein de la Milésie. Maison de plaisirs où elle formait les hétaïres, non seulement à l’art de l’amour, mais aussi à la conversation, à la politique et à la philosophie, la Milésie a connu ses heures de gloire. Mais en cette année 399 avant Jésus-Christ, Aspasie la féministe, la veuve du grand Périclès, voit sa santé décliner et songe à nommer Néobule à la tête de l’établissement. La plus belle, la plus arrogante, la plus demandée de ses hétaïres cache pourtant bien des secrets et sa loyauté n’est pas avérée. Cette succession va être reportée par un terrible crime. En effet, le corps du stratège Anytos est découvert au petit matin dans une chambre de la Milésie et les autorités de la ville ont été claires : si Aspasie ne prouve pas que sa maison n’a rien à voir avec le meurtre, elle devra définitivement fermer ses portes. Or, Anytos avait des ennemis. Homme riche et influent, féru de politique, il était le principal accusateur de Socrate et donc responsable de sa mort. Pour la sortir de l’impasse, Aspasie fait appel à son plus fidèle ami, le sophiste Prodicos de Céos. A charge pour le philosophe de démasquer le coupable parmi les nombreux suspects.

Un meurtre et une enquête qui ne sont qu’un prétexte pour Ignacio Garcia-Valiño…Un prétexte pour nous faire découvrir Athènes et ses tourments à l’époque charnière où la ville hésite entre démocratie et tyrannie. Riche intellectuellement, elle voit s’affronter divers courants philosophiques et l’on y croise Platon, Socrate, Prodicos et bien d’autres. C’est aussi une période cruciale sur le plan politique. Athènes, berceau de la démocratie, voit s’affronter les tenants de ce pouvoir donné au peuple et des hommes plus durs, dictateurs en puissance, tyranniques et va-t-en-guerre. La ville a eu à souffrir de nombreuses guerres, d’épidémies et autres calamités. Dans ce contexte tendu, Socrate est accusé d’impiété et de corruption de la jeunesse. A la tête de ses accusateurs, le stratège Anytos. L’auteur s’écarte ici de la vérité historique pour faire périr l’homme dans une chambre de la Milésie et introduit un détective original en la personne de Prodicos de Céos, diplomate, sophiste et amoureux transi de la belle Aspasie. Pour le philosophe, la tâche est rude. Sont-ce les amis de Socrate qui ont décidé d’éliminer l’homme politique ? Ou bien Néobule qu’il avait déflorée violemment quand elle n’avait que douze ans ? Ou peut-être son propre fils qu’il avait déshérité ? Ou encore le poète comique Aristophane qui lui devait une forte somme ?
A force d’interrogatoires informels et avec pour seules armes la logique et l’art d’analyser tous les mots de ses interlocuteurs, Prodicos dévoilera un complot et percera à jour le coupable.
Un polar historique intelligent.