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Gallego

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    Couverture du livre « Zurbaran » de Gallego et Gudiol aux éditions Cercle D'art

    Claude Stas sur Zurbaran de Gallego - Gudiol

    Edité en 1987, en même temps que la rétrospective au Metropolitan de New York, et un an avant celle de Paris, au Grand Palais, cette monographie faisait à l’époque la somme des informations connues concernant Francisco de Zurbarán (1598 – 1664). Ce peintre est exemplaire de la période dite du «...
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    Edité en 1987, en même temps que la rétrospective au Metropolitan de New York, et un an avant celle de Paris, au Grand Palais, cette monographie faisait à l’époque la somme des informations connues concernant Francisco de Zurbarán (1598 – 1664). Ce peintre est exemplaire de la période dite du « Siècle d’or espagnol », à savoir le XVII° siècle, tout empreint d’esthétique baroque. Il est surtout célèbre pour des cycles de peintures religieuses aux dimensions impressionnantes, consacrées à différents saints : saint Bonaventure, saint Pierre Nolasque, saint Sérapion, etc. Et nous sommes surtout étonnés d’un tel sens du réalisme. Les êtres humains et les objets sont détaillés avec un naturalisme et une minutie infaillibles. Les natures mortes (en espagnols, les bodegones) offrent à notre œil la peau argentée des pommes, les reflets dorés des coings ou des cédrats, la chair saignante des grenades. Zurbarán porte au plus haut point les tendances sévères alors en gestation. Le peintre vit à Madrid, élevée au rang de capitale (1561) et noue des liens étroits avec l’Eglise, celle de la Contre-Réforme, celle qui surveille étroitement toute production artistique. Il accepte donc des commandes de différents ordres et produits des scènes baignant dans un caravagisme très particulier : le ténébrisme. Le meilleur exemple est l’ensemble du sanctuaire de Guadalupe. Zurbarán reste le peintre à la palette chromatique restreinte, privilégiant le blanc et le noir, tout en imposant une certaine géométrisation des objets.
    Mais, depuis 1987, de nouveaux documents ont été étudiés, annotés, publiés et critiqués, si bien que la biographie, les sources, le catalogue raisonné se sont étoffés, se sont transformés. Restent un ouvrage parfait pour une première approche de l’œuvre de ce peintre, dont l’Espagne a fêté le quatrième centenaire de sa naissance en Estrémadure, en 1998. Restent également de réels chefs-d’œuvre qui évoquent ou annoncent parfois certains aspects de la peinture d’Edouard Manet (1832 -1883), grâce à son approche presque cubiste celles de Pablo Picasso (1881 – 1973). En réalité, avec son mysticisme retenu et serein, il nous semble parfois très proche de notre sensibilité moderne. Hélas ! La qualité des reproductions (parfois carrément en noir et blanc) nuit nettement à la compréhension de certaines œuvres.
    La bibliographie est honnête, mais incomplète, si bien qu’il faut faire appel à d’autres sources plus récentes.

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