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Un portrait de femme sicilienne , une combattante
Jai bien apprecie l'ambiance de ce roman
En 1901, comme tant d’autres Italiens à l’époque, la narratrice se résout à quitter la Sicile avec son mari et ses quatre fils, dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Tunisie. Lors de la pénible traversée à bord d’un fragile esquif de passeur, elle se remémore son parcours de « femme de tête » : abandonnée bébé sur les marches d’un couvent, élevée dans la pauvreté par les sœurs, Giuseppa a fini par épouser le dernier fils d’une famille propriétaire d’un domaine agricole, devenant la servante corvéable à merci de sa belle-mère et de ses belles-sœurs, au sein d’un clan mené d’une main de tyran par l’aîné. Le fort tempérament de la jeune femme l’amènera à toujours se battre pour reprendre son destin en main, quitte à partir pour mieux rebondir, confiante en la « Fortuna ».
A travers ce portrait extraordinaire d’une femme dotée d’un courage et d’une résilience exceptionnels, l’auteur, elle-même née en Tunisie dans une famille sicilienne, nous fait découvrir la peu connue vague d’émigration qui aboutit à la création d’une importante colonie d’Italiens en Tunisie, majoritairement des Siciliens, et qui connut son apogée au début des années 1900.
Ironie du sort, le périple de Giuseppa ne peut bien sûr que s’inscrire en négatif des vagues de migrants qui tentent aujourd’hui de rallier l’île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Tunisie et la Sicile. Autre époque, autre flux, l’histoire se répète indéfiniment, le désespoir poussant les plus malheureux, mais aussi les plus audacieux, à partir tenter leur chance ailleurs.
Le récit se concentre surtout sur ce qui précède la décision de partir de Giuseppa, sa nouvelle vie en Tunisie n’étant que très brièvement abordée. Ce qui intéresse l’auteur est cette impulsion qui pousse au départ, cette capacité à refuser le désespoir et à risquer le tout pour le tout pour une nouvelle vie : une détermination d’autant plus émouvante lorsqu’elle vient d’une femme qui aurait pu, comme beaucoup d’autres, se laisser broyer par son environnement machiste. Il est impossible de ne pas frémir devant les coups du sort qui s’acharne sur Giuseppa, qui pourtant, ne baisse jamais les bras, toujours prête à forcer le destin et à revendiquer sa liberté.
Agréable à lire, parfaitement crédible dans sa représentation de la vie des Siciliennes de l’époque, ce roman historique est un hommage aux aïeux de l’auteur, mais aussi une formidable leçon de courage, involontairement féministe.
En 1901, sur le bateau qui l'emmène, avec sa famille, de Sicile vers la Tunisie, Giuseppa évoque la vie qu'elle laisse derrière elle.
Bébé abandonné à la porte d'un couvent, elle fut élevée par des religieuses pas vraiment bienveillantes.
Jeune femme, elle épouse le beau Francesco, mais intègre une famille empoisonnée par les luttes de pouvoir et la jalousie, dans laquelle elle n'a pas sa place.
Bravant l'adversité, elle va coûte que coûte se battre pour maîtriser son destin.
A vrai dire, j'ai trouvé certains personnages trop caricaturaux, et j'aurais aimé que d'autres soient plus étoffés.
Néanmoins, même si ce roman n'est pas un réel coup de cœur, il nous propose un beau personnage de femme, et une lecture agréable.
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