"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Haïti et sa misère noire … L’histoire (hélas trop banale dans ce pays où le sexe est primordial) de la famille Elisée et de ses cinq enfants dont l’ainée, Babette, 17 ans, se fera - dans un premier temps - entretenir (avec l’accord de ses parents) par un cinquantenaire (ils en bénéficieront et déménageront dans un meilleur quartier) , pour finalement finir dans la pornographie … La tentation d’une vie meilleure pour toute la famille, puis la honte d’avoir “putanisé” Babette, pousseront son frère acélhomme à fuir le foyer paternel, sa mère à commettre l’irréparable et son père à se suicider … Une réalité terriblement cruelle ..
Le style littéraire est percutant mais un peu “brouillon” par moment … Un roman particulièrement dur, où l’amour est paradoxalement très présent !
Un roman d'ambiance où malgré la pauvreté, le manque d'éducation, les remarques ou les regards désobligeants, les narrateurs se battent au quotidien pour subvenir au besoin de la famille.
Ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont et qui sont bien loin de ceux que nous avons ici entre petits boulots et prostitutions, il y a l'amour plus fort que tout, l'amour du conjoint que l'on aime malgré tout et surtout l'amour filial.
Un livre que j'ai trouvé beau, fort, prenant, pur sans jugement, avec des non dits non pesants et qui finissent ps être rélévés. Un roman d'ambiance.
Un livre à 2 voix, celles des 2 parents qui ne sont pas toujours d'accord qui nous racontent un peu leur vie, leur ressenti et qui avancent pour le meilleur et pour le pire.
Un premier roman au style étonnant qui nous fait vivre dans les pas d’un couple, à Haïti, au milieu des bidonvilles et de la misère. Tantôt il, tantôt elle, sans transition, le narrateur est les deux en même temps et s’adresse directement au lecteur, lui exposant sa vie, ses problème, ses amours, ses souffrances, ses espoirs, d’une vie meilleure, d’un emploi plus stable et moins fatiguant, de recevoir la manne financière promise par les pays riches et qui devrait s’abattre sur le pays, mais qui va moins vite que les ouragans ou les tremblements de terre !
Roman très étonnant donc, par sa construction qui du coup peut le rendre quelque peu rébarbatif, mais tellement émouvant aussi pas sa justesse de narration. Et qui parle si bien de la difficulté d’être au jour le jour. La mère qui a fait le choix d’un amoureux plutôt que d’un homme riche, ce qui a entrainé la séparation d’avec sa famille. Le marché où le femmes brassent la ville, brassent le béton, vendent des serviettes, de l’eau, ou même quand il le faut, leur corps, pour survivre et nourrir la famille un jour de plus. Les sentiment mitigés des parents, leur espoir d’une vie meilleure grâce à Babette, la fille ainée, si jolie, bien éduquée, instruite, qui pourrait épouser un homme riche ou du moins trouver un diaspora, un « pied de riz » diraient certains et son indispensable porte-monnaie. Le seul espoir réside donc cette fille qui trouve en Mr. Erickson, un homme riche mais marié, un protecteur qui va mettre à l’abri toute la famille. Mais à quel prix ! Difficile choix, continuer et laisser sa fille se perdre dans une vie sans avenir qu’elle n’a pas choisie, ou écouter ses remords, ses craintes, sa honte, et laisser sa famille et ses enfants mourir de faim, son homme mourir de fatigue.
J’ai aimé ce roman, malgré son style déroutant, pour sa verve, son réalisme qui peut nous sembler irréel, mais dont on peut malgré tout imaginer toute l’authenticité, la banalité, celle qui nous atteint et nous touche parfois lorsqu’on regarde les images d’un journal télévisé, mais qu’on oublie bien vite dans le confort de notre quotidien.
Un livre émouvant, tristement réel. Un roman fort qui résonne comme un cri auprès du monde. Fait-il la sourde oreille ?
Ce roman permet de mieux connaitre la vie des haïtiens à Port-au-Prince aujourd’hui en partageant la vie d’une famille : l’homme, sa compagne et leurs cinq enfants. Ils vivent dans la pauvreté d’un bidonville. Ils espèrent une vie meilleure. Lui, elle sont brasseurs. « Brasseuse. – Brasseuse ? C’est quoi ce métier ? - Je suis marchande ambulante de serviettes, parfois lessiveuse, parfois repasseuse. Je fais souvent la bonne à tout faire quand la rue ne donne rien. Cela dépend de la saison, vous voyez ce que je veux dire ? Je suis une débrouilleuse. » (p 53)
Comment accéder à un avenir meilleur ? Les parents ne pourront pas s'en sortir par eux-mêmes : la réussite de leurs enfants offrirait à toute la famille un meilleur quotidien. Ils ont aussi la conviction que les études permettraient à leur progéniture la réussite dans la vie. « Avec les nouveaux programmes subventionnés dans les écoles publiques, notre fils pourrait avoir son CEP lui aussi. Et peut-être même son baccalauréat. Il pourrait se faire un nom. Devenir quelqu’un. Aider sa sœur. Nous aider avec les plus petits. On pourrait devenir une famille respectable. » (p 126)
Mais très vite les doutes envahissent la réflexion : « Ce n’est pas si simple » (p 126). Culpabilité, remords et impuissance habitent les parents face aux « démons de la vie dure » (p 165).
L’auteur a choisi un joli procédé d’écriture pour nous raconter : la vie de chacun apparait au travers du regard de son conjoint. Le père et la mère se répondent, le livre est comme un long dialogue entre eux. Long dialogue en quelque sorte mais on ne s’ennuie pas du tout. A la fin, le rythme s’accélère même : un évènement se produit et on a envie de savoir.
Un premier roman très réussi !
https://cahiersvarisetplumenacre.wordpress.com/
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