"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C’est très difficile de parler de ce roman, c’est un mélange de poésie et de fantastique si particulier !
Toutefois, j’ai aimé le thème principal de la maternité et le questionnement suscité par la mise au monde d’un enfant neuroatypique. D’un côté la mère Tiny qui pressent immédiatement que son enfant sera un « enfant chouette », un enfant différent. Comment doivent-ils élever cet enfant ? Dans la « normalité » pour essayer d’en faire un enfant comme les autres et rentrer dans un moule de convenances ou, au contraire et selon la vision de Tiny, encourager son enfant-chouette à vivre librement ? Le questionnement est très intéressant. Dans le roman, les parents n’ont eux mêmes pas la même vision des choses.
A noter également des passages très noirs auquel j’ajoute l’aspect fantastique, le tout a rendu ma lecture compliquée.
Un très beau texte, sombre, étrange et teintée d'ambiguïté, mais dont je ressors perdu.
Une plume délicate et onirique nous conte le quotidien de Tiny, jeune maman d'une enfant souffrant de handicap et qui se persuade que sa fille est un enfant-chouette.
Le roman est puissant lorsqu'il évoque le regard que notre société porte à la différence, la dévotion d'une mère, ou bien encore les dissensions susceptibles de naître au sein d'un couple confronté à l'arrivée d'un enfant handicapé.
Mais, le choix de construction m'a perturbé. Il donne l'impression que l'auteure a volontairement introduit des cassures dans son fil conducteur. Car, si parfois je me suis pris au jeu de cette parabole, à d'autres moments, j'avais l'impression d'être brutalement ramené sur terre et que le récit narré par Tiny n'était que sa vision des choses, soit l'illusion créée par une mère psychologiquement instable. Et donc, au final, frustration de ne pas être certain d'avoir vraiment compris le message que l'auteure cherchait à faire passer.
Roman de cette rentrée littéraire, le récit y est relaté de façon très originale puisqu’il pourrait s’apparenter à la forme du conte. L’autrice, Claire Oshetsky, traite de sujets très familiaux avec notamment les enfants neuro-atypiques, les relations enfants-parents, la confrontation mère-père et ce, enchâssés de musique classique.
Chouette est une petite fille neuro-atypique. Alors que sa mère, Tiny, l’accepte telle qu’elle est, sans se soucier du paraître, son père se désespère à en faire un enfant comme les autres. Violoncelliste de profession, sa mère mettra sa vie entre parenthèses pour la protéger du monde formaté dans lequel on vit et devra se confronter à son mari, à sa belle-famille qui ne comprennent pas sa façon d’aimer sa fille.
Même si le livre ne se veut pas d’être une autobiographie en tant que telle, Claire Oshetsky a puisé dans son vécu personnel puisqu’elle est elle-même maman d’un enfant neuro-atypique. Parfois très sombre, ce livre consacré à la maternité dans son ensemble, délivre un message tendre et lyrique
Abordant le sujet des enfants différents, l’autrice l’a imaginée sous la forme d’un enfant-chouette. Déstabilisant à bien des égards, cette manière d’évoquer le sujet pourrait en surprendre plus d’un. Pour ma part, j’ai aimé le livre dans sa globalité, notamment par la prise de risques que l’autrice a fait.
Par contre, au niveau de l’histoire en elle-même, j’ai parfois été un peu égarée par le symbolisme du roman. Le côté fantastique de l’histoire ne m’a pas permis d’en apprécier toutes ses subtilités. Étant parfois très terre-à-terre, je pense que c’est pour cela que je ne me suis pas laissée transportée comme d’autres lecteurs pourraient l’être. De plus, j’ai trouvé que quelques passages présentaient un côté perturbant, voire dérangeant que je ne pourrais expliquer. Cela est, bien entendu, un ressenti purement personnel.
Les amateurs de musicalité apprécieront les nombreuses références ainsi que l’atmosphère entourant certains moments de l’histoire.
On dit souvent qu’un lien unit une mère et son enfant, et ce bien avant la naissance. Comment ne pas y croire lorsque celle-ci perçoit et ressent des choses. Impossible à expliquer tant que l’on ne l’a pas vécu.
Pour Tiny, il est certain que son enfant à venir est différent mais peu importe elle l’aime déjà de tout son être. Chouette, tel est son prénom, singulier, pour ce bébé rapace naissant.
« C’est donc ça, la maternité. Je réfléchis. Je réfléchis aux devoirs solitaires, cruels et incessants de la maternité. Je réfléchis aux prodiges tendres, doux et asservissants de la maternité. Je réfléchis au mystère de ton être, petite inconnue, et à la personne que tu vas devenir. » « Je suis ta mère. »
Chouette n’est pas très jolie, elle effraie, ainsi rejetée de tous. N’entrant dans aucune case de la société, elle n’y a donc pas sa place. Tiny se bat contre les siens, tentant de faire accepter sa progéniture, quitte à se perdre elle-même en cours de route.
« - Je parle de notre petite fille. J’essaie de te dire qu’elle est déjà parfaite. C’est un être parfait. Il n’est pas nécessaire qu’elle change pour que tu l’aimes. Il faut simplement que tu restes immobile assez longtemps pour la voir. J’aimerais que tu la voies comme moi. »
Le roman ne rentre, tout comme son sujet, dans aucun genre. Un mélange d’autobiographie, de conte et de fantaisie pouvant être déstabilisant par moment. L’écriture métaphorique de Claire Oshetsky touche aux fondamentaux de la maternité et du handicap. Chouette est sombre et tendre à la fois, donnant de la matière à réfléchir sur les normes que nous enseignons à nos enfants. Une jolie découverte.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/08/31/39613992.html
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