"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comme le titre l’indique, nous sommes clairement dans une histoire de survivant, l’histoire de Ben qui survit à la mort violente de sa petite sœur et ne s’en remet pas. Pour pouvoir vivre il a besoin de remplacer cette insupportable douleur par une autre plus concrète plus réelle, une douleur que lui apporte le BDSM. Toutes les personnes s’adonnant au BDSM ne relèvent pas d’un traumatisme, loin de la mais c’est bel et bien le cas de Ben. Il trouve un certain soulagement auprès de Kage son Dom qui s’engage à lui donner cette douleur mais d’un commun accord il n’y a rien de plus dans cette relation et pourtant il ne saurait s’en passer. Dès le prologue , on assiste à une scène de Ben avec son Dom Kage. Il endure la douleur dans son corps et son esprit se fendille, nous avons un aperçu de son âme et de sa démarche digne d’un pénitent, il pense qu’il mérite toute cette douleur intolérable mais malgré tout, cela ne dissipe que peu le mal dont il souffre mais pour Ben c’est un moment d’oubli, une façon de contrôler ses cauchemars et de tenir des démons à distance. Le personnage de Ben est très attachant avec sa dépendance à la douleur et ses fantasmes. Un accident de moto et tout va changer lorsque les docteurs disent à Ben qu’il faudra plus de trois mois pour qu’il récupère sa vie. Kage termine son contrat avec lui le laissant désemparé et une place est libre pour un nouveau Dom. Heureusement dans la vie de Ben il y a Jude, son meilleur ami, son colocataire qui est secrètement amoureux de lui. Jude est toujours présent pour Ben il est prêt à beaucoup pour lui. Dans ce duo qui se forme c’est le personnage de Jude qui m’a le plus touchée parce qu’à sa place, je ne sais pas si j’aurai pu faire tout ce qu’il fait au nom de l’amour. En voyant par le club BDSM et le style de vie qui va avec au travers des yeux de Jude le comptable bien propre sur lui, j’ai eu pas mal de fou-rire. Et puis au début je me méfiais des raisons de Jude pour entrer dans ce monde si ce n’était que pour l’amour de Ben, ça ne le ferait pas longtemps mais j’ai été rassurée sur ce point parce qu’il se pose les bonnes questions.
Le récit est bien écrit et très vite, il nous entraîne dans le parcours atypique de cette romance M/M hors norme. Le monde du BDSM est bien présent et abordé avec beaucoup de réalisme, on sent un travail de renseignements et de collecte d’informations sérieux derrière. Bonne lecture.
Je termine le premier tome de cette série de JP Barnaby intitulée Histoires de survivants et j’en reste pantoise. Aaron est un très beau roman M/M. Différents de tout ce que j’ai pu lire ici il est question de deux jeunes garçons à peine sortie de l’adolescence et qui entre dans le monde adulte déjà brisés. Pour Aaron à la suite d’une agression sexuelle qui a été fatale à sa meilleure amie Juliette, il peine à voir le bout du tunnel, son calvaire est toujours d’actualité même après 2 ans. Il souffre d’un sévère trouble de syndrome post traumatique et quand il lui faut reprendre les cours à l’université, il ne sait pas s’il pourra y arriver, heureusement sa rencontre avec Spencer va lui donner le coup de pouce dont il avait besoin pour continuer à vivre une vie digne de ce nom. Spencer a un handicap qu’il gère du mieux qu’il peut, sa surdité ne l’empêche pas de vivre mais il préfère interagir via les tchats et le net. Sa première rencontre avec Aaron le laisse effrayé et perplexe. Mais c’est sans compter son besoin d’amitié autre que virtuelle. L’auteur réussi à écrire un livre où il n’y a que très peu de scène d’amour, ou de sexe mais cela ne m’a en aucun cas manqué car j’ai trouvé le développement de l’amitié entre Aaron et Spencer vraiment bien écrite. La psychologie des personnages est bien étudiée et on y croit. Le contraste entre l’entourage familial surprotecteur d’Aaron et celui plutôt isolé de Spencer apporte aussi beaucoup à l’histoire. Les descriptions de « l’attaque » d’Aaron sont si réalistes et cruelles qu’elles m'ont laissé blessé et aussi perdu que lui face à la nécessité de continuer à vivre. Une histoire qui finit mieux qu'elle n'avait commencé et c’est ce qu’on demande en générale à la romance M/M et des battants qui surmontent des étapes inimaginables. Bonne lecture.
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