"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Uriel, Samuel, Andrew" de Will Argunas, publié chez Casterman en 2013.
Uriel
Samuel
Andrew
Trois prénoms qui à eux trois forment l'abréviation des Etats-Unis d'Amérique. Trois prénoms, trois vies, trois jeunes soldats et surtout trois vies démolies !
De retour d'Irak, ils sont accueillis comme des héros au pays. Mais comment reprendre une vie normale, une vie de famille, lorsqu'on a été confronté aux horreurs de la guerre?
Ce qui relevait d'actes de survie sur place ne s'adaptent plus ici, dans un pays en paix. Là-bas ils se sentaient utiles. Ici, ils ne trouvent plus leur place. La normalité n'a plus sa place. Envahis par des hallucinations et des cauchemars, ils sont souvent contraints à la consommation excessive d'alcool, de drogues ou de médicaments pour survivre. Mais parfois le traumatisme est trop violent, et le poids de la culpabilité trop lourd pour continuer à vivre...
p. 165 : " - On ne savait pas où était l'ennemi. On était sur le qui-vive 24H/24, et personne ne savait qui était qui, c'était...le chaos. - Andrew, la guerre est une chose abominable, des atrocités y sont commises : meurtre, viol, torture, exécution sommaire... Quoique vous ayez fait, ou vu, vous deviez rester en vie. Vous deviez protéger les soldats qui vous accompagnaient. Et c'est ce que vous avez fait. Vous en êtes revenu vivant. Oubliez tout ça et passez à autre chose. - J'peux pas, docteur. A petit feu, l'Irak me rend fou. Je suis accro aux médocs, et quand j'en prends pas, je pars en couille. Même un pétard me fait sursauter ! Je ne sais plus vivre normalement. J'en suis incapable. "
Un roman graphique composé de 208 pages, exclusivement en noir et blanc, qui aborde le drame de ces soldats atteints du syndrome post-traumatique. Will Argunas met le doigt sur un sujet délicat - particulièrement aux Etats-Unis - et met en avant ces soldats devenus des "inadaptés" de la vie. Contrairement aux blessés de guerre physiques, le système américain a très longtemps nié cette pathologie de stress post-traumatique de la guerre. Non pris en charge, ils ont été abandonnés à leur triste sort, détruisant l'équilibre de leur famille, ils sont revenus avec un tel mal-être parfois qui les a conduit jusqu'au suicide.
Triste factualité, mais ne soyons pas nous aussi dans le déni, prenons connaissance de cette réalité pour mieux la traiter, et qui sait, peut-être mieux l'éviter...
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