"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la verve de Nicolas Mathieu, nous voilà embarqué dans une ZAD, Zone à Défendre.
Le grand contournement est celui de Strasbourg et ce grand chantier va détruire des forêts, des champs. Un groupe de militants ont décidé de s'installer dans les arbres, dans les champs et vont être accueilli par une étrange châtelaine. Héloïse, vieille châtelaine solitaire qui fume trop, accueille un groupe de zadistes emmenés par l'intraitable Magali.
Nous sommes à la fin de cette aventure et les gendarmes se préparent pour évacuer ce lieu. Avant ce départ, quelques personnages vont se retrouver dans le salon du château :
Magali, Félix et Siméon vont raconter leur histoire et leur motivation. On découvre peu à peu leurs personnalités au fil de leurs conversations.
Un court roman qui nous parle de notre époque, de combats actuels. j'ai été sensible à certains personnages. Cette dernière discussion entre eux va permettre de mieux les cernes, de mieux les connaître et surtout de comprendre ce que cette occupation va leur apporter. Parle très bien de nouvelles formes de militances, de tentations d'actions collectives mais aussi des prises de conscience personnelles. Il parle aussi des villes moyennes et des campagnes françaises. Des portraits sensibles, touchants. Chacun va se découvrir dans cette mise en place de cette occupation, que ce soit Héloïse, la veille châtelaine et qui va partager des rêves avec ces jeunes occupants et déranger son fils, sous préfet (!!) , Magali, qui va trouver une place dans ce groupe alors qu'elle a toujours eu l'impression d'être mise à l'écart, Félix, le collègue de Magali et qui va découvrir enfin l'amour dans cette occupation, Faycal, le compagnon de Magali qui connaît à la perfection la recette du vin chaud.
Ecologie, droits humains, racisme, militance..
Ce livre nous questionne et j'ai apprécié m'asseoir dans un fauteuil, auprès du feu et écouter ces personnages. Même si l'auteur parle de la fin de cette aventure d'occupation et de défaite car les travaux vont avoir lieu et le grand contournement sera fait. Ce texte est tout de même optimiste vis à vis de ces personnages, qui se sont rencontrés, ont partagé des moments et se sont trouvés.
Il faut pratiquement plus de temps et de larmes pour transformer le coeur d'un homme que la gueule d'un paysage. ».
#LeGrandContournement #NetGalleyFrance
La ZAD n’a pas résisté aux premiers frimas et accessoirement à la pression des forces de police. Dans cette petite commune de l’Est, dont la plupart des villages ont un nom qui se terminent en « Heim », Héloïse doit se faire une raison, la voie rapide traversera sa propriété et elle devra se résoudre à regarder les voitures passer en se penchant aux fenêtres de son manoir.
Alors que les derniers et plus fidèles combattants s’apprêtent à quitter les lieux, les souvenirs récents ou anciens remontent et l'heure est aux confidences. Car au fond, au cours de ces derniers mois, les échanges sont restés généraux.
Mais qui est Magali, qui sont Félix et Siméon ? Les voix se manifestent pour se dire et par la même occasion refaire ce monde qui s’en va à vau-l’eau.
Ce court roman propose un cadre original, et une réflexion sur nos comportements et l’impasse dans laquelle notre société s’est engagée. Les relations humaines sont mises à mal, faute de dialogue. La faute à qui ? Les réseaux sociaux , la crainte de l’autre , de la différence, l’individualisme ? Un peu tout ça , et c’est ce qui ressort des échanges entre nos zadistes en fin de mission.
Une lecture agréable sur un thème actuel
224 pages Fayard 17 Août 2022
#LeGrandContournement #NetGalleyFrance
Il s’agit du grand contournement autoroutier de la ville de Strasbourg, contesté par un grand nombre de citoyens qui ont décidé, à l’instar de « notre dame des landes », mais avec moins de succès, d’occuper des terrains prévus pour la construction pour l’empêcher en transformant une ZAD « Zone à Aménagement Différé » en une ZAD « Zone A Défendre ». L’histoire démarre à la fin de cette aventure, le soufflé est retombé et une arrière garde militante se remémore les raisons de son action. Héloïse, la châtelaine qui a accueilli les zadistes sur ses terres, Magali, Félix et Siméon racontent leur histoire et leur motivation. On découvre peu à peu leurs personnalités au fil de leurs conversations et l’auteur en profite pour donner son point de vue sur des thèmes de société abordés par les protagonistes. La grande finesse de la narration est un point fort de ce roman.
Victor est nommé professeur de philosophie au lycée de Friville-Escarbotin, dans la Somme.
Parisien d'adoption parce qu'il a réussi à s'extraire de la province dans laquelle il a grandi, il retrouve avec difficulté ce qui constitue un grand nombre de petites villes de France désoeuvrées.
J'ai beaucoup aimé ce roman doux-amer. Peut-être parce que je connais bien ce petit coin de France. Peut-être parce que j'aime les livres dans lesquels il ne se passe rien.
A lire dans un PMU face à la mer.
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