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Aîné d'une famille de trois enfants, Salim Georges Bellen est né à Beyrouth le 21 novembre 1953. Il grandit choyé et dorloté, jusqu'à l'âge de dix ans, quand son père, médecin éminent, décède, lors d'un voyage en Colombie, d'une crise cardiaque, à quarante-six ans. Cette disparition précoce a beaucoup marqué Salim, dans sa jeune âme sensible, et par sa responsabilité d'aîné de la famille. Après de brillantes études chez les Jésuites, et bien qu'ayant d'excellents résultats dans les matières scientifiques, Salim, qui était rêveur et distrait, a cultivé ses penchants pour la littérature et s'est aménagé un jardin secret où il s'adonnait aux poèmes, dès l'âge de douze ans. Salim n'aimait pas le poids des conventions, et ce que l'on appelle les règles sociales. Comme sa mère, il était fasciné par la nature, aimait la forêt, était séduit par les fleurs, les oiseaux et les papillons. Sa soeur le taquinait en lui disant qu'il s'était trompé de siècle. Très tôt, adolescent ultrasensible, il a été marqué par les mouvements pacifistes. Idéaliste, il était outré par les injustices. Les guerres du Liban, à partir de 1975, le poussent à arrêter ses études universitaires (biologie - agronomie). En 1976, déchiré par les conflits qui ravagent son pays, il s'établit en France, survit grâce à divers boulots (banque, journalisme, parfumerie...) et préserve sa passion pour les poèmes et les écrits. Ses fréquentes vacances au Liban le laissent meurtri par les violences, désespéré de ne pouvoir arrêter cet engrenage. Deux nouveaux décès prématurés constituent un tournant décisif dans sa vie : d'abord la mort brutale de son beau-frère et ami d'enfance, à l'âge de trente-neuf ans, suivi du décès tout aussi brutal de son jeune frère, à quarante ans, morts tous les deux du coeur à Bogota. Salim part pour la Colombie, afin de prendre la relève de son frère. À Bogota, il découvre le zen et le haïku. C'était la fusion totale avec Salim : ces deux disciplines convenaient tout à fait à cet être exceptionnel, simple et humble, toujours en quête de son « moi », par-delà le « mal-être » dû à ce monde si matérialiste et si peu spirituel.
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