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Chronique de la cour de Staline depuis sa consécration comme « chef suprême » en 1929 jusqu'à sa mort, ce livre est aussi une biographie de Staline à travers son entourage le plus proche. Tirant profit de l'ouverture récente de ses archives personnelles, l'auteur reprend le cours des événements de 1929 à 1953 en se concentrant sur l'univers quotidien du pouvoir absolu et de ses protagonistes, mus par une fidélité parfois déconcertante envers le tyran géorgien. Par ce biais, il nous montre l'envers du décor, principalement la progression de la terreur que Staline met en oeuvre avec l'aide d'êtres obsédés par les rivalités permanentes et les désirs mesquins de jouir des moindres privilèges du pouvoir mais constamment angoissés par la peur de la disgrâce imprévisible qui signifiait toujours la mort. S'appuyant également sur des entretiens avec certains témoins de cette période et sur des documents familiaux inconnus jusque-là, Simon Sebag Montefiore a composé une oeuvre qui se lit comme une fiction de l'horreur, suivant une présentation habile des faits et un rythme qui tient en haleine. L'auteur fait défiler une galerie de portraits vivants de ces « potentats », jouets du prince, et de leurs proches qui forment entre eux une grande famille « mafieuse » : Molotov et Beria, pour les plus connus, mais aussi Ejov et Jdanov, Mekhlis et Mikoïan. À travers des anecdotes parfois incroyables de cette vie au sommet de l'État, on découvre peu à peu les aspects cachés de ces êtres. Au centre, Staline, les intrigues familiales et sa relation complexe avec Nadia, sa femme, qui se suicidera sans l'avertir - scène par laquelle s'ouvre le livre ; ses obsessions pour la musique, le cinéma, la littérature ; sa nature soupçonneuse et double, autant de traits qui lui confèrent une sorte de réalité plus « humaine », sans en excuser ou cacher la nature profondément maléfique. Autour de lui se démènent à tout moment des pervers, des crapules, des fanatiques, des dégénérés, des aventuriers. Tous se retrouvent dans les belles villas de la mer Noire ou dans les somptueuses résidences proches du Kremlin pour festoyer sans scrupules, même aux pires moments de la collectivisation et de la guerre. Chacun joue un rôle souvent mortel, sachant que le dernier mot n'appartient qu'au bon vouloir du tyran qu'il sert.
Http://www.simonsebagmontefiore.com/
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