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« Elle s'appelait Ruqia Hassan Mohammed. La photo placée sur sa page Facebook montre une jeune femme élégamment maquillée. Elle porte un foulard noir sur un serre-tête doré, bracelets et bagues aux deux mains, tunique longue cintrée à la taille. Le visage plein, pommettes hautes, sourire timide. Elle était syrienne et habitait Rakka, la « capitale » de l'Etat islamique. Sur Facebook, elle racontait sa vie de rakkaouie sous la botte des djihadistes. Ils n'ont pas apprécié. Début janvier (2016), ils ont annoncé qu'elle avait été « exécutée ». Ruqia avait 30 ans.
Alain Frachon (extrait d'un papier paru dans Le Monde le 4 février 2016).
Ce livre est une enquête inédite et foudroyante sur une femme musulmane, croyante et résistante, dans une ville devenue la capitale du diable. Pourquoi s'est-on intéressé à Ruqia ? Parce que ses posts, mis bout à bout, racontent une partie de la tragédie syrienne. Ruqia a lutté contre deux machines de mort : le régime de Bachar Al-Assad et l'Etat islamique.
Née à Rakka en 1985 dans une famille aisée et conservatrice de la communauté kurde de la ville, Ruqia étudie la philosophie à l'université d'Alep. Ces 5 dernières années, sous le pseudonyme « Nissan Ibrahim », la jeune femme a livré sur Facebook une sorte de journal de bord : la vie au temps de l'EI et des bombardements aériens, la peur et les rêves de liberté.
C'est une histoire exemplaire. Un journal digne de celui d'Anne Franck exhumé et raconté par Hala Kodmani. Ruqia était une personnalité remarquable, engagée via Internet comme journaliste citoyenne, débordante d'humour et pleine d'espoir pour son pays et son peuple. À travers ce journal aux accents doux-amers, c'est l'histoire d'une femme mêlée à celle de la Syrie contemporaine qui nous est contée.
Un livre qui marque ! Ça se passe à notre époque, entre 2011 et 2015, ça nous parait tellement proche et en même temps tellement éloigné de notre quotidien.
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Nissan Ibrahim raconte son histoire, celle de son pays et plus particulièrement celle de sa ville, Raqqa, sur sa page Facebook. Tel un journal intime, elle poste quotidiennement sur ce réseau. La révolte, les bombardements, les décapitations, les exécutions publiques… c’est au travers de ses propres mots, pleins de vérités que nous découvrons ce qui se passe autour d’elle.
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