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Faut-il supprimer le service national ? Nous traversons une longue période de paix. La conscription est aujourd'hui jugée inégalitaire et inutile. Mais des menaces subsistent. Le service national, moyennant une véritable rénovation, peut rendre tout son sens sur un autre terrain, celui de la fracture sociale. Restaurer la cohésion de la société française, assurer un brassage de la population tout en satisfaisant les besoins d'une défense moderne ; être la seconde chance des plus démunis, un outil d'insertion professionnelle ; devenir un lieu d'apprentissage de la citoyenneté : à nouvelles missions, nouveau service. Après une formation militaire courte, obligatoire pour tous, le lien entre l'individu et la nation peut se renouer grâce à des formes inédites, civiles ou non, de «l'impôt du temps». La professionnalisation de l'armée nous coûterait cher. Le coût de ce nouveau service national est dérisoire en comparaison, et au regard de l'enjeu social : surtout si l'on songe aux économies qui s'imposent dans l'industrie de l'armement, où s'engloutissent aujourd'hui les «dividendes de la paix». À l'heure où l'autorité politique semble trancher en faveur d'une armée de métier, solution peu démocratique, ce livre montre, au contraire, en quoi le service national reste une idée d'avenir.
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