"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après plus de quarante ans de mariage, Tetsuo et Fujiko se sont installés en maison de retraite car Fujiko, atteinte de la maladie d'Alzheimer, requiert une prise en charge particulière. Un matin, au réveil, elle ne reconnaît plus son époux. D'abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger auquel elle se trouve simplement fiancée.
Tetsuo et Fujiko Niré, dont nous avons fait la connaissance dans "Suzuran", vivent dans une résidence d'aînés. Fujiko, atteinte de la maladie d'Alzheimer, se réveille un matin ne se souvenant plus de son mari. Elle refuse de continuer à vivre avec avec lui dans la même chambre.
Tetsuo se fait alors passer pour le fiancé de Fujiko. Un soir, l'épouse-fiancée confie qu'elle doit rembourser trois cents mille yens, qu'elle n'a pas utilisés, à un célèbre chef d'orchestre...
L'intrigue de "Sémi" nous plonge dans ce qui semblent être, pour l'autrice, deux des pêchers cachés de la société japonaise : l'isolement des épouses et l'adultère des époux. L'homme se croit autorisé à tromper son épouse mais n'imagine pas un instant que celle-ci puisse en souffrir, et encore moins succomber elle-aussi à la séduction... Un sujet déjà en partie traité dans "Azami", premier tome de "L'ombre du chardon".
Les conditions étaient idéales pour lire Aki Shimazaki lors de mon voyage au japon : des romans courts, faciles à lire au cours de longs déplacements. Je n'ai pas résisté au charme de ces lectures qui m'ont totalement immergées dans l'univers de l'autrice.
Je ne vais pas redire une nouvelle fois combien j'aime son écriture délicate. Pas certain pour autant que j'aie envie de continuer à déroger à un de mes principes de lecture : privilégier la découverte de nouveaux auteurs plutôt que de lire tous les ouvrages d'un seul. Peut-être plus tard ?
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/10/22/semi-daki-shimazaki-chez-actes-sud-japon-secret/
Lorsque son épouse a commencé à donner des signes certains d'atteinte de la maladie d'Alzheimer, à 70 ans à peine, Tetsuo a choisi d'emménager avec elle dans une maison de retraite où ils coulent des jours paisibles et heureux, avec, la visite régulière de leurs enfants et petits-enfants.
Jusqu'au moment où l'esprit de Fujiko régresse necore et où elle ne souhaite plus partager son lit car ils ne sont pas encore mariés.
D'autres événements, plus sensibles remontent à sa mémoire à l'occasion d'un concert et Tetsuo découvrira le secret qu'elle lui avait toujours caché
Un roman tout en finesse, tout en nuances, sur la tendresse qui unit ce couple pour qui la vie n'a pourtant pas été toute lisse, pas aussi tranquille qu'ils en ont donné l'air et comment l'époux compose avec la dégradation de sa femme qu'il accompagne sans s'emporter lorsque la maladie modifie ses agissements.
Comme à son habitude, Aki Shimazaki enveloppe ses personnages d'une grande tendresse et sa plume fine et habile décrit les comportements, donne à voir la vie quotidienne, les interactions familiales et conjugales.
Une auteur que j'apprécie de plus en plus ...
Encore une fois avec sa plume si simple, si élégante, Aki Shimazaki nous touche.
Fujiko est atteinte d'Alzheimer et un matin, elle ne reconnait plus son mari, elle le prend pour son fiancé ; un bond de 40 ans en arrière.
Derrière la maladie, les secrets se dévoilent.
La vieillesse, la nostalgie, les regrets, l'amour parental parsèment ces jolies pages.
Et puis quelle belle fin.
J'ai été conquise.
Un conte asiatique sur le vieillesse et surtout la tendresse. C'est d'une poésie folle !
Depuis que son épouse Fugiko a commencé à développer des signes d'Alzeimer, c'est dans une confortable résidence pour aînés que Tetsuo et Fugoko Niré se sont installés . Ils y vivent sereinement jusqu'au jour où Fugiko ne reconnaît plus Tetsuo comme son époux. Elle ne voit en lui qu'un futur mari possible et impose un paravent dans leur chambre. La politique de la résidence étant « d'écouter avec patience et ne pas contrarier », Mr Niré accepte de jouer le rôle de fiancé sans chercher à convaincre son épouse de son erreur.
La musique classique émeut particulièrement Fugiko et un soir, la suite d'une émission musicale à la télévision elle implore à plusieurs reprises son « fiancé » de rendre au célèbre chef d'orchestre qui dirige le concert une somme d'argent importante de trois cent mille yens qu'il lui aurait un jour donnée …....
Les obsessions des personnes atteintes d'Alzeimer ayant, dit-on, leurs racines dans le passé de ces malades, Mr Niré est troublé .Quelles relations son épouse aurait-elle pu entretenir avec cette célébrité de la musique ? Il interroge ses proches, croise des informations et finit par comprendre …
Un roman sobre, tout en douceur et en émotion qui offre une méditation sur la vieillesse, cette étape de la vie où les fantômes du passé viennent hanter le présent …..
A sa lecture, bien sûr, on se lamente, mais on sourit parfois, on s'attendrit aussi .
Un petit livre pudique pour raconter le paradoxe de la maladie d'Alzheimer:on ne reconnaît plus ses proches mais le passé revient avec précision.Qu'est-ce qu'un couple?Le père biologique prévaut-il sur celui qui l'a élevé?
Douceur,tendresses et non-dits...
Quand Fujiko commence à développer la maladie d'Alzheimer, elle et son mari emménagent dans une belle maison de retraite.
Tout se passe bien au début, puis la maladie évolue et elle prend son mari pour son fiancé.
C'est beau, doux, tendre et tragique à la fois.
Malgré des révélations dramatiques, tout se déroule dans une ambiance lente et zen.
Ça se lit délicieusement.
Lui est attendrissant de douceur et de compréhension, de culpabilité aussi.
Elle est plus déterminée et résolue à conclure un épisode de son passé.
Deux beaux personnages dans une atmosphère nippone qui enveloppe le lecteur.
Je ne connaissais pas cette auteure, mais la douceur de son écriture et la tendresse qui en émanent me donnent envie de prospecter sa bibliographie.
e viens de finir "Suzuran", le premier roman de la nouvelle pentalogie d'Aki Shimazaki dont la lecture m'a procuré douceur et sérénité; "Sémi" m'attendait et j'avais envie de voir si je retrouverais ces agréables sensations, si je serais à nouveau transportée loin de mon quotidien avec ce deuxième roman. Et la magie a à nouveau opéré pour mon plus grand bonheur.
Nous suivons cette fois Fujiko et Tetsuo, les parents d'Anzu et de Kyoko, les personnages principaux de "Suzuran"; ils sont pensionnaires, depuis 6 ans, d'une maison d'aînés (quel joli nom qui évoque le chez-soi, l'intimité, le respect loin, très loin de ce qu'évoque cette affreuse abréviation d'EHPAD; les mots pour nommer les choses ont souvent leur importance; ils traduisent une réalité mais la créent aussi); Fujiko est atteinte de la maladie d'Alzheimer qui s'aggrave progressivement : un matin, elle ne reconnaît plus son mari, Tetsuo qui va lui faire croire qu'ils sont fiancés pour pouvoir rester à ses côtés. Alors que sa mémoire s'efface, celle de Tetsuo, le narrateur, le replonge dans ses souvenirs, le ramène à divers moments avec son épouse. Mais, comme dans "Suzuran", des secrets sont dévoilés inconsciemment par Fujiko, bouleversant profondément Tetsuo, qui est obligé de considérer ses 50 ans de mariage de façon différente et qui découvre une Fujiko inconnue.
La maladie d'Alzheimer, qui fait si peur, est présentée ici comme la possibilité de réécrire sa vie, vierge de son passé, de devenir soi, loin du carcan imposé par les contraintes de la vie. Mais le roman n'oblitère en rien la nudité, la cruauté de la maladie même si Aki Shimazaki la nimbe d'une certaine douceur : l'oubli du passé proche, le retour de souvenirs profondément enfouis, l'invention de faits à partir d'une réalité isolée, la non-reconnaissance des proches, les obsessions, les tâches répétitives qui apaisent, les connaissances acquises lors de l'enfance qui s'expriment avec une grande précision, la musique (ou les odeurs) comme activateur de mémoire.
Dans ce roman, comme dans le précédent, un élément de la nature donne une unité à l'ensemble; il s'agit, cette fois, de Sémi, la cigale, associée à la vieille dame; elle a composé un court poème sur cet insecte quand elle était adolescente et elle le récite régulièrement comme un mantra qui la raccroche à son passé :
" Sémi, sémi, sémi, où te caches-tu ?
Après tant d'années sous terre
Tu n'as que quelques semaines à l'air
As-tu de la nostalgie pour ton long passé
Dans le noir "
Mais Sémi est aussi le symbole de ce qu'a été sa vie, une vie dans le noir, consacrée aux autres, sans liberté et que la maladie rend paradoxalement libre quelques mois comme les cigales qui croissent sous terre plus ou moins longtemps et n'en sortent que pour vivre à l'air libre que peu de temps.
Dans ce roman à nouveau, pas de violence, pas de colère comme on pourrait s'y attendre d'un homme qui voit ses certitudes s'effondrer, sa paternité remise en cause mais une grande compréhension, une sorte d'auto-critique mais surtout un immense amour, une grande douceur pour cette femme qui devient une étrangère, qui s'éloigne sans possibilité de retour.
Même si on sait que la maladie d'Alzheimer est loin de cette image idéalisée, ce roman fait du bien et apaise quelque peu la peur diffuse que déclenche l'évocation de cette maladie. Malgré la gravité du sujet, j'ai retrouvé la douceur qui m'avait fait aimer "Suzuran" mais aussi l'émotion qui naît de petits gestes, de petites attentions, l'amour offert quand l'autre n'est plus en mesure de le percevoir. Ce roman est empreint de tristesse, de mélancolie mais d'une indéniable beauté.
Un magnifique moment de lecture.
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