Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
No-no-yuri est le nom d'un restaurant sur les hauteurs de Tokyo, qui sert de cadre au début et la conclusion du roman.
Kyoko est une jeune femme libre. Elle occupe un poste important auprès du patron d'une entreprise, plus chef de cabinet qu'assistante de direction. Elle aime les voyages, professionnels ou personnels, et les hommes. Elle va de conquête en conquête, refusant de s'attacher.
Un homme peut-il la décevoir ou au contraire lui faire rencontrer l'amour ?
Quand on aime, on ne compte pas ! Mais non, je ne parle pas des nombreux amants de Kyoko, mais des romans d'Aki Shimazaki que j'ai lus.
Donc, en prévision de voyages, pas au Japon cette fois mais plus prosaïquement sur la côte Atlantique, j'en ai téléchargé quelques uns de plus dans ma liseuse. Et je n'ai pas été déçu.
Ce troisième tome de la pentalogie est en fait le premier des trois dans l'ordre chronologique de l'histoire. On y retrouve Kyoko, la soeur d'Anzu -nous les avons découvertes toutes les deux dans "Suzuran", le tome 1- et la fille de Tetsuo et Fujiko -les personnages centraux de "Sémi", le tome 2. Kyoko se croit libre, de diriger sa vie, de choisir ses amants. Mais l'est-elle vraiment ?
Dans la pentalogie "L'ombre du chardon" que j'ai lue précédemment, l'autrice explore les ressorts internes de familles, et leurs relations sociales, éclairant des pans méconnus de la société japonaise. "Une clochette sans battant" est, dans ses trois premiers tomes, plus centré sur l'intimité d'une famille. On y découvre les différents membres, leurs interactions, plutôt rares et froides, et surtout les secrets et les non-dits. Une autre facette de la société japonaise.
Comme toujours -enfin dans les huit romans de l'autrice que j'ai lus- le récit est à la première personne. D'emblée, le lecteur est mis dans la peau du personnage principal. Cela peut le mettre à l'aise, ou au contraire l'inciter à questionner. C'est cette seconde attitude qui m'a porté durant la lecture : Kyoko paraît sereine et sûre d'elle-même, mais je sentais bien qu'il y avait une faille...
Que dire de l'écriture ? Je suppose que quand on est japonaise, qu'on vit dans une contrée franco-anglaise ( à Montréal on parle plus l'anglais que le français), et qu'on écrit en français, on n'a pas trop le choix : il faut faire concis, clair et limpide. Et c'est parfaitement réussi ! Des textes courts qui touchent à la poésie et un grand plaisir de lecture.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2025/01/23/lecture-no-no-yuri-daki-shimazaki-chez-actes-sud-un-grand-plaisir-de-lecture/
Tetsuo et Fujiko Niré, dont nous avons fait la connaissance dans "Suzuran", vivent dans une résidence d'aînés. Fujiko, atteinte de la maladie d'Alzheimer, se réveille un matin ne se souvenant plus de son mari. Elle refuse de continuer à vivre avec avec lui dans la même chambre.
Tetsuo se fait alors passer pour le fiancé de Fujiko. Un soir, l'épouse-fiancée confie qu'elle doit rembourser trois cents mille yens, qu'elle n'a pas utilisés, à un célèbre chef d'orchestre...
L'intrigue de "Sémi" nous plonge dans ce qui semblent être, pour l'autrice, deux des pêchers cachés de la société japonaise : l'isolement des épouses et l'adultère des époux. L'homme se croit autorisé à tromper son épouse mais n'imagine pas un instant que celle-ci puisse en souffrir, et encore moins succomber elle-aussi à la séduction... Un sujet déjà en partie traité dans "Azami", premier tome de "L'ombre du chardon".
Les conditions étaient idéales pour lire Aki Shimazaki lors de mon voyage au japon : des romans courts, faciles à lire au cours de longs déplacements. Je n'ai pas résisté au charme de ces lectures qui m'ont totalement immergées dans l'univers de l'autrice.
Je ne vais pas redire une nouvelle fois combien j'aime son écriture délicate. Pas certain pour autant que j'aie envie de continuer à déroger à un de mes principes de lecture : privilégier la découverte de nouveaux auteurs plutôt que de lire tous les ouvrages d'un seul. Peut-être plus tard ?
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/10/22/semi-daki-shimazaki-chez-actes-sud-japon-secret/
Trente-cinq ans, divorcée, Anzu vit seule avec son fils. Elle est une artiste céramiste connaissant un début de succès. Seule ombre, sa vie amoureuse est un fiasco.
Son fils, Kiôko sa sœur aînée, ses amies, voudraient la remarier. Ces dernières organisent même des rencontres, qui sont autant d'échec.
Et c'est au moment où la vie professionnelle de son ex mari bascule dans le chaos qu'Anzu va rencontrer l'amour. Un amour, hélas, impossible...
J'ai profité d'un voyage au Japon, pour, dans l'ambiance, terminer la lecture d'une précédente pentalogie, "L'ombre du chardon", et commencer la lecture de celle-ci.
Dans les sept courts romans de l'autrice que j'ai lus, il y a une constante : elle nous fais partager, dans une narration à la première personne, les destins d'individu(e)s au sein de la société japonaise. Des destins souvent lumineux (c'est le cas ici), parfois plus sombres, mais toujours représentatifs des non-dits d'un fonctionnement encore très patriarcal.
J'adore l'écriture d'Aki Shamazaki, concise, précise délicate. En la lisant, on ne peut un instant imaginer que le français n'est pas sa première langue. Et pourtant, bien que née au Japon, elle a choisi de s'exprimer dans cette langue. Pari osé, mais plus que réussi.
De plus, la taille des romans se prête bien à une lecture de voyage. J'ai avalé avec délectation les tomes des pentalogies au fil de longs déplacements entre les principaux sites japonais.
Voilà des lectures qui vont imprégner durablement mes souvenirs de ce voyage.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/10/18/suzuran-daki-shimazaki-chez-actes-sud-ecriture-limpide-et-delicate/
Tarô, le fils sourd et muet de Mitsuko, est devenu un jeune homme de 26 ans, artiste peintre et mannequin, lorsque sa mère décède brutalement. Il est fiancé à Mina, mannequin elle aussi.
Tarô vient de terminer de transformer la librairie de sa mère en atelier d'artiste et galerie d'art lorsque Hanako, une amie d'enfance, reprend contact avec lui. Le jeune homme est troublée, et le lecteur de "Azami", premier tome de la série, comprend qu'il va y avoir un problème...
« Maimai » est le cinquième et dernier tome de la pentalogie « L’ombre du chardon ». Je l’ai lu à la suite du quatrième et après avoir découvert les trois premiers dans le désordre. L’autrice reprend ici un des personnages de « Azami », et lui donne le rôle central. S'il faut résumer en une phrase le thème du roman, j'écrirais "Qui suis-je ?" Car c'est bien la question qui finira par tarauder l'esprit de Tarô.
Le thème est traité avec délicatesse. Un ami de Mitsuko introduit un doute. Dès lors, Tarô s'interroge sur sa parentèle, comme tout individu qui découvre fortuitement qu'il n'est peut-être pas celui qu'il croit...
Des retrouvailles, un élan, et les vies d'Hanako et de Tarô sont transformées. Mais comment la révélation sera t'elle acceptée ? L'autrice se garde bien de nous le dire, laissant planer un suspense final.
L’écriture à la première personne (Tarô est le narrateur) permet de centrer le roman sur le personnage principal (sauf mémoire défaillante, c'est le cas des cinq tomes). On découvre progressivement les interrogations du héros. On vit avec lui ses ébranlements… Les personnages secondaires, Hanako, Mme Sato, sa mère, Bâchan, la grand-mère de Tarô, ne sont pas que des faire valoir. Ils éclairent des réalités japonaises pas toujours avouables.
J’ai attendu deux ans et demi, et l’opportunité d’un voyage au Japon, pour lire les quatrième et cinquième tomes de "L'ombre du chardon". J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture concise, précise, limpide, de l’autrice. L’histoire qu’elle nous conte en moins de deux cents pages en aurait nécessité beaucoup plus sous la plume de beaucoup d’autres écrivains.
J’ajouterai que l'écriture est délicate. Le sujet n’est pas si facile à traiter. Aki Shimazaki le fait en délicatesse et retenue. Un grand plaisir de lecture.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/10/14/maimai-daki-shimazaki-chez-actes-sud-suspense-final/
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !