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La République libanaise est l'aboutissement d'un processus que certains historiens libanais veulent rattacher à l'Émirat de Fakhreddine II Maan au XVIIe siècle, mais qui s'est sûrement affirmé au XIXe siècle avec le régime d'autonomie du Mont-Liban ou Moutassarifiya à l'intérieur de l'Empire ottoman.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, au moment où les grandes puissances procèdent au découpage des provinces arabes de l'Empire ottoman, ce processus trouve son achèvement, grâce à l'action des nationalistes libanais soutenus par la France, et va conduire à l'indépendance du pays en 1943. Ce livre a fait le pari de choisir pour objet d'étude Sélim Takla, ministre des Affaires étrangères de l'indépendance.
Un personnage qui n'apparaît pas aujourd'hui comme central - alors qu'il l'a été - pour éclairer une époque essentielle de l'histoire contemporaine du Liban, celle des débuts de l'indépendance en 1943. Sélim Takla représente l'émergence d'une nouvelle élite urbaine qui trouve ses racines dans le traditionnel Mont-Liban rural, à l'époque de la longue paix de la Moutassarifiya. Il symbolise aussi la formation d'un fonctionnaire d'État et d'un homme politique parallèlement à la consolidation de l'État national à l'époque du mandat français.
C'est un des rares moments dans l'histoire d'un pays où l'individu et le groupe suivent la même trajectoire et se renforcent l'un l'autre. Aux côtés de Béchara El-Khoury, président de la République, et de Riad El-Solh, président du Conseil, Sélim Takla est une figure emblématique de cette période. Il a fallu un Béchara El-Khoury, avec son parti le Destour et sa lutte pour l'indépendance du Liban, et un Riad El-Solh, avec son passé de nationaliste arabe et son influence aussi bien auprès des masses musulmanes libanaises que dans les pays arabes, pour que prenne forme et se consolide le Pacte national qui, rappelons-le, est resté un pacte non écrit.
Le rôle de Sélim Takla considéré comme le " cerveau du parti destourien ", comme le rapporte un témoin, Nasri Maalouf, s'avère être celui de l'inspirateur des deux acteurs majeurs de l'indépendance.
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