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Été 1789. Dans la cour d'un château, des paysans allument un feu. Ils ont pillé le château, ils ont découvert les parchemins où sont énumérés les droits du seigneur. Pour supprimer toutes traces de ces droits, ils lacèrent les parchemins, les déchirent et les jettent dans les flammes. Ils dansent autour de ce feu de joie. Si la fureur les prend, ils peuvent brûler le château. Des seigneurs s'enfuient. C'est la fin de la féodalité.
La féodalité politique et militaire, l'État l'avait anéantie depuis longtemps. Mais en 1600, restait, sous le nom de « féodalité », un régime seigneurial qui réglait les relations entre les seigneurs et les paysans. Des statuts particuliers pour les personnes, des conditions juridiques variées pour les terres. Des pouvoirs, des monopoles, des prééminences, des interdictions, des contraintes, des corvées et des redevances. Un encadrement aussi, et des relations sociales : des fidélités, des protections ou, à l'inverse, des oppressions et des antagonismes.
Vers 1600, cette « féodalité » avait encore des traits bien originaux. Ensuite, sous le coup des mutations politiques, économiques, sociales et intellectuelles, elle s'est transformée. Qu'est-elle devenue quand éclate la Révolution ? Une institution toujours bien vivante ? Ou au contraire, une institution sans force et sans réelle importance dans la vie quotidienne des paysans ? Ou bien encore, une institution vivante mais condamnée par l'évolution de la société ?
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