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Lorsque Disa apprend par son médecin qu'il ne lui reste qu'une année à vivre, elle se résout enfin à accomplir le voyage qu'elle se promettait de faire depuis longtemps sans jamais trouver la force ni le courage nécessaires. Elle souhaite en effet retourner dans son pays, l'Islande (qu'elle a quitté pour l'Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale), mais surtout elle souhaite revoir l'enfant qu'elle a eu sans pouvoir le reconnaître. Ce retour aux sources est l'occasion pour elle de faire un bilan de sa vie, qu'elle consigne méticuleusement dans un journal intime.
Fille aînée d'une famille de neuf enfants, Disa, passionnée de cuisine et de gastronomie, déçoit ses parents en partant à Londres travailler dans un grand restaurant. Là, elle rencontre Jakob, un étudiant juif allemand dont elle tombe amoureuse. La guerre vient mettre un terme à leur bonheur. Inquiet pour ses parents restés en Allemagne, Jakob regagne son pays dans l'espoir de sauver sa famille de l'enfer nazi. Ni lui ni ses parents ne reviendront des camps.
De retour en Islande occupée par les Britanniques, elle travaille comme cuisinière pour la famille d'un banquier, dont le fils lui fait un enfant qu'elle doit abandonner. Il sera adopté par des pêcheurs de la région. Bouleversée, elle répond à l'invitation d'Anthony (un Anglais rencontré quand elle vivait avec Jakob) de revenir en Angleterre. Ils transforment une vieille bâtisse en auberge prospère où Disa concocte des plats succulents sans jamais oublier l'enfant qu'elle a laissé en Islande.
L'ultime voyage de Disa ne l'apaisera qu'en partie. Elle reverra son fils mais devra se contenter de l'observer de loin sans pouvoir lui avouer qu'elle est sa mère.
On retrouve avec plaisir dans Retour en Islande l'auteur d' Absolution : chapitres courts, langue dépouillée mais souvent poétique, déstructuration de la chronologie du récit, personnage central attachant malgré ses faiblesses humaines, mystère entretenu sur des événements passés, tiraillement entre une Islande natale et une patrie d'adoption, passion immodérée pour la bonne chère. A bien des égards, ce roman est le pendant féminin du précédent livre de Olafur Olafsson.
La structure narrative confère au livre à la fois le suspense qui sert de moteur à l'imagination du lecteur et le pointillisme proustien du souvenir qui fait fusionner passé et présent avec pour point de contact certains objets (le miroir, les lettres, une photographie, etc.) ou événements évocateurs. Un beau roman tout en demi-teintes.
J'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire qui semblait confuse au départ, mélant des souvenirs de diverses époques. Finalement, ce roman se laisse lire, même si l'histoire laisse un léger goût de déjà vu.
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