Qui n'a pas rêvé de se laisser enfermé dans le musée parisien des Arts et Métiers pour découvrir toutes les innovations techniques conçues par l'homme. Moins risquée, la lecture de cet ouvrage narre le contexte technique, industriel et politique qui a conduit à l'essor inouï de la préfabrication en France et force l'admiration à l'étranger.
Et pourtant, s'il est un matériau qui incarne la monotonie, voire la faillite de nos banlieues contemporaines et la désespérance de leurs habitants, c'est bien le béton. Par un raccourci simpliste, la « haine du béton » a entraîné avec elle une aversion profonde pour l'architecture de la seconde moitié du XXe siècle. Reste à expliquer pour quelles raisons en appelle-t-on à la préfabrication au lendemain de la guerre ? Et pourquoi cette hégémonie française du béton alors que d'autres pays adoptent au même moment des stratégies radicalement différentes. L'explication est à chercher autour du projet d'industrialisation dans un secteur de l'économie jugé arriéré à l'heure de réparer les dégâts de la guerre.
La préfabrication ne résume pas à elle seule la politique d'industrialisation du bâtiment, toutefois elle incarne le fruit d'une aventure technique et constructive sans précédent qui se caractérise à la fois par une prolifération de procédés nouveaux et un raffinement extrême de leur conception, signe de la richesse et de la vitalité de la culture constructive française dans l'immédiat après-guerre, le tout sous la houlette de l'État. Une aventure passionnante qui mérite d'être revisitée.
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