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Raimund Hoghe est né à Wuppertal en Allemagne, je suis née à Paris en France, la même année que lui, quelques années à peine après la fin de la guerre qui a opposé nos pères.
Quand je l'ai vu pour la première fois sur la scène du Kaaitheater, son corps m'est apparu comme une métaphore de l'histoire. Ce corps exposé à la nudité, à la lumière et aux regards, sans autre protection que celle de la mise en scène, était un corps parlant. Il se confrontait aux images, les creusait d'ombres, les faisait sortir de l'oubli. C'était son histoire et elle réveillait la mienne, dégelait la mémoire, celle de l'Allemagne, celle de la France.
Il en exposait les faiblesses, en dénonçait les non-dits. Danse ? Théâtre ? Rituel ? Spectacle ? Sacrifice ? Comment nommer ce que fait Raimund Hoghe sur scène ? Tout s'articule autour de ce corps, de cette malformation, cette anamorphose, cette bosse qui lui dévie le dos. C'est avec ce corps que la vie lui inflige que Raimund Hoghe se déplace, qu'il aime, qu'il se souvient, qu'il pense, qu'il danse.
C'est avec ce corps qu'il nous regarde. C'est ce corps qu'il nous montre avec une audace majestueuse. Il montre ce que tout le monde cache : sa faiblesse, ses infirmités. Car tous nous sommes, de façon plus ou moins visible, souffrants, infirmes. Et de cette audace il tire sa force. Ce n'est pas à la pitié qu'il s'adresse, bien au contraire, il provoque ceux qui démissionnent, cèdent sur leur désir, se résignent.
L'enfance n'est pas une excuse, dit-il, ni l'infirmité. MARIE-FLORENCE EHRET
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