#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
Émilie et Bernard vivent à la campagne avec leurs deux enfants. Pour quitter la ville, Bernard a parlé de qualité de vie, d'épanouissement et d'air pur ; Émilie a suivi docilement, abandonnant derrière elle parents et amis. Pour le confort de sa femme, Bernard a eu une idée brillante : il a recruté par petite annonce une amie pour Émilie ! Depuis, les « amies » se succèdent, auprès d'Émilie comme dans le lit de Bernard. Sabine, Elsa, Odile, Aurélie... toutes interchangeables, et renvoyées aussitôt que Bernard se lasse... et trouve refuge auprès de sa petite femme adorée ! Vue de l'extérieur, la situation peut sembler cocasse ; mais dans l'intimité, Émilie souffre et perd pied... Comment exprimer sa colère et retrouver sa dignité ?
Sur le ton tragi-comique qui caractérise son oeuvre, Alma Brami nous entraîne au coeur d'une famille bien étrange. Oscillant entre le réalisme et le conte, elle dresse le portrait émouvant d'une femme meurtrie pour qui le couple est devenu un piège.
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Découverte de cette auteure et énorme coup de coeur pour ce livre poignant, tout en tension psychologique ou comment une femme aimante (Emilie) sombre petit à petit, dominée par un mari pervers narcissique (Bernard).
Il s'agit de violence conjugale même si elle n'est pas physique mais les mêmes ressorts sont à l'oeuvre : Bernard veut partir à la campagne, Emilie est isolée de sa famille, de son amie; elle arrête de travailler; Bernard lui impose de plus en plus de choses inacceptables : héberger des femmes dont il fait ses maîtresses devant sa femme pour qu'elles lui servent soi-disant d'amies afin de combattre sa solitude, puis ne plus être associée aux sortie, puis devoir accepter les enfants d'une de ses "amies", puis céder sa chambre, puis être enfermée sans autre visite que Bernard et son bouillon de légumes assaisonnée de gélules.
Chaque fois, elle souffre terriblement mais accepte car c'est elle l'épouse et qu'elle est persuadée que Bernard lui reviendra toujours si elle lui fait plaisir. Bernard augmente alors chaque fois d'un cran les humiliations, la violence psychologique jusqu'à ce qu'Emilie abandonne toute volonté de résistance; elle se dévalue, se trouve veule, pleureuse, jalouse; alors qu'elle dépérit, Bernard,lui, est le mâle sûr de lui, aux conquêtes nombreuses qui lui permettent de se croire un être exceptionnel. On dirait une mante religieuse homme qui se nourrit de sa partenaire jusqu'à la dévorer.
Emilie a deux enfants qui sont présents les premières années après l'installation à la campagne; Laura, la fille, a compris la situation est essaye de remuer sa mère; nous avons envie de crier avec elle, de remuer Emilie. Complètement sous l'emprise de son mari, elle n'écoute pas sa fille qui de guerre lasse, commence à mépriser sa mère pour sa lâcheté ce qui isole encore plus Emilie puis elle finit par quitter la maison tout comme son frère Paul, plus jeune, qui a bien senti que quelque chose d'anormal se passait dans sa famille avec toutes ces "taties" qui s'installaient chez eux, partaient, suivies d'une nouvelle tatie. Emilie est alors complètement livrée à la perversion de son bourreau. Elle sera sauvée in extrémis et ses enfants la défendront alors contre leur père contre son gré, elle qui continuait à aimer son mari et à vouloir retourner avec lui.
Cette mécanique implacable qui asservit, annihile toute volonté, conduit à une auto-dévaluation est parfaitement rendue par Alma Brami; c'est d'autant plus glaçant que tout le récit est raconté par Emilie elle-même qui accepte tout ce que son mari lui fait endurer et l'excuse, le comprend. On assiste impuissant à la lente déchéance de cette femme, sous l'emprise d'un monstre.
Ce roman m'a marquée encore plus qu'un article ou un reportage sur la violence psychologique et c'est tout le talent d'Alma Brami que d'instiller un climat de tension extrême sans que jamais il n'y ait de violence physique. On s'identifie à cette femme que l'on veut sauver malgré elle.
Une vraie réussite. Un beau roman. Une lecture qui restera gravée dans mes meilleurs souvenirs littéraires.
Éditions Mercure de France – Rentrée littéraire – Parution septembre 2017
Lorsqu’ils ont décidé d’aller s’installer à la campagne, à aucun moment Émilie n’aurait imaginé que son mari puisse lui faire vivre une telle situation. Comment Bernard a-t-il pu infliger de tels actes à son épouse ? Comment pouvait-il oser continuer à l’appeler « mon cœur » après toutes ces situations imposées ? Une chambre d’amis, à l’étage, des amies mais pour qui ? Des amies qui sont des tatas pour leurs deux enfants, des amies qui n’ont pas lieu d’être présentes dans cette maison, surtout dans les circonstances que vous allez découvrir.
Jusqu’où Bernard pourra-t-il aller ? Quelle est l’issue ? Qui pourra sortir Emilie de ce piège, de cette spirale infernale ?
Comment en dire un peu mais pas trop ? Quoi vous dire ? Que tout au long de cette lecture on n’a qu’une seule envie, c’est d’hurler, de dire à Émilie « ouvre les yeux, réveille-toi, regarde ce qu’il t’inflige, pourquoi accepte-tu ça » ?
Cette histoire est époustouflante. Alma Brami nous emprisonne, on est comme happé par son écriture, son histoire, son atmosphère…
Je remercie les éditions Mercure de France et bien entendu Alma Brami pour cet intense et bluffant moment de lecture.
https://littelecture.wordpress.com/2018/01/14/qui-ne-dit-mot-consent-de-alma-brami/
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/11/qui-ne-dit-mot-consent-alma-brami.html
Emilie et Bernard sont mariés depuis de nombreuses années. Ils ont deux enfants, qui ont quitté le nid familial. Installés en campagne, loin du tumulte de la ville, ils semblent jouir pleinement de la retraite. Profitant de la jolie tonnelle qu’il lui a construit, avec vue sur la vigne. Les jolies tomettes au sol de la cuisine. Une belle et grande maison donc propice aux bons repas, et à la réception d’amis. D’amies en l’occurrence… Car Bernard met un point d’honneur à convier des femmes pour que la sienne se sente moins seule. C’est en tout cas ce qu’il prétend.
Mais une fois la porte fermée, qui sait ce qu’il se passe réellement entre les murs de cette grande demeure ?
C’est alors que peu à peu, le lecteur va s’apercevoir du mal-être qui habite cette épouse attentionnée et amoureuse comme au premier jour. Les allusions à leur vie commune se dessinent sous la plume d’Alma Brami. Pas à pas. Puis plus nettement. Des allusions qui deviennent alors des faits concrets. Et ses invitées censées devenir des amies d’Emilie vont se révéler toxiques. Exit les bonnes intentions. L’époux modèle va dévoiler tous ses vices. De la compagnie amicale à la chambre (extra)conjugale il n’y a qu’un pas … Un pas que le mari franchi au gré de ses envies. Sous les yeux impuissants d’une femme qui l’idolâtre. Alors on se demande pourquoi une telle passivité et surtout comment elle peut cautionner un pareil comportement. Et puis l’on comprend que certains excellent dans l’art de la manipulation. Qu’il n’y a qu’un pas entre manipulation et tyrannie… Alors les silences deviennent le quotidien d’Emilie. Elle se tait. Elle accepte. Difficilement mais elle accepte. Par amour. Par aveuglement. Parce que sans lui, elle n’est rien. Elle n’a personne. Il est tout. Tout ce qu’elle a. Tout ce qu’il lui reste.
Dans ce huit-clos mené tambour battant, la tension monte crescendo jusqu’à l’événement où tout bascule. Où tout s’enchaîne. La machine est lancée. Alma Brami met le doigt dans l’engrenage. Celui qui laisse peu de place à un avenir meilleur tant que l’étau se resserrera…
Et la descente est vertigineuse. Les portes de l’enfer se dressent. Et avec elles la perte de soi. Alors l’écriture se durcit. Se saccade. Comme la vie d’Emilie. Elle vous prend aux tripes. Vous noue le ventre. Vous fait monter les larmes. De haine. D’écœurement. Le cœur au bord des lèvres.
Qui ne dit mot consent n’est pas sans rappeler le splendide film de Maïwenn « Mon roi » qui met en lumière l’emprise psychologique et psychique qu’un homme peut avoir sur la femme (mais l'inverse est possible aussi). Cette propension qu’il peut avoir à la destruction habile, vicieuse et glaçante de l’être aimé. Cette finesse – si l’on peut dire – à faire accepter à l’autre l’inacceptable. A manipuler au point que l’autre se pensera fautif. Perdu. Et cela Alma Brami le décrit si bien que la lecture est souvent insoutenable, oppressante, suffocante.
Alors oui, pour aborder ce roman, il faut avoir le cœur bien accroché. Peut-être une histoire personnelle bien éloignée aussi… Mais en même temps, il est une détonation. Car il force à ouvrir les yeux sur des choses que ne savions pas forcément nommer ou que nous ne voulions tout simplement pas voir …
Et il vous fait dire que vraiment, briser une vie tient à si peu. Tient parfois en un mot … Amour.
Huis-clos à la lenteur d’un boa constrictor étouffant sa proie.
Un couple amoureux. Le mari décide de déménager dans une maison de campagne isolée avec son épouse et ses deux enfants. Puis, il y invite des soi-disant amies qu’il loge sous leur toit. Émilie comprend. Émilie accepte. Elle accepte tout car elle sait que son mari n’aime qu’elle jusqu’au jour où une femme moche et vulgaire va petit à petit prendre sa place. Elle va rester plus longtemps que les autres, jouir de la tonnelle, de sa chaise-longue, de leur vaisselle, de tout. S’incruster dans leurs souvenirs, les salir. Envahir l’espace jusqu’à faire venir ses propres enfants. Puis une autre, va encore la remplacer, s’installer, changer les meubles. La perversité du mari est à son extrême. La souffrance de sa femme est insoutenable mais elle coopérera avec l’indécence et la cruauté. Les enfants, devenus adultes, vont intervenir mais leur mère à bout de souffle, physiquement et moralement détruite, restera soumise à leur père qui continue à l’appeler « Mon cœur », qui lui reproche sa jalousie, qui n’a de cesse de lui faire vivre un calvaire avec ses invitées et ses vieilles copines jusqu’à la faire mourir. In-extremis, leur fille revient à la maison et constatant la déchéance de sa mère, décide de l’emmener loin de ce mari et père détraqué.
Le pervers voit ainsi s’échapper sa proie avant son anéantissement total. Il lui a dit : « Tu reviendras en t’excusant mon Cœur, à très bientôt. »
« Laura m’aida à sangler ma ceinture. Tu m’as détruite, je balbutiai presque pour moi. Il se pencha, plaqua ses lèvres contre mon oreille, apparemment pas assez, il susurra, pas assez. »
La perversité et la soumission dans tous ses états. Un livre prenant. Une atmosphère angoissante. La tension monte au fil des pages.
Je n’arrive pas à comprendre comment Émilie ait pu rester avec cet homme et vivre telle situation mais sans doute, ai-je eu cette chance immense de ne jamais croiser le chemin d’un amoureux pervers…
Cela n’a pas été sans me rappeler le mécanisme de la manipulation et de l’emprise, décrit dans « Girls ». Tout commence par un esprit pur et malléable en manque d’amour et de reconnaissance.
Sous une plume élégante, la violence explose. Lecture addictive.
J'aime beaucoup l'écriture d'Alma Brami et elle arrive toujours à m'émouvoir, son écriture est délicate, mais les sujets abordés sont forts et dérangeants. Dans ce huis clos, on suit la lente déchéance, descente aux enfers d'Emilie, qui est sou la coupe d'un mari pervers narcissique qui va la détruire sans qu'elle ne puisse s'échapper, jusqu'à ce que ses enfants la sauve et lui fasse ouvrir les yeux alors qu'elle a failli y perdre la vie. J'ai été saisie, bousculée, émue par cette histoire, ce personnage que j'avais envie de sauver, de secouer pour qu'elle parte, qu'elle n'accepte plus l'inacceptable.
Alors qu'elle se plaisait bien en ville son mari décide que la campagne c'est mieux et lui fait du chantage affectif pour s'y installer. Il lui fait miroiter une vie de rêve. Seulement ce sale type est un pervers narcissique, il l'éloigne de tous et de tout pour mieux l'avoir à sa merci, la façonner à son goût, en faire sa marionnette. En plus, d'être un salaud c'est aussi un séducteur qui pour se rassurer saute sur tout ce qui bouge, mais non content de tromper sa femme, il lui impose la présence de ses "amies" sous son toit et devant ses enfants. Un personnage odieux, que j'avais envie de punir, de faire souffrir pendant tout le roman.
Au fil des pages, la tension monte, on voit se dessiner un véritable enfer qui tranche avec le lieu où tout se passe. Il y a une telle violence dans la façon dont Emilie est traiter par son bourreau de mari, on en a le vertige. Je me suis prise à me demander ce que j'aurai fait si j'avais été à sa place. La violence conjugale n'est pas toujours physique, elle peut être psychique, quelles sont les limites de l'acceptable, jusqu'où est-on prêt à aller pour le bonheur de l'autre ? L'auteur ne sombre jamais dans le pathos, tout est maîtrisé, abyssale, il est impossible d'en ressortir comme on y est entré. Ce que j'ai aimé c'est que tout est plausible, on y croit à fond et il y a tant de couple où l'un souffre en silence pour que l'autre existe pleinement. Le déni dont fait preuve Emilie me fait penser à ces femmes qui sont violentées et frappées et ne partent trouvant même des excuses à leurs maris et se rendant responsables de cette situation.
Les phrases sont percutantes, les tournures de phrases somptueuses, l'ambiance anxiogène. Vertigineux, tout est bien calibré, le lecteur est littéralement en apnée, attendant ce qui va advenir de cette pauvre Emilie.
VERDICT
Coup de coeur. C'est juste incroyable de beauté et terrifiant en même temps. Livre choc qui me poursuit encore et encore. Alma Brami m'avait déjà subjuguée avec son précédent roman et la elle réitère. J'adore.
https://revezlivres.wordpress.com/2017/09/24/qui-ne-dit-mot-consent-alma-brami/
Emilie a suivi son mari en province, car il avait besoin de respirer après se journées de travail. Mais en province, la vie n’est pas facile, les enfants ont du mal à s’adapter et ont perdu leurs amis. Qu’importe, son mari est heureux. Pourtant Émilie déprime, alors monsieur poste des annonces pour lui trouver de nouvelles amies. Amies avec qui son mari partage de bien étranges intimités …
Mais elle, quand va-t-elle enfin réagir ? Car les années passent, les amies aussi, dans la maison, dans la chambre et Émilie accepte année après année ce que son mari lui impose, ce pervers qui la détruit à petit feu. Jusqu’au moment où face au danger, ses enfants vont enfin ouvrir les yeux, car elle ne peut plus voir, pauvre femme anéantie par son tortionnaire depuis trop longtemps.
Manipulation, perversité, soumission envers un homme qui détruit doucement sa femme, mais tout en finesse sans coups ni bleus, au travers d’un chantage affectif immonde. On a envie de bousculer Émilie pour qu’elle réagisse. Un peu comme le facteur qui passe chaque jour boire son café, et qui essaie de dire, enfin, lui, si peu… Quel roman oppressant et bouleversant.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/09/qui-ne-dit-mot-consent-dalma-brami_8.html
Émilie a suivi son mari Bernard à la campagne quand leurs enfants étaient encore petits, depuis ils ont grandi et quitté la maison. Mais Bernard installe régulièrement dans leur maison une "invitée" trouvée par petite annonce, soit-disant pour tenir compagnie à sa femme qui s'ennuie à la campagne, il s'offre aussi quelques escapades avec des "vieilles copines"...
Bernard se révèle être un homme pervers et manipulateur qui dit à Émilie avoir besoin de ces femmes pour son équilibre, avoir besoin de prendre l'air... Il se montre très gentil avec Émilie, la flatte et est aux petits soins pour elle. Jamais il n'est violent bien au contraire... Il lui exprime sans cesse son amour et ponctue toutes ses phrases de "mon Cœur".
Émilie, qui a abandonné ses rêves professionnels pour suivre son mari, est complètement dépendante de lui, sans argent, sans permis de conduire, elle s'est retrouvée dans une sorte de prison sans s'en rendre compte. Elle réalise dans ses moments de lucidité et de révolte qu'elle n'est jamais sortie de chez eux sans son mari. Émilie souffre en silence et surtout se rend responsable de la situation, persuadée de toujours tout faire mal. Son mari a renversé les rôles et a fini par la persuader que tout est de sa faute à elle, s'il se comporte de la sorte c'est parce qu'elle l'étouffe avec sa jalousie et ses reproches...
Quand elle a rencontré Bernard, Émilie n'a jamais voulu écouter sa meilleure amie et ses parents qui se méfiaient de cet homme et l'avaient alertée "Ma décision s'était nourrie des doutes de tous ceux qui m'avaient sermonnée". Plus tard, elle ne réagit pas plus face à sa fille qui tente de la faire réagir. Quelques éléments donnés par l'auteure sur l'éducation qu'a reçue Émilie nous éclairent en partie sur sa soumission...
Il s'agit donc d'une histoire d'emprise, de soumission racontée sous la forme d'un huis-clos oppressant. Alma Brami parvient à nous mettre dans la tête de cette femme qui vit un calvaire, consumée de jalousie. On a envie de la secouer mais on comprend peu à peu qu'elle sera incapable de réagir, tellement l'image qu'elle a d'elle-même est altérée. D'une efficacité redoutable, ce court roman m'a trotté dans la tête longtemps après l'avoir refermé, la construction du récit est habile et les dialogues très percutants. Alma Brami nous décrit une relation de couple toxique mais hélas plausible. Complètement bluffant !
Il y a cette maison. Dans un coin reculé de la campagne. Quelque part, nulle part, loin de tout. Il y a la tonnelle, la cuisine, les tomettes sur le sol, et par-dessus tout le silence.
Il y a Emilie. Et Bernard. Elle l’aime tant ! A la folie… C’est cet amour absolu qui a fait d’elle une ombre, acceptant docilement la soumission imposée par un tyran qui la brise peu à peu, l’enserrant de ses griffes, sous couvert de la protéger, parce que sans lui, bien sûr, elle est perdue.
Ce cher époux, si attentionné, si tendre, si bienveillant, va jusqu’à ramener régulièrement des « amies » dans ce nid douillet qui est supposé être le leur, afin de pallier l’ennui de sa femme si mélancolique, si seule. Des amies qui bien sûr, ne l’égaleront jamais, Elle, son élue, son Cœur. Les amies se succèdent. Et elle, Emilie, se tait. Se mure dans ce silence qui l’étouffe, qui l’éteint. Elle se contient, se tait, accepte, persuadée que Bernard lui reviendra, terrassée à l’idée de le perdre, de perdre cet indispensable repère qu’il est devenu au fil du temps.
« Peu m’importait qu’elle soit là, s’il restait ici, s’il continuait à s’allonger près de moi, s’il continuait à m’embrasser dans le cou, et à m’appeler mon Cœur ».
Alors elle subit. Elle subit cette dépendance qu’il distille, telle un venin, passant par cet état de sidération propre aux victimes. Elle lui trouve mille excuses, elle attend. Toujours. Elle fait bonne figure, sourit. Attend encore. Jusqu’au dénouement final, inattendu, glaçant.
La plume d’Alma Brami est percutante, juste, et apnéique. J’ai dû faire des pauses pour reprendre mon souffle, coupé par cette histoire oppressante, et qui m’a ramenée vers des méandres passés. Le mécanisme de la relation toxique et les ravages qu’elle engendre sont parfaitement décrits, d’une écriture acérée. Je quitte Emilie avec les tripes nouées, et la gorge serrée.
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