La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
Alexa Faucher signe un roman poignant, puissant, à deux voix : celle, intime, d'Héloïse, la mère ; celle, distante, de Nohé, la fille. De la lionne protectrice à l'enfant blessée, une épopée réparatrice de douze ans entre Nantes et New York, qui explore la rage contenue des femmes et la transmission, d'une génération à l'autre, de leur chemin universel.
La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
Un grand merci aux Editions Chèvre-feuille étoilée que je ne connaissais pas et à lecteurs.com pour cet envoi surprise.
On a ici à faire avec un premier roman d'Alexa Faucher, au style incisif et poétique.
Récit à double voix entre la parole d'Héloïse "je" et Nohé "elle".
En juillet 2039, Nohé, grande photographe à la mode à New York revient à Nantes pour les obsèques de sa mère.
Cette dernière lui a laissé peu de choses mais des carnets, qu'elle a écrit alors que Nohé n'avait que 9 ans, au moment où elle a parlé de l'indicible à sa mère.
Ce livre parle d'inceste, mais pas seulement. Il parle de la relation mère-fille, de tout faire pour sauver son enfant, peut être au détriment en fin de compte de son bien-être.
Il parle aussi de la FEMME tantôt mère, tantôt amante, attractive, invisible.
C'est un roman sur la transmission qui m'a plu. Mais je n'ai pas vraiment su m'attacher aux personnages. Héloïse, cette mère protectrice, surprotectrice, me semble ne pas avoir agit intelligemment pour sauver sa fille. Elle lui a offert l'instabilité là où elle pensait la protéger, l'éloigner de ce qui lui était arrivé. Elles déménagent souvent, trop souvent à mon gout pour qu'une enfant, puis une adolescente en devenir de femme puisse se construire, se reconstruire. A ce titre, les deux parents de Nohé n'ont pas été à la hauteur.
Roman qui cependant marque une fois la drnière page terminée.
Ce premier roman aborde un thème bouleversant puisqu’il est question d’inceste. Pourtant, on n’apprend
Pas grand-chose sur ce drame. Le récit traite plutôt de « l’après » en donnant tour à tour la parole à Héloïse, la mère avec le « je » qui nous ouvre ses pensées intimes et à Nohé, la fille, avec le « elle » qui tient le lecteur à distance.
Le roman débute avec la mort d’Héloïse et la lecture de ses carnets par Nohé.
« Elle se revoit adolescente dans ces jours avec sa mère, elle sait ce qu’Héloïse veut lui dire et elle ouvre le cahier à la première page. »
Et l’histoire du passé se déroule en alternant les voix.
Le désir de mettre de la distance entre le père et sa victime pousse la mère à déménager souvent. Héloïse veut réparer le traumatisme de sa fille avec les armes à sa disposition qui sont cet amour sans limite et cette fuite en avant pour échapper aux démons.
Paris, Bordeaux, Lisbonne, Montréal et New-York, les départs sont incessants et ces vies nouvelles où il faut recommencer et se réinventer agissent comme un baume sur une plaie toujours ouverte. La résilience est à ce prix et Héloïse sacrifie sa vie de femme pour sauver sa fille.
C’est aussi une réflexion sur le rôle de la femme, qui peut être mère et/ou pute. Elle s’immerge dans son rôle de mère pour protéger sa fille, avant de redevenir amante et libre lorsque sa fille sera à son tour femme.
« Il y a toujours une occasion d’être rappelé à ce classement : il y a les « elle » et les « nous ». Les mères et les putes, comme des mirages. »
Il y a de la poésie dans l’écriture d’Alexa Faucher.
Je croyais lire un roman sur l’inceste et sur la résilience, mais il est davantage question de la transmission d’une mère à sa fille et de la féminitude. Je suis donc restée sur ma faim.
Le relationnel mise son atout et les flottements des aiguilles se meurent sur les pendules. Nécessaire, clairvoyant, superbe, « Puisqu’on a marché sur la lune » est un roman grave, d’ombre et de lumière. Un hymne à la maternité. Le pouvoir filial et l’amour vrai.
« Nohé marche sur le bitume de Paris ». Femme orpheline devenue. Héloïse, sa mère, cendres devenues. Nous sommes en 2039, « Nohé arpente la ville sans savoir où elle va. » Biche aux abois, blessée dans sa chair enfant, un père incestueux. L’as de pique, les décadences, spirale, l’enfant devra apprendre avant de comprendre l’irrévocable.
Le récit à deux voix, mère et fille, content leurs vies. Siamoises-lianes, les résistances à fleur de peau, les batailles et l’expérience de la résilience en devenir.
Nohé détient les carnets de sa mère. Héritage et transmission, la parole se libère. L’épistolaire initiatique, les vérités éclatées comme des bulles de savon.
Sans pathos, ce récit de femmes est une passerelle, myriade et pouvoir. Prévenir, étreindre, dévoiler, oser, éduquer et élancer Nohé dans la vie coûte que coûte, libre et affirmée, indépendante et guérie.
« Héloïse, mère dragon, tu combats et tu ne souffres pas. » »Et tu attendes que le juge décide. »
héloïse n’aura de cesse de déménager avec Nohé. De Paris, Bordeaux, Nantes, New York, s’éloigner de ce père, pousser l’enfant dans le dos. Pas après pas, subrepticement, inculquer les valeurs féministes. L’indépendance-persiennes, femme-clairière.
« Héloïse ménageait ses effets mais pas toujours leurs suites. » « Et elles étaient parties. »
« Chacun d’entre nous est seul, et aucune de nos vies n’a de sens. »
Héloïse, mère pélican, écrit l’exutoire, les passations, l’amour-horizon, les clés pour survivre lorsque les vagues frappent, ressacs et turbulences.
« Apprends à aimer la solitude, parce que c’est ta seule alliée objective. La seule qui ne te ment pas... Apprends à aimer ta solitude. C’est la seule qui t’aimera autant que moi je t’aime. »
Ce roman d’utilité publique est l’histoire de toutes un jour certain. Ici, nous sommes dans un puits de lumière. Toutes, femmes et alliées dans cette trame tresse de blé. Miracle infini, le levier des possibilités, puisqu’on a marché sur la lune. Miracle maternel, cercle infini des mansuétudes. Tout est dans les mots, les paroles d’elles, Héloïse et Nohé, mère et fille approuvant ce bel éloge existentiel. La polyphonie bouleversante, criante du désir de ténacité est d’une force inouïe.
Ce sensible et pur roman, authentique devrait se blottir et vite contre chacune des femmes de ce monde. Éminent, touchant et crucial, aux obsessions cardinales est une urgence de lecture. Alex Faucher « écrit des vies de femmes, avec un goût particulier pour la narration intime à la 1ère personne ». Un premier roman piédestal, les croisements des destinées et des bouquets d’altruisme. Publié par les majeures Éditions Chèvre feuille étoilée. En lice pour le prix Hors concours 2022/2023 des Éditions Indépendantes.
Découvrir une nouvelle maison d’édition, de nouveaux auteurs, est toujours plaisant. Cette fois, c’est encore plus particulier car il s’agit d’une maison montpelliéraine, au très joli nom, les "Editions Chèvre-Feuille étoilée". Et l’échange avec Alexa Faucher, auteure de "Puisqu’on a marché sur la lune", fut un énorme plaisir.
"Elle vient d’offrir le corps de sa mère aux flammes, elle marche avec l’urne sur laquelle une étiquette est collée, « Héloïse Fargeot, 15/06/1971 – 27/07/2039 » …elle arpente la ville sans savoir où elle va". Elle, c’est Nohé, la fille d’Héloïse. Elle est arrivée deux semaines auparavant pour lui rendre visite et aujourd’hui, elle vient de l’enterrer. Avant de reprendre l’avion pour New-york où elle poursuit une belle carrière de photographe connue et reconnue, elle passe quelques jours dans l’appartement de sa mère. Elle y trouve des carnets, carnets que sa mère écrit depuis que Nohé a neuf ans, depuis qu’elle lui a dit : "Tu sais Maman, il s’est passé quelque chose de très grave hier…", ce quelque chose de grave, c’est le père qui l’a commis…sur sa petite fille…
Par chapitres alternés, mère et fille parlent, racontent, dissèquent ce que ce "quelque chose de grave" a changé dans leur vie. Sans pathos aucun, avec parfois une certaine légèreté, l’auteure aborde ce sujet difficile qu’est l’inceste avec à la fois maîtrise, délicatesse et poésie. Ce crime, vu du côté de la mère, victime collatérale en quelque sorte, a quelque chose d’original car peu souvent abordé, me semble-t-il. Nous suivons ainsi ces deux femmes à travers leur périple, sorte de fuite en avant qui de Nantes à New-York, les mène à Paris, Bordeaux, Lisbonne et Montréal.
Une écriture à la fois simple et poétique raconte à merveille Héloïse et Nohé, Nohé et Héloïse, la colère de l’une, la résilience de l’autre, la difficulté parfois de leur relation et le chemin de la guérison.
"Puisqu’on a marché sur la lune" est un très beau premier roman, émouvant, voire bouleversant. Et il fut passionnant de découvrir, en tête des chapitres "Nohé", de très beaux extraits d'œuvres poétiques ou musicales.
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Mme Alexa Faucher nous raconte dans « Puisqu’on a marché sur la lune » le destin croisé d’une mère pas comme les autres, Héloïse, et de sa fille Nohé.
On débute en 2039, avec Nohé sortant du crématorium du Père-Lachaise, où sa mère vient d’être incinérée, après avoir fait le choix de partir, pour ne pas subir le calvaire d’une longue maladie. Et l’on sera embarqué, d’un chapitre à l’autre, dans les confessions croisées de l’une et de l’autre, avec leur lourd passé, de ville en ville (Nantes, Paris, Bordeaux, Lisbonne, Montréal ou encore New-York), fuyant un père qui a commis l’irréparable sur son enfant, la mère tentant de protéger la fille qui cherche à se construire, à ne pas sombrer malgré l’innommable blessure.
Des longueurs évitables auraient amélioré mon avis sur ce roman, mais il se rattrape par de belles qualités, et notamment un cynisme et un humour qui pointent parfois, et qui m’ont agréablement surpris, d’autant que le sujet abordé (l’inceste et ses conséquences) est grave et sérieux. L’on sent dans certaines pages de cet ouvrage une fraîcheur et une révolte, et cela rend supportable les défauts, le roman étant par exemple peu trop mécanique à mon goût dans sa construction. Heureusement quelques belles pages poétiques s’y trouvent aussi, comme ce final dans les ultimes paragraphes sur les mains, d’une simplicité très touchante.
Au final, un texte intéressant qui me fera certainement lire les prochaines parutions de cette romancière.
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