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Le psychologue, professionnel dont l'une des qualités principales est la grande sensibilité, doit souvent dénier pour l'extérieur ce qu'il ressent. Mais, à l'intérieur, il souffre et se bat contre toute cette sensorialité qui l'encombre peut-être. Quelle est sa méthode ?
C'est bien là le sujet de cet ouvrage. La méthode est celle de la psychothérapie psychanalytique appliquée au patient et au psychothérapeute. Ici, Patrice Cannone a mené une recherche historique sur le développement de l'évaluation, de l'intérêt et de l'utilité des psychothérapies. Il nous confie alors les réflexions de nos maîtres-praticiens dans l'évaluation des psychothérapies, Lester Luborsky, Per Hoglend, Daniel Widlöcher bien sûr et plus près de nous, Georges Fischman, Jean-Michel et Monique Thurin, Jean-Nicolas Despland..., pour souligner ces efforts de validation des processus psychothérapiques.
Dans son livre, Patrice Cannone ne reste pas uniquement à détailler ces méthodes de recherche sur les psychothérapies mais nous démontre comment utiliser ces outils à la fois dans la recherche, mais surtout dans le travail thérapeutique avec des patients. Les « cas », qui sont autant d'histoires singulières de patients, enrichissent l'ouvrage au point qu'une mise en abyme nous saisit. Nous pouvons considérer l'histoire de Matthieu, de Baptiste, de Dévi, Capucine, Roma de façon séparée, par une entrée directe dans une interaction unique. L'auteur donne avec une honnêteté franche, les détails qui montrent son investissement affectif et émotionnel tout comme ses capacités de mentalisation. Il montre que la psychanalyse est en soi un processus de recherche total, recherche sur le fonctionnement inconscient d'autrui pour lui permettre d'en tirer les clés mais surtout recherche sur les pensées propres et tentatives de symbolisation du thérapeute. La co-pensée non forcée mais au contraire associative est à l'origine du soulagement possible du patient en détresse, de qui rien n'est exigé, rien n'est anticipé d'un devenir normatif. Proposer autant à des patients à la fin de leur vie peut sembler dérisoire ou inutile. Mais justement, quand une société forme et soutient des professionnels qui délivrent ce « presque rien » cher à Vladimir Jankélévitch pour parvenir à un « je ne sais quoi » qui transcende le quotidien de l'hôpital, alors on se dit qu'il nous reste une chance de ne pas sombrer dans le conformisme technique. Oui, chaque humain trouve encore sa place, malgré la maladie, malgré la faiblesse avec justesse et espérance.
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