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Passer l'été

Couverture du livre « Passer l'été » de Irene Gayraud aux éditions La Contre Allee
Résumé:

Par l'entremise de micro-scènes, Passer l'été nous précipite au coeur d'un été caniculaire, alors que la sécheresse et les feux de forêts font rage. Au-delà du cadre qu'offre le jardin d'une maison familiale où l'on subit, dans l'impuissance et le repli, la brûlure de cette chaleur écrasante,... Voir plus

Par l'entremise de micro-scènes, Passer l'été nous précipite au coeur d'un été caniculaire, alors que la sécheresse et les feux de forêts font rage. Au-delà du cadre qu'offre le jardin d'une maison familiale où l'on subit, dans l'impuissance et le repli, la brûlure de cette chaleur écrasante, c'est à un mouvement à l'oeuvre beaucoup plus vaste que l'on assiste, page après page, avec les mutations profondes et inquiétantes de notre environnement.

Du personnel au social, de l'intime à l'universel, Passer l'été est un texte pressant, dans lequel il n'est question ni d'imaginaire, ni de lyrisme ou d'onirisme, mais plutôt de la force du réel meurtri, par le prisme d'une poésie du dicible, quasi documentaire, à la fois poignante et percutante, pour ce qu'elle laisse entrevoir comme avenir proche.

À l'écoute du vivant, Irène Gayraud emploie le pronom « on », à la fois personnel et impersonnel, individuel et collectif, comme dans un récit-choral qui engloberait chacun·e d'entre nous, mais également, et surtout, les mondes animal et végétal parmi lesquels nous nous trouvons.

Écopoétique, au ton direct, parfois empreint d'une forme d'ironie, il se dégage de Passer l'été, au-delà de la beauté des fins tragiques, un sens critique affûté doublé d'une douloureuse lucidité.

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Avis (2)

  • Juillet. La nature souffre sous la chaleur caniculaire.

    « Le pommier au fond du jardin
    Largue tout ce qu’il peut
    Perd ses pommes encore vertes
    Ses feuilles jaunies.
    C’est son dernier recours. »

    Avec des mots simples, des images fortes, Irène Gayraud nous entraîne dans la fournaise...
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    Juillet. La nature souffre sous la chaleur caniculaire.

    « Le pommier au fond du jardin
    Largue tout ce qu’il peut
    Perd ses pommes encore vertes
    Ses feuilles jaunies.
    C’est son dernier recours. »

    Avec des mots simples, des images fortes, Irène Gayraud nous entraîne dans la fournaise d’un été brulant ou tous les êtres vivants souffrent. Elle parle d’un été, mais aussi de ceux à venir, qui seront aussi chauds, voire plus, à cause de l’homme.
    Et la poète de souligner l’inconscience de certains.

    « Là-bas,
    Dans les résidences secondaires
    Sur les hauteurs
    Ils pompent 20 000 litres par jour
    Pour leur gazon et pour les jacuzzis… »

    Quand l’eau vient à manquer, la vie reflue. Et le combat pour cette eau précieuse ne fait que commencer. L’eau se vole dans les citernes.

    « Se forme peu à peu
    Une triste langue
    Celle
    De la pénurie et de la soif. »


    « L’air brûle en cramoisi en doré partout
    Un doré qui fait mal aux yeux
    Comme un éclat de lame »

    Ce brun doré, c’est celui de la couverture, comme une annonce à ce qui nous attend à l’intérieur du recueil.
    Et que dire des incendies qui dévastent tout et brûlent les abris des animaux.
    Ce recueil est un vibrant plaidoyer pour prendre soin de la nature et lutter contre le réchauffement climatique.
    Irène Gayraud dit l’urgence, elle dit que nous n’avons plus le temps, elle le dit et le martèle, mais saurons-nous l’entendre ?

    « La vie encore,
    Pour combien d’été ?
    Ce qu’il reste : ce qui doit être sauvé »

    On referme ce recueil avec l’inquiétude au ventre, et le regard ébloui par le soleil de la couverture.
    Une poésie choc à lire de toute urgence.

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  • « Passer l’été », le solstice endormi, l’étreinte de l’été encore.
    Litanie-feu, les brûlures dans l’heure pleine.
    Le soleil n’a pas dit son dernier mot.
    Le réchauffement climatique, miroir plombant le vivant.
    Les couleurs truquées dans la nonchalance du jour.
    Irène Gayraud accroche ses...
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    « Passer l’été », le solstice endormi, l’étreinte de l’été encore.
    Litanie-feu, les brûlures dans l’heure pleine.
    Le soleil n’a pas dit son dernier mot.
    Le réchauffement climatique, miroir plombant le vivant.
    Les couleurs truquées dans la nonchalance du jour.
    Irène Gayraud accroche ses poèmes ardents et embrasés.
    Soupirs et retenues, économiser les gestuelles.
    La canicule, flux furieux et accablant.
    « Voilà quatre-vingts jours que nous sommes sans pluie comme des nourrissons sans lait. »
    « On nous dit qu’il faut économiser l’eau
    récupérer chaque goutte.
    Les gosses entendent tout ça
    Ils écoutent les conversations
    Ils nous voient avec les cuves
    les bassines. 
    Par peur de la sécheresse
    ils n’osent plus pleurer. »
    Passer l’été, entre les mirages d’une pluie qui crée.
    La mission impossible de bouger les aiguilles, pour tout changer.
    Les sidérations de l’été qui dévorent les quiétudes.
    Irène Gayraud est dans une posture de regards, l’indicible lucidité.
    « Face à la terre mise à nu
    ce qu’il ne reste plus : le temps. »
    « Nous ne parlons plus du temps qu’il fait. »
    Écoutez :
    « Ce qu’Irène Gayraud a reussi avec cette introspection, si profonde, c’est incarner justement une voix dans laquelle nous pouvons nous fondre... »
    Il est d’urgence aussi d’observer la couverture illustrée par Renaud Buénerd, un corps à corps avec ces poésies solaires, le cadran de notre monde.
    Publié par les majeures Éditions La Contre Allée.

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