"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1873, Samson, chasseur de bisons fraîchement immigré, parcourt les Grandes Plaines, plein d'optimisme devant son nouveau pays. En 1975, Bea, adolescente enceinte et mutique, arpente le même paysage, et finit par atterrir dans une institution où un psychiatre s'efforce de déchiffrer ses dessins. En 2027, après une série de tornades dévastatrices, un ingénieur abandonne son existence routinière pour concevoir une ville flottante sur le site de ce qui fut La Nouvelle-Orléans, où il fonde avec sa fille poétesse une communauté de rêveurs et de vagabonds. En 2073, la Terre est entièrement noyée, et la jeune Moon n'a entendu à son propos que des histoires. Vivant sur Mars, elle s'interroge sur l'avenir de son espèce.
Parcourir la Terre disparue est l'histoire d'une famille, de celles et ceux qui, génération après génération, héritent d'un même rêve. Avec la même pugnacité et le même espoir, ils tentent de survivre sur une Terre qui se couvre lentement d'eau. Une aventure pleine de résilience et d'espérance.
Cet étrange roman m'a semblé, de prime abord, empli de solitudes et d'angoisses. Quelque chose d'hypnotique nous emmène à travers les vies de Samson, Moon, Bea, Paul, Kaiser, Michel-Ange, Penelope, Eva. C'est oppressant et addictif à la fois. On part de 1873 pour aller en 2073 puis en 1975 et ainsi de suite. Tous ces personnages sont de la même lignée ou très proches. On fait des allers-retours dans le temps, dans un désordre chronologique étudié. C'est quasi-hypnotique, on est emporté de lignes en lignes, de pages en pages sans avoir envie d'en sortir. Il y a tant de poésie dans ces mots, tant de justesse.
La narration m'a beaucoup évoqué la tradition orale, ces histoires familiales ou tribales qu'on se transmettait de génération en génération. Chaque personnage finit par composer un bout de la légende.
Un don de prescience incontrôlé dont chaque membre de la lignée semble avoir hérité.
Le cauchemar récurent d'un homme marchant dans un désert.
Une étoile rouge.
Le réchauffement climatique, les tempêtes, la montée des eaux, l'exode des populations, un avenir redoutable.
C'est un roman de fin du monde, de fin d'un monde et il m'a parfois donné envie de pleurer à l'idée de tout ce qu'on avait à perdre, de tout ce qu'on va perdre, par notre faute.
C'est tout à la fois de l'anticipation, de la science fiction, une dystopie et un roman écologiste. C'est terrifiant et beau. Ça nous parle d'un monde dévasté, d'avenir, de rêve, d'utopie, de folie.
J'ai trouvé ce roman d'une beauté calme et envoûtante. Il m'a totalement émerveillée. J'aurais voulu qu'il dure encore et encore. J'ai infiniment aimé les personnages, les lieux, les descriptions, tout, absolument tout.
Quand un roman m'enveloppe à ce point dans son ambiance, dans son propos, alors je me sens comblée. Et je me dis que j'ai de la chance d'aimer les livres car ils nous offrent des univers parallèles, d'autres vies dans la vie.
Ah vraiment !! Pourquoi ne l'ai-je pas lu avant ?
1873, dans les grandes plaines du Kansas. Samson est un jeune homme qui construit sa vie dans son nouveau pays, empli de confiance en l'avenir.
2073, dans les grandes plaines rouges de Mars. Moon n'a entendu de la Terre que des histoires, celles d'une planète entièrement sous l'eau.
Entre eux, Béa, Paul, Kay et Penélope. Et un rêve qui se transmet au fil des générations. Un rêve, ou la folie, ou peut-être est-ce la même chose ?
"nous avons épuisé cette planète, il est temps d'aller ailleurs."
C'est la chronique d'une famille qui vit l'effondrement du monde, et tâche de survivre malgré tout. La chronique de la fin des Hommes, de la fin des temps, de l'espoir des survivants. Et de leurs projets fous pour créer un monde nouveau.
J'ai aimé cette lecture vers laquelle je ne serais pas forcément allée sans le petit mot d'une libraire. Plus que le contexte apocalyptique, c'est le fil invisible qui relie les générations qui m'a touchée, qu'on pourrait qualifier de folie, et quelque chose de l'ordre de l'impalpable... Parfois c'est le fou qui a raison.
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