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On achève bien les enfants ; écrans et barbarie numérique

Couverture du livre « On achève bien les enfants ; écrans et barbarie numérique » de Fabien Lebrun aux éditions Bord De L'eau
Résumé:

Cet essai propose une réflexion sur la destruction radicale des enfants par les écrans (smartphones, tablettes, télévisions, ordinateurs, consoles de jeu vidéo). Les effets néfastes de ces derniers sont de plus en plus dénoncés.
L'originalité de cette analyse est de mettre en perspectives la... Voir plus

Cet essai propose une réflexion sur la destruction radicale des enfants par les écrans (smartphones, tablettes, télévisions, ordinateurs, consoles de jeu vidéo). Les effets néfastes de ces derniers sont de plus en plus dénoncés.
L'originalité de cette analyse est de mettre en perspectives la somme des ravages causés par les écrans, habituellement isolés par les spécialistes, afin d'évaluer l'ampleur des dégâts et de démontrer qu'ils sont tous déterminés par le capitalisme mondialisé, à partir d'une documentation conséquente à l'appui (études, rapports, état des lieux de la littérature existante sur le sujet), d'observations empiriques et d'une expérience de terrain en tant qu'éducateur avec des jeunes.
D'une vision systémique, l'auteur propose de saisir ensemble l'entrave au développement cérébral, la création de nouvelles addictions et maladies, la perturbation du sommeil, l'augmentation de l'isolement, l'altération des relations amicales et du rapport à la sexualité, la haine et la violence banalisées sur le web générant désensibilisation et tolérance répressive, etc. Les procédés marketing et publicitaires renouvelés par les multinationales du secteur high tech sont exposés tout en pointant divers responsables. Leur objectif affiché est un contrôle toujours plus accru sur les enfants, en les rendant dépendants des écrans et des nouvelles technologies (tant des contenus que du contenant), jusqu'à saturer leur univers par la logique marchande. Mais l'originalité de l'ouvrage est dans l'articulation avec une critique de l'économie politique : là où toutes les critiques actuelles se focalisent sur la destruction de l'enfance du point de vue de la consommation, l'auteur propose de dépasser cette limite typique d'une forme d'ethnocentrisme en passant d'une critique de la consommation à une critique de la production. Afin de saisir la destruction capitaliste dans sa totalité, il faut donc se pencher également sur la fabrication des écrans, qui implique travail des enfants en Asie et diverses violations des droit de l'enfant en Afrique centrale (enfants-soldats, enfants violés et tués dans les conflits armés déterminés par les minerais constitutifs des écrans). Cet ouvrage dépasse donc tout en les englobant les multiples critiques partielles et éparses des dangers des écrans pour l'enfance dans les centres capitalistes et pour les enfants dans les périphéries capitalistes, exposant ainsi une impasse pour les générations futures, et ce à l'échelle mondiale, alors même que le capitalisme actuel et futur repose et reposera sur toujours plus d'écrans.

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