"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Un thriller essouflant et passablement usant pour les nerfs " Philippe Blanchet, Le Figaro Magazine " Un road-trip époustouflant " L'obs " Un somptueux roman noir qui se lit sans relâche(...) magnifique ! " Europe 1 " Un road-movie de belle facture, tendu par la menace permanente, mais éclairé par la magie d'une improbable rencontre. " Alain Léauthier, Marianne Sur une route perdue de l'Ouest américain, un homme roule à tombeau ouvert.
Cet homme, c'est Frank Guidry. À ses trousses, un tueur à gages mandaté par le mafieux Carlos Marcello, qui veut se débarrasser d'un témoin indésirable dans le crime du siècle : l'assassinat de JFK.
Guidry sait que la première règle, quand on est en cavale, est de ne pas s'arrêter. Et que la seconde est de ne compter que sur soi-même. Pourtant, lorsqu'il aperçoit, au bord de la route, une femme avec une voiture en panne, deux petites filles et un chien sur la banquette arrière, il y voit une proie facile. Et la couverture qui lui permettra de leurrer l'homme qui le traque.
Alors, Guidry prend le risque.
Il s'arrête.
Lou Berney est l'auteur de trois romans, Gutshot Straight, Whiplash River, et The Long and Faraway Gone (prix Edag-Allan Poe). Ses nouvelles ont notamment paru dans The New Yorker. Il vit dans l'Oklahoma.
Frank Guidry en sait un peu, mais déjà trop, sur l'assassinat de JF Kennedy ; un tueur à gage est lancé à ses trousses.
Charlotte, elle, se réveille de son engourdissement conjugal, prends ses deux filles sous le bras et quitte le domicile familial.
Le chemin de ces deux là va, bien sûr, se croiser.
Nous voila parti dans un road trip rythmé mais qui prend paradoxalement son temps.
C'est un thriller palpitant sur le courage, les choix, la remise en question, savoir se mettre en danger pour changer de vie ; bref, être maître de son destin.
Les personnages sont intéressants surtout Charlotte, la relation si complice entre ses filles et aussi le gamin noir (il n'a pas de nom) qui se retrouve, sans le savoir, être le chauffeur du tueur à gage.
Il y certes des méchants mais ce n'est pas si noir que cela ; il y a même des touches d'humour.
On est bercé par la route 66, la chaleur et la folie de Las Vegas, la place des femmes et des noirs dans les années 60.
La fin ne tombe pas dans la facilité.
Un roman que je conseille donc sans hésiter.
Je ne connaissais pas du tout Lou Berney mais la première de couve de son premier roman traduit en Français m’a tout de suite fait de « l’œil » et a attisé ma curiosité, je la trouve très esthétique. Et vlan !!! C’est un « touché-coulé » pour moi! Dès les premiers chapitres je suis tombée « in love » de ce roman. J’adore ces ambiances, ce style et ces histoires de grands méchants. Un grand merci aux éditions Harper & Collins, ainsi qu’à la plateforme NetGalleyFrance de m’avoir fait confiance pour la lecture de ce livre.
Toutefois, je venais tout juste de terminer un autre livre de « bandits » qui effleurait aussi le thème du meurtre de Kennedy. Donc j’ai eu un peu peur de faire un parallèle. Mais finalement la tuerie de Dallas ne sert que de fil rouge pour une histoire de folle cavale qui emmènera les héros jusqu’au bout d’eux-mêmes. On va prendre la route de la « petite » histoire et non pas celle de la « grande ». Soulignons bien qu’il ne s’agit pas d’un roman historique mais d’une fiction très « noire ».
En préambule, Franck Guidry, un homme de main de Carlos Marcello, parrain local à la Nouvelle-Orléans, n’hésite pas trente secondes pour balancer la planque un ami qu’il sait condamné lorsque ledit Carlos lui pose la question. Ça pose le bonhomme !!! Quand, on se rend compte ensuite qu’il est aussi un tombeur impénitent au cœur froid et sans pitié, on se dit que ça n’est pas l’individu le plus sympathique de la planète !!
Mais, tout comme son pote qu’il n’a pas hésité à dénoncer, Guidry sait d’instinct que quelqu’un d’autre fera de même pour lui ; alors quand le Président des Etats-Unis est exécuté à Dallas en 1963 avec apparemment aucun lien avec lui, Franck se souvient tout à coup qu’il a quand même acheminé une voiture jusqu’à Dallas, une Cadillac Eldorado qu’il a laissé dans un parking à proximité de Dealey Plaza, il comprend que ça a peut-être quand même un « p….. » de rapport ! En effet, Franck a aménagé les arrières du tueur (quel qu’il soit) en lui fournissant un moyen de prendre la fuite à la suite de l’attentat). Franck est le seul fil reliant Dallas à Carlos Marcello. Et dans la mafia, un seul crédo : aucun témoin !
Franck pige aussi sec qu’il ne va pas tarder à se trouver en tête d’une probable « liste noire ». Quand Oswald (le tireur solitaire sensé avoir tué Kennedy d’un tir parfait alors que plusieurs coup de feu ont été entendu par différents témoins) est liquidé par Ruby, mafieux notoire, il sent qu’il est plus qu’urgent de prendre le large. Vite, et ne pas s’arrêter ! Mais comment se fondre dans la nature, ne pas attirer l’attention des mafieux à l’affut, lui que tout le monde connait. A vrai dire, malgré ses airs de gros dur il n’en mène pas si large que ça !...
Ailleurs, Charlotte, originaire de Woodrow, une petite ville en Oklahoma végète avec un mari alcoolique et sans envergure. Elle a pourtant deux magnifiques petites filles qui lui apportent beaucoup de bonheur. Mais elle se sent « à l’étroit » dans cette vie faite d’ennui et de routine. Elle aspire à autre chose mais elle sait qu’en restant à Woodrow, elle ne pourra ni divorcer ni s’épanouir. Charlotte se rêve en photographe. Elle fait d’ailleurs de multiples essais pour le moins originaux pour l’époque : le sujet de sa photo est en fait le sujet que regarde le sujet !! (Ça va, vous suivez ?? Lol).
Finalement elle préfèrera avoir des remords plutôt que des regrets et décidera sur un coup de tête de partir pour la Californie retrouver une hypothétique tante Marguerite avec enfants et animal. Tout plaquer, partir loin vers un avenir où tout semble possible.
Bien sûr la jonction entre les deux histoires est inévitable ! Autant dire que pour Guidry, la panne de voiture dont est victime Charlotte et ses filles tombe vraiment à pic !!!... le vieux chien épileptique, « Lucky » (quel clin d’œil ! car, de l’humour, ce livre n’en manque pas !) ajoute encore à la crédibilité s’il en faut. On se dit alors: « mince, il va n’en faire qu’une bouchée » !!!!
Et nous voilà embarqués dans un road trip étourdissant et plein de rebondissements. Une véritable épopée !
Le roman n’offre-t-il qu’une énième hypothèse sur l’assassinat de JFK ? Oui on en parle, mais pas que. En effet, même si c’est en toile de fond, ce n’est pas l’histoire ni l’analyse de l’assassinat du Président ; le sujet principal reste le destin individuel de chaque protagoniste de ce récit. Le postulat est plausible (la mafia aurait commandité le meurtre et JFK n’aurait été que le dommage collatéral d’un règlement de compte entre un parrain de la Nouvelle-Orléans et Bobby Kennedy, farouchement opposé aux pratiques mafieuses alors qu’il était Ministre de la Justice) et a été largement repris dans de nombreux ouvrages.
En périphérie de l’histoire centrale nous avons plusieurs personnages très … pittoresques ! Séraphine, bras droit de Carlos et personnalité on ne peut plus ambivalente. Et puis, LE troisième homme : Barone, tueur à gages lancé à la poursuite de Guidry. C’est parfois un peu « trash » à la Tarantino avec les meurtres que perpètre Paul Barone à tour de bras et de manière assez « originale et imaginative !
L’écriture est tellement visuelle et évocatrice qu’on se croirait au cinéma !... manque juste, le bruit des pop-corn !!! Cela rappelle grandement les films en noirs et blanc de gangsters. On dirait du Brian De Palma, du Coppola ou encore du Scorcèse. On s’y croit, travelling avant, arrière, plans fixes, dialogues sur mesure. Personnages tranchés où l’auteur a tellement forcé le trait que ça en est presque parodique. Un vrai festival !
On assiste là à une petite « tranche » d’histoire de l’Amérique. L’espoir des uns les désillusions des autres. La fin d’une époque devenue mythique depuis. La fin d’une certaine « euphorie ». Puis des questions philosophiques sur la vie émergent sur le choix de vie, le fait de faire LE « bon » choix, a-t-on vraiment son libre arbitre, quel part de fatalité dans sa destinée? Effectivement, est-on finalement toujours maitre de son destin ?
Et puis, les personnages ne sont pas forcément tous ce qu’ils ont l’air d’être. L’habit ne fait pas le moine comme on dit ! La force des uns et des autres n’est pas là où l’on croit…
Et on suit tout ce petit monde dans une course échevelée, on retient sa respiration, on tremble quand Barone se rapproche, on respire quand nos deux héros réussissent à prendre un peu d’avance… Bref, on est « investit » dans l’aventure. La fin, ah bien la fin, je ne me l’étais pas imaginée comme ça. Tant mieux pour la surprise ! Une vraie réussite à mon sens. J’ai adoré !
Je recommande donc sans réserve pour les aficionados du genre…. Et j’espère que les romans déjà écrit par Lou Berney seront prochainement traduit en Français !!
Un roadmovie noir rythmé, mais à un rythme lent. Une Amérique aux airs de Jazz qui nous ramène à l’Amérique de Kennedy.
Posé le long de trois personnages principaux typés, ce thriller (car cela en est un) , un roman noir au cœur tendre, flotte sur les spéculations autour des commanditaires de l’assassinat de Kennedy. Nous sommes le 22 novembre 1963.
Franck Guidry, de la mafia de la Nouvelle Orléans, est devenu un témoin gênant de la pègre. Sa peau mise à prix par un parrain Carlos Marcello. Il lui faut mettre à profit son savoir et ses sens pour la sauver. Sur sa route, il croise Charlotte, une mère fuyant une vie minable et un mari alcoolique, vers la Californie. Une mère accompagnée de ses deux filles deux filles Joan et Rosemary. Derrière Franck, il y a Paul Barone, un tueur à gages, froid et méthodique engagé par Marcello. Il est lancé à leurs trousses. Rien ne l’arrêtera.
A mesure que l’on s’éloigne de la Nouvelle-Orléans pour rejoindre Las Vegas, ville de la pègre et du vice, le livre de Lou Berney se transforme peu à peu en une histoire d’amour improbable. L’espoir est-il suffisant pour mériter la rédemption ?
On va vers l’Ouest. Comme d’habitude. De temps à autre, on rencontre de rares personnages secondaires, des stations-service et des motels. Juste ce qu’il faut. Car Berney ne se trompe pas. Au fil des kilomètres, ce roman gagne en intensité dramatique.
La lucidité de Franck, la déchirure du voile de Charlotte. Chacun se découvre une force insoupçonnée pour faire face à leur ancienne vie.
November Road bénéficie d’un style fluide comme un tour de roue sur la route 66 au son de Round Midnight. L’auteur y grave des scènes très cinématographiques, peut-être trop. Il y a chez Franck un parfum de The Getaway et chez Charlotte, un soupçon de Thelma et Louise. Mais l’ambiance est réussie. On déroule avec un vrai plaisir cette course poursuite qui nous entraine vers un eldorado californien.
Certaines lectures sont surprenantes et prenantes, et ce, dès les premières lignes. November Road revisite un fait historique qui a marqué et qui continue de susciter des interrogations. L’alternative qu’il propose est plausible, au point qu’il arrive à nous embarquer dans son intrigue, pourtant assez classique.
Un thème passionnant, avec une hypothèse sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, mais surtout, et c’est là que l’auteur entre en œuvre, il propose un panorama complet sur la société américaine et l’impact que cela a eu sur elle.
Un traumatisme palpable et prégnant tout le long de cette lecture, aussi bien sur les femmes que sur les noirs, dont il représentait l’espoir d’émancipation.
L’auteur exploite la thèse, largement répandue de l’implication de la Mafia, notamment Carlos Marcello, parrain de la Nouvelle-Orléans, qui ne cachait pas sa haine de Kennedy.
Avec cet assassinat, les commanditaires ont, non seulement tué l’homme, mais surtout fait avorté toute évolution de cette société puritaine et raciste.
Un destin qui semblait tout tracé, échangé contre la vie à laquelle ils aspirent.
Une plume agréable, parsemée d’humour, au service d’un road trip initiatique, avec plusieurs thèmes en toile de fond, l’amitié, la confiance, l’attachement aux valeurs familiales, les respect…
Des personnages hauts en couleur, aux personnalités fouillées qui, vont évoluer, prendre de l’épaisseur et même si, pour certaines, on a de l’aversion, leur évolution se fera au rythme de ce voyage initiatique, finissant par devenir sympathique et susciter une certaine tendresse.
Un roman sombre, passionnant, un réel page turner, un brin rétro, au charme indéniable. Un style qu’on aimerait pouvoir lire plus souvent. En bref… Du très bon !
J’ai lu récemment 22/11/63 et ce n’était pas prévu dans l’ordre de mes lectures mais ce livre y fait écho en se fondant sur la théorie de la conspiration qui a mené à l’assassinat de Kennedy. C’est un road trip un chouilla violent avec une écriture bien détaillée qui laisse les images s’incruster lors de la lecture. Une ambiance très noire, une belle histoire bien menée et surtout bien rythmée. J’ai beaucoup aimé.
Kennedy a été assassiné par la mafia et il faut faire disparaître tous les éléments au courant de la machination dont Franck Guidry qui se retrouve en cavale, poursuivi par Barone, un tueur déterminé et pas dupe. Il ne se laisse pas avoir par les ruses mises en oeuvre par Guidry pour sauver sa peau. Barone, malgré toutes les épreuves qui l’amochent, reste debout tel terminator.
Lors de sa cavale, Guidry rencontre Charlotte. Charlotte qui, suite au choc de l’assassinat du président, décide de quitter son mari alcoolique avec ses deux petites filles. Ces deux là, un peu sous une stratégie de Guidry vont prendre la route ensemble pour la Californie en passant par Las Vegas. Mais Charlotte ne sait pas avec qui elle voyage bien sûr. Guiltry trouve là une petite famille qui le fait passer pour un papa et lui sert de camouflage mais le beau rital tombeur de ces dames ne s’attendait pas à la tournure que prennent les choses ce qui apporte un peu de tendresse au roman.
IL y a des personnages et des scènes qui m’ont parfois glacés le sang même quand il ne se passe rien, l’auteur a réussi, avec une simple histoire de fantômes, à accélérer mon rythme cardiaque.
Ce que j’ai beaucoup aimé aussi, ce sont les référence aux conditions des femmes et des noirs durant ces années. J’ai adoré Charlotte lucide face à son mari alcoolique, le courage qu’il lui faut pour prendre la décision de divorcer dans une société où l’essentiel pour une femme c’est d’être mariée peu importe avec qui, il faut serrer les dents et ne pas faire de vague.
Malgré toute la noirceur du livre, les dernières pages sont d'une telle beauté, tendres et pleines d'espoir, qu’elles ont changé l'impression laissé par le livre. J'ai adoré le livre et les dernières pages je les ai trouvé exquises.
Beaucoup de choses m'ont plu dans ce roman :
- sa puissance d'évocation très cinématographique , je me suis faite mon film toute seule, des images tirées de l'intrigue à laquelle se superposaient celles de longs métrages comme le Guet-apens de Sam Peckinpah , le long des routes de la Nouvelle-Orleans à Los Angeles via Las Vegas, de motels en motels, à bord d'une Dodge coronet 1957.
- ses trois personnages principaux très typés mais avec ce qu'il faut de complexité et d'ambiguïté pour les rendre touchants : Franck tout sens aiguisé pour sauver sa peau mise à prix par un parrain ; Charlotte, mère fuyant avec ses deux filles son minable mari et surtout la médiocrité de sa vie, rêvant d'une vie meilleure, bien plus intelligente et fine que Franck l'avait supposé lorsqu'il l'a choisi comme couverture, féministe même dans sa démarche, on la voir petit à petit découvrir ses capacités à s'affirmer; Barone, le tueur à gages à leurs trousses, animal à sang froid, abattant à tour de bras mais affaibli par une blessure qui l'humanise.
- sa façon de se jouer des codes du roman noir en instillant une ambiance presque mélancolique, un rythme finalement assez lent en terme de péripéties afin de laisser toute leur place à l'introspection des personnages
Mais il y a un mais. La faute, sans doute , au bandeau très survendeur « aussi stupéfiant que brillant » ( selon Don Winslow, un auteur que j'adore, auteur chez la même maison d'éditions Harper Collins ) qui m'a très hautement excitée. Je n'ai rien trouvé de stupéfiant ni de brillant à ce roman à l'écriture assez banale comparée à la force de percussion d'un Don Winslow, par exemple.
En fait si le final m'a séduite, j'ai eu du mal à prendre la route à cause du postulat de départ autour de l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963 : Franck serait un témoin de l'organisation de ce crime par le même parrain qui veut donc l'éliminer. Cela m'a gênée, je n'arrivais pas à l'intégrer, à y croire , sans que je sache pourquoi j'ai eu cette butée.
Comme si je regardais un film au cinéma, confortablement installée, mais sans avoir réellement vibré au diapason de l'histoire et de ses personnages.
Un bon roman mais je suis un poil passée à côté malheureusement.
Novembre 1963 - La Nouvelle Orleans, Louisiane. Franck Guidry vient de convoyer une voiture, une Cadillac Eldorado bleu ciel, jusqu'à Dallas, pour le compte Carlos Marcelllo, big boss de la mafia locale.
Novembre 1963, Woodrow, Oklahoma. Pendant que son mari, Dooley, soignait à coup d'aspirine son mal au crâne alcoolisé, Charlotte a préparé ses deux filles de sept et huit ans, les a déposées à l'école avant de prendre son travail chez Mr Hotchkiss, le photographe local spécialisé dans les photos de bébés joufflus et de mariés énamourés. Pendant sa pause déjeuner, elle va quémander un report d'échéance auprès du directeur de la banque.
Envoyé rapatrier l'Eldorado de Dallas à Houston, Franck Guidry, flaire un mauvais coup et part en cavale vers le Nord, vers Oklahoma City, et échappe ainsi au tueur à gages lancé à ses trousses ...
Comme chaque dimanche, Charlotte a préparé le repas, accueilli ses beaux parents et leur autre fils, beauf confit dans sa bêtise raciste. Elle a accepté les 300 $ glissés par sa belle-mère dans la poche de son tablier. Mais quand Dooley s'éclipse sitôt sa famille partie, Charlotte prépare sa valise, celle des filles et embarque chien et fille dans sa voiture et part plein ouest, vers Oklahoma City, Los Angeles au bout de la route.
Dans une Amérique sous le choc de l'assassinat de son président, ces deux âmes perdues en cavale verront leurs chemins se croiser, se rejoindre, ...
Ils vont traverser l'Amérique des petites villes, sur la véritable route 66, celle d'avant le folklore, une Amérique d'avant les fast-foods mono chaîne qui fondent le paysage en une répétition monotone à l'approche de chaque agglomération ...
Un texte écrit sans fioritures, mais avec suffisamment de détails et de précisions pour qu'on les accompagne dans leur traversée de l'Ouest, aux étapes mythiques : Amarillo, Tucumrari, Flagstaff ... , pour qu'on découvre les paysages magiques qui émaillent leur parcours : Painted Desert, Petrified Forest et le Grand Canyon ...
Des personnages décrits sans complaisance, tels qu'ils sont, sans les édulcorer ni en exagérer le trait ... une femme qui prend son destin en main, un gangster en cavale et entre eux deux petites filles éveillées, dont les remarques pertinentes donnent un éclairage encore plus réaliste à cette traversée du pays.
Un roman qui m'a transportée outre-atlantique en me permettant de revoir ces paysages au travers de leur découverte par Charlotte et ses filles
Un roman dont l'aspect policier aurait pu être plus punchy mais dont la lecture fut plaisante ...
Pas un chef-d'œuvre mais un bon roman !
À La Nouvelle-Orléans, Franck Guidry est en place. Baigné par le jazz et les paillettes du Vieux Carré qui ont depuis longtemps perdu de leur superbe, Franck est au service de Carlos Marcello, un des parrains locaux. Lorsqu'il prend conscience, après une mission qu'il pensait sans grande importance, qu'on l'a mêlé à son insu à l'assassinat de Kennedy, Franck panique doublement. Connaissant les méthodes de Carlos, aucun témoin, de près ou de loin, n'aura la vie sauve. Mais Carlos a le bras long et des « antennes » dans toutes les villes. Fuir ne suffira pas. Dans un premier temps, c'est toutefois la seule solution. Talonné par Barone, le pire sbire du boss, Franck va devoir faire marcher ses propres relations. Mais qui est prêt à trahir Carlos Marcello ?
Mue par le besoin d'épargner à ses deux petites filles l'avenir tout tracé qu'elle ne leur souhaite pas, Charlotte, elle, a plié bagage et planté son alcoolique d'époux en Oklahoma. Au détour d'un motel de Santa Maria, Nouveau-Mexique, les deux fugitifs vont se croiser. Entre Franck et la jeune femme, l'attirance est indéniable. Tous deux marchent sur des oeufs (ne pas trop en dire, ne pas trop en faire…) mais dans leur solitude, ils décident de poursuivre la route ensemble…
Mais quel bouquin ! Je ne crois pas avoir pu reprendre mon souffle avant de l'avoir refermé. Après avoir planté un décor duquel on perçoit les odeurs et la musique, Lou Berney envoie son héros au casse-pipe. Charmeur et sûr de lui, avec son élégance de voyou, Franck Guidry a du chien – le genre de personnage auquel je ne résiste pas. Allez savoir pourquoi, je me le suis imaginé sous les traits de Justin Theroux, option « yeux bleus ». Enfin bref. Il en faut du chien pour porter une fiction inspirée d'un des plus grands crimes de l'Histoire ! La tension monte sans attendre et les chapitres se succèdent exactement quand il faut. le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur a le sens du noir. Il règne une ambiance étrange dans ce roman, un sentiment de fatalité, d'impuissance et pourtant, le suspense demeure intact jusqu'à la fin. On prend la route sans savoir où elle nous mènera, dès les premières lignes, on signe. On ne peut se permettre de s'arrêter ne serait-ce qu'une minute car au propre comme au figuré – en la personne de Charlotte – des vies sont en jeu. En cavale avec les personnages, on plonge dans ce récit très cinématographique taillé au millimètre, en prenant le temps de s'interroger sur la valeur d'un homme et le rôle que chacun joue dans sa propre vie. November Road est un roman brillant (le premier de Lou Berney publié en France, j'attends les autres avec impatience), écrit avec classe, qui m'a rappelé, jusqu'à son dénouement, pourquoi j'aime la littérature américaine.
♫ When your rooster crows at the break a dawn
Look out your window and I'll be gone
You're the reason I'm trav'lin' on
Don't think twice, it's all right… ♫*
* Don't Think Twice It's All Right, Bob Dylan (1963)
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