"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Raphaël, Goya ou Ingres n'ont jamais crée de chaussures. Pourtant, ils ont « enregistré » des chaussures dans leurs oeuvres, produisant ainsi, sans en avoir l'intention, des archives de styles. Les peintures du Louvre nous offrent la possibilité d'étudier les modes changeantes de la chaussure entre 1280 et 1863, nous permettant de voir de près qui portait quel type de chaussures à quel moment, puis de réaliser quelles personnes ne portaient pas de chaussures du tout. Un livre sensuel sur les modes et un regard sur 600 ans d'histoire sociale.
« Le pied des femmes occupe le regard depuis la fin du XVIIIe siècle ; sur lui rampe la sexualité, il change de peau, voluptueusement livré à l'or, aux satins de Madame de Pompadour peinte par Maurice-Quentin de Latour ; nous le voyons dans son étui de somptueux cuir vernis, de doux chevreau, ou dans l'exotique format de babouches brodées, indolemment jetées sur le sol de ces bains qu'affectionne Ingres. Les chaussures quotidiennes, ordinaires, couvertes de boue de Léopold Boilly, coupent l'inspiration, mais soulignent les coutumes. Le sexe se travestit, foulé par des chaussons qui serrent voluptueusement le cou-de-pied des comtesses, duchesses et majas de Goya ; il y a des bottes et des escarpins, ils dansent au rythme de Gian Battista Tiepolo ; troublants, les doux bas blancs qui couvrent les genoux et découvrent le sexe d'une courtisane étendue sur une divan, peinte par Delacroix. » (extrait du texte de Margo Glantz)
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