Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Markus Proschek (*1981), né en Autriche et qui vit aujourd'hui à Berlin, semble invariablement percevoir l'esthétique nazie subliminale et l'architecture totalitaire comme autant de défis artistiques.
La statue de bronze de la « Nageuse » (2006), peinte à l'huile, en est un exemple. Elle renvoie d'une certaine manière à la tradition picturale de Psyché ou Narcisse, mais oscille esthétiquement en tant que beauté à la Breker entre la grandiloquence nazie et la froideur du Bauhaus. Les oeuvres extrêmement subtiles de Proschek cherchent à suivre la trace de cet équilibre ambivalent entre récupération idéologique et oeuvres d'art ouvertes à la manipulation interprétative.
Le répertoire canonique se trouve ainsi parodiquement confronté à l'éventualité d'un désaveu lorsqu'il est présenté avec une touche d'insubordination. Jacques Derrida a déjà souligné que la culture et l'art ne constituaient pas une devise stable au sens où la signification est uniquement issue de la relation entre les choses, qui rend en même temps obsolète l'idée qu'il existe réellement quelque chose, comme une signification originale véridique.
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