"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout le monde souhaite rester ou redevenir jeune. Dieu adieu aux rides, aux cheveux blancs, aux rhumatismes...
Tout le monde, sauf Jérôme.
À vingt-six ans, Jérôme se complaît déjà dans une routine rassurante, une vie planifiée sans risque, jusqu'à ce que Victor, son grand-père, disparaisse du jour au lendemain en lui offrant la possibilité de réaliser son plus grand rêve : devenir vieux.
Jérôme se débarrasse alors de sa jeunesse afin de prendre la place de Victor et profiter d'une retraite très anticipée. Mais elle pourrait bien être plus mouvementée et imprévisible qu'il ne l'avait prévue, comme une sorte de parcours initiatique.
Francis Palluau est, notamment, le réalisateur du film Bienvenue chez les Rozes. Il nous offre, avec L’homme qui rêvait d’être vieux, un roman aussi joyeux que dramatique. Si les premiers chapitres transpirent la comédie, ils dérivent peu à peu vers une réflexion sérieuse sur la vie, sur le sentiment d’être à sa place ou non.
En effet, au départ, j’ai eu l’impression de lire un feel good book. Les pages défilaient à une folle allure, je souriais face à cet humour qui me faisait passer un agréable moment. Décontractée. Un jeune homme qui se grime en son grand-père et qui vit sa meilleure vie (comme le disent les jeunes) de vieux en résidence pour personnes âgées, c’était drôle. Puis, sans que je m’y attende, progressivement, l’auteur a fait basculer son histoire vers un roman contemporain aux accents dramatiques. J’étais peu à peu transportée dans un récit plus profond, qui interroge sur notre place dans ce monde, sur la difficulté d’arriver à être soi et de réussir à s’accomplir.
L’art est maîtrisé car il est réalisé avec délicatesse. L’auteur réussit avec brio à allier comique et tragique, sans jamais tomber dans l’excès de l’un ou de l’autre.
C’est un roman plaisant sur les relations entre un grand-père et son petit-fils sur fond cinématographique (univers que Francis Palluau connaît bien et qu’il retranscrit avec justesse dans son roman). L’écriture est belle, très belle à certains moments, poétique. Elle aussi se transpose au fil des chapitres, elle se révèle au fur et à mesure que l’atmosphère évolue.
Le dénouement n’est pas tel qu’on l’aurait imaginé, ni tel qu’on l’aurait certainement désiré, mais c’est le pouvoir des livres que de nous surprendre et de nous attirer vers d’autres chemins, moins évidents. Émouvants, d’une autre façon.
Ce roman mérite qu’on le découvre pour toutes les sensations qu’il distille à sa lecture. Sa longueur est idéale (250 pages de récit), sa fluidité nous invite à le dévorer sans tarder et son dynamisme, à ne pas le reposer une fois commencé. J’ai passé un très bon moment, alors je vous le conseille !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/09/02/lecture-lhomme-qui-revait-detre-vieux-de-francis-palluau/
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