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Il s'agit de la première étude d'ensemble de l'habitat mycénien qui prend en compte les traits architecturaux, les plans et les dimensions, ainsi que les aménagements et le mobilier de plus de 180 édifices fouillés sur le continent grec (Péloponnèse, Grèce centrale et Thessalie) et datables de l'Helladique Récent (1550-1025 avant J.-C.). On y distingue trois familles d'édifices. Les palais se caractérisent par de grandes dimensions, un mode de construction complexe, la présence d'un noyau architectural stéréotypé et la spécialisation de certaines pièces. Les élites qui contrôlent l'Argolide, la Messénie et la Béotie y mettent en scène leur pouvoir en empruntant à la Crète minoenne le concept même du système palatial, des modalités du contrôle administratif (tablettes et nodules) et certains aspects des édifices palatiaux (préparation du terrain, utilisation de la pierre de taille, peintures murales, seuils monolithes). Par rapport aux époques précédentes sur le continent grec, il s'agit non pas d'une différence d'échelle, mais de nature. À l'opposé, les maisons, de dimensions modestes, avec un nombre limité de pièces, sont construites simplement et fonctionnent comme des abris polyvalents. Elles ne se distinguent guère, dans leur grande majorité, des unités d'habitation conçues quelques siècles auparavant dans le domaine égéen et ne connaissent pas d'évolution marquée durant l'époque mycénienne. Entre ces deux familles, il existe des édifices intermédiaires aux dimensions plus monumentales et de construction plus complexe que les maisons ; leur mobilier (ivoires, documents administratifs en linéaire B) est souvent comparable à celui des palais, mais leur plan est différent. À Mycènes, Tirynthe, Pylos et Thèbes, ils sont associés à la sphère palatiale, tandis qu'à Gla le programme de construction semble répondre à des besoins particuliers, peut-être militaires. Les techniques de construction et les formes architecturales mycéniennes ne se sont pas diffusées à l'extérieur de la Grèce continentale. Le système palatial mycénien ne paraît pas s'être étendu au-delà de l'Argolide, de la Messénie et de la Béotie. Pascal Darcque, ancien directeur des études et secrétaire général de l'École française d'Athènes, est directeur de recherche au CNRS (UMR 7041, Archéologies et Sciences de l'Antiquité, Nanterre). Il a principalement fouillé en Syrie, à Bassit, et en Grèce, aux abords du palais minoen de Malia (Crète) et sur le site néolithique de Dikili Tash (Macédoine orientale).
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