"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Ce livre dresse le portrait d’un homme, Paul, à travers cinq histoires de sa vie amoureuse, de l’aube de l’adolescence à l’âge adulte.
Cinq variations de l’amour partagé, inaccessible ou contrarié envers un homme ou une femme, avec tout ce qu’il suscite de troublant : désir, passion, obsession, rêves, fantasmes, illusion, désillusion, …
Le style composé de longues phrases rend merveilleusement les subtilités émotionnelles et les pensées fantasmatiques du personnage toujours en quête de désir.
Un roman d’une grande sensualité qui brille par sa justesse et son intelligence. Il me restera longtemps cette impression d’avoir réellement vécu ces cinq histoires d’amour.
Les variations sentimentales - André Aciman
Renversant !
L’auteur nous emmène dans l’histoire de Paul alors âgé de 12 ans jusqu’à sa vie d’adulte avec des chapitres en partie décousus qui pourrait ressembler à des nouvelles. André Aciman retrace avec une belle analyse, une habilité d’écriture, différents amours et une quête qu’une passion romantique qui vient hantée Paul.
Il sera tout d’abord question de Nani un garçon plus âgé que lui pour lequel il est un bonheur secret mêlé d’angoisse et de honte. Puis vient le tour de Maud qui après l’avoir trompé ne sait pas s’il éprouve de l’amour ou de la compassion. Sa rencontre avec Manfred (un homme), il pense alors connaître le même circuit : celui de l’attirance à la tendresse puis au désir obsessionnel et ensuite à l’abandon, le recul, l’apathie, la lassitude…Après quelques années il revoit Chloé dont tous deux s’aiment sans conviction, sans but, sans lendemain…
Puis, pour conclure, Heidi dont il pense qu’une femme qui sait ce que vous pensez doit avoir les mêmes pensées que vous et que tout devrait fonctionner, enfin c’est ce qu’il pense…Et la fin réserve bien sa surprise !
Cela peut faire écho à « la confusion des sentiments » de Stefan Zweig
Un coup de cœur !
J'avais beaucoup aimé Call me by your name, que j'ai lu avant de regarder le film avec Thimothé Chalamet. J'ai donc abordé ce roman pleine d'enthousiasme et de curiosité.
A travers le récit de Paul, le narrateur, l'auteur explore les sentiments et la sexualité de son personnage dans différentes parties qui évoquent chacune une époque et/ou un lieu spécifiques. Le roman s'ouvre sur l'amour de Paul jeune adolescent pour le menuisier, Gianni, qui restaure les meubles de ses parents. Dans la chaleur écrasante d'une petite île italienne, Paul va ressentir physiquement et psychiquement ses premiers émois amoureux, sans pour autant les exprimer.
On retrouve ensuite le narrateur à New York, où il vit avec Maud. Il développe une forte jalousie envers elle alors que lui est attiré par Manfred, qu'il croise chaque matin sur les cours de tennis qu'il fréquente.
La troisième partie est celle où le narrateur retrouve son amour de jeunesse Chloé alors qu'il vit enfin avec Manfred. Ils décident de se redonner une chance et plaquent tout pour retourner sur les lieux de leurs amours naissantes. Mais Ada vient encore perturber ce parcours amoureux.
Ce roman est le récit de ses amours qui naissent, se heurtent, se délitent, l'auteur interroge le désir, la sexualité, la relation de couple, l'amour et le temps qui passe. Pourquoi une histoire dure? Quel élément déclencheur peut faire imploser un couple?
Les thèmes abordés sont universels et passionnants, mais le roman est un peu décousu. Bilan de cette lecture : un récit agréable à lire, quelques très belles pages sur la passion amoureuse mais une sensation d'inachevé.
Ce livre parle du désir, de la peur, de l’hésitation.
Paul, le personnage principal va passer toute sa vie à désirer des gens, il veut savoir pourquoi il les désire mais il n’est jamais conscient que les autres le désirent également, ce qui fait que pour lui, la séduction est facile, mais il se fatigue vite et va voir ailleurs. Il a des relations amoureuses avec des hommes ou des femmes, indifféremment, sans jamais savoir si elles dureront. Paul est mélancolique et nostalgique, il n’est jamais dans le moment présent, mais dans l’anticipation de ce qui pourrait arriver ou dans le passé quand il se rappelle avoir aimé aussi bien qu’avoir été aimé. Il n’existe qu’au travers de ses désirs. Toutefois, il hésite à parler de son désir, il sait ce qu’il désire mais il ne sait pas pourquoi il aime.
Son premier amour, à douze ans, est pour Giovanni, l’ébéniste du village où il passe ses vacances en famille. Il sait qu’il le désire mais il ne comprend pas pourquoi et ne révélera rien de ses sentiments. Ensuite viendra Maud avec qui il restera quelque temps avant de rencontrer Manfred à son club de tennis, puis Chloé, une amie de l’université avant de revenir vers Manfred, enfin son désir se tourne vers Heidi une journaliste qui a la moitié de son âge, son hésitation ou sa peur laisse cette ébauche de relation en suspens à la fin de ce récit.
Chaque chapitre développe une relation amoureuse avec une introspection profonde sur ce que Paul ressent et comment il gère ce désir de l’autre.
Une fin surprenante et inattendue qui tient en quelques lignes et nous laisse à penser que Paul ne s’arrêtera jamais de désirer car pour lui les sentiments amoureux même accompagnés de la perte ou de la souffrance sont sa raison de vivre.
Grace aux éditions Grasset, via net galley, j'ai eu le plaisir de lire Les variations sentimentales d'André Aciman.
Paul est encore adolescent quand il s’éprend de Giovanni, le menuisier de ses parents, pendant des vacances estivales sur une petite île italienne. Premier amour. Plus tard, à New York, c’est avec la belle Maud qu’il pense construire une vie de couple. Il l’aime et la jalouse fiévreusement. Trop peut-être. Il y aura aussi Manfred puis Chloé sans oublier Heidi, une jeune musicologue...
Paul nous parle de ses amours, de ses émois. Il est dans la séduction, homme, femme.. il varie.
Les variations sentimentales est un roman qui porte bien son titre.
J'avais beaucoup aimé Appelle-moi par ton nom d'André Aciman, c'est donc avec plaisir que je me suis plongé dans son nouveau roman.
J'ai bien aimé découvrir Paul et ses amours, c'est sympathique, agréable à lire toutefois cette fois ci je n'ai pas eu de coup de cœur. Il manque quelque chose pour me captiver totalement et je n'arrive pas à définir quoi !
J'ai apprécié ma lecture, les personnages, l'histoire mais pas de là à mettre cinq étoiles. En fait, je dirais qu'il est légèrement en dessous de son premier roman, tout simplement :)
Mais Les variations sentimentales est un bon roman qui se lit rapidement et avec plaisir. Je sais déjà que je lirais le prochain ouvrage de cet auteur :)
Ma note : 4 étoiles.
lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/02/les-variations-sentimentales-andre-aciman.html
Découpé en cinq grandes parties, qui pourraient presque être à elles toutes seules des novellas tant les lieux et la temporalité sont mouvants, André Aciman nous entraîne au cœur des sentiments humains. On se retrouve projeter dans le passé, le présent sans jamais bien déterminer où se situe l'un et l'autre. Structure fluctuante, changeante comme les sentiments.
Néanmoins, tout tourne autour d'un personnage, Paul, en proie à ses désirs, fantasmes et rêves. Il y a ainsi le Premier amour, celui de la pré-adolescence. Celui qui bouscule, celui qui aborde l'éveil sexuel. Déstabilisant. Le narrateur retourne ainsi sur les terres de son enfance, une petite île italienne qui a bercé ses étés. Il se retrouve face à cette maison qui n'est plus. Brûlée. Je suis revenu pour lui dit-il. Immédiatement on pense à la promesse d'un fils à son père. Mais tout est bien plus complexe. Alors que Paul arpente les rues et ses souvenirs, lui reviennent en mémoire les longues promenades nocturnes et cette église en ruines dans laquelle il aimait se réfugier quand le désir l'emprisonnait. Un désir prénommait Giovanni. Nanni. L’ébéniste de l'île qui travailla un temps pour ses parents. Cet homme, plus âgé, il rêvait de le serrer fort. Devenir qu'un. Devenir lui. Pour le voir un peu plus, l'approcher, le sentir, il s'immisce dans son quotidien, travaille un temps à ses côtés. Le trouble devient plus fort. Mais à douze ans, que sait-on de l'amour ? Amour mort-né. Nanni le cœur déjà pris. Nanni... dont il comprit plus tard qui il était vraiment. Car il faut parfois revenir sur les traces de son passé pour comprendre.
Puis vient la Fièvre du printemps. Paul vit désormais à New York avec Maud. Une femme dont on perçoit tout le charisme. Une vie de couple établie. Mais voilà qu'il l'aperçoit dans un restaurant, avec un autre homme. Elle joue avec ses cheveux. Rit aux éclats. Il s'invente un scénario. Destructeur. Qui est cet homme ? Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Est-il jaloux ? En colère ? Peut-être est-ce plus complexe que cela. Il le réalisera lors d'un dîner entre amis, le soir même. Retournement de situation. L’ambiguïté revient. Alors que Maud discute avec cet homme, Paul est ailleurs. Ses pensées, sur un court de tennis. Manfred. Silencieux. Presque fuyant. Depuis deux ans. Ses épaules. Son corps nu dans les vestiaires. L'obsession petit à petit se faufile dans son esprit et entre les pages que nous tenons si fermement. Paul imagine. L'érotisme de leurs peaux qui se frôlent et se prennent. Qu'adviendra-t-il entre eux ? Amour ou amour avorté ?
Et Chloé dans tout cela ? Chloé, cet amour de jeunesse. Universitaire. Les voilà face à face bien des années après avoir quitter les bancs de la fac. Immédiatement les corps s'appellent. Cet autre à qui l'on veut appartenir pleinement autant qu'il nous appartiendrait pleinement, là, dans la nuit lorsque la porte se ferme ou au petit déjeuner, les corps nus, le sexe qui appelle l'autre. Et le soleil de minuit a brillé pour nous / Jusqu'à l'arrivée du jour / Alors nous nous sommes séparés / Comme déjà saturés des délices du futur*. C'est probablement la plus belle partie du roman, la plus profonde, celle qui marque toute la complexité de l'Homme. C'est en tout cas dans celle-ci que j'ai corné le plus de pages. Elle m'a semblé être un bilan de mi-parcours et révèle à mon sens merveilleusement bien tous les tourments. L'attraction-répulsion. Vouloir l'autre au point de ne pas savoir. Amour Stellaire. Celui qui n'est pas fait pour nous. Pas dans cette vie. Que nous ne pourrons peut-être jamais atteindre. Peut-on oublier cet amour là ? Peut-on poursuivre après cela ?
Enfin, il y a Heidi, ses e-mails et ses cafés dans Abingdon Square. L'attirance intellectuel. Est-ce suffisant ?
André Aciman parvient avec brio à nous embarquer dans ces grandes histoires d'amour (in)assouvies, fantasmées. Dans ces rêves romantiques, parfois érotiques mais jamais vulgaires. Homme ou femme ou les deux. C'est la captation du désir ici qui est essentiel et non le genre sexué. C'est l'impulsion d'un cœur et du corps. La liberté assez grande pour ne pas être attiré que par un seul type d'amour et l'apprentissage d'une vie faisant que nous évoluons plus ou moins, recherchant dans un sexe ou dans l'autre, dans un être ou dans l'autre ce qui peut nous soutenir. Ce quelque chose dont nous ignorons parfois ce que c'est. Ce que nous n'avons pas. Ce qui nous ressemble ou non.
C'est tout cela Les variations sentimentales : un roman sur l'ambivalence des sentiments, la quête et l'abandon, la complexité à se trouver soi-même en chemin. C'est une symphonie à la fois déchirante, délicate, mélancolique et sensuelle.
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