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À mi-chemin de la chronique et du récit, de l'évocation et de la réflexion, Les Morts ne savent rien est un livre libre, fluide, totalement insaisissable.
Marie Depussé y évoque simplement une famille pas simple, la sienne. Ses frères et sa soeur fantasques, imprévisibles, son père, et surtout sa mère, figure aimante et contradictoire elle aussi, dont le souvenir de l'agonie et de la mort sont le centre autour duquel s'organise tout le livre dont il a provoqué le désir, ou plutôt la nécessité.
« C'était l'été. Nous avions quitté la table avant le café parce que la plus petite d'entre nous, qui veillait dans le fauteuil près de la cheminée, était venue nous dire que maman respirait de plus en plus lentement. Jean est monté en bougonnant. Moi, j'avais compris, j'ai l'impression d'avoir avalé les escaliers jusqu'au premier.
Après, ça a été l'été. Un été sans pitié. Il fallait respirer les fleurs qu'elle avait plantées. »
Le regard lucide de Marie Depussé convient particulièrement bien à cette démarche intuitive où il s'agit non seulement de capter le cours d'un temps révolu mais d'y retrouver les sentiments mêlés qui l'ont constitué, de les interroger, de les comprendre. Ce n'est, de ligne en ligne et de page en page, que bonheurs d'expression et de pensée, générosité sentimentale, ouverture
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