"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans l'univers romanesque de Carlos de Oliveira, écrivain portugais néo-réaliste (1921-1981), tout se passe comme si l'autorité narrative eût ouvert, dès le premier roman, une Boîte de Pandore d'où s'échapperaient des incantations maléfiques. Les catégories narratives du récit se présentent ainsi comme autant d'édifices voués à la dégradation par l'effet dévastateur du temps chronologique. Parleuse de sortilèges, l'écriture brouillée de Carlos de Oliveira sollicite la médiation de l'interprète. Voici toute l'ironie dont est constellée la tétralogie de la Gândara. Portée par des artefacts ludiques (jeux d'actants, de temps, jeux d'espace, de vie et de mort), la décadence miroite ses augures dans le tissu narratif de chacune des quatre oeuvres (Casa na Duna - 1942, Pequenos Burgueses -1948, Uma Abelha na Chuva -1953 et Finisterra -1978). Ce travail tente d'analyser sur un mode sémiotique, symbolique et psychocritique, le mécanisme des symptômes de la décadence en partant des thèses de Phillip Hamon sur le statut sémiologique du personnage, des théories cratyléennes sur l'onomastique ou encore des hypothèses de Nicolas Malebranche relatives à la phobie du mouvement désordonné.
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