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La superstition et la mythologie, fondements archaïques de l'ignorance et de l'obscurantisme constituent les croyances des sociétés antiques.
Bientôt, elles seront absorbées par une nouvelle religion qui les compile judicieusement sous sa nouvelle bannière qu'elle érigera à Rome. C'est un univers de convictions que leurs auteurs pensaient être minutieusement élaborées sur le substrat de la mythologie antique. Il fut imposé par la ruse et par la flamme à d'innombrables sociétés. Il est protégé de manière impitoyable même lorsque certains rouleaux découverts dans la région de la Mer Morte témoignent de son illégitimité.
A ce recueil de fabulations fut également adjointe l'invention de l'Histoire Orthodoxe qui la garantit et qui fut embellie pendant des siècles. Elle connut son âge d'or à la Renaissance et au siècle des Lumières pour enfin demeurer une institution contemporaine. Depuis le Xè siècle, une politique systématique d'acquisition et de traduction d'ouvrages musulmans en version latine fut promulguée par les plus hauts dignitaires de l'Église et les monarques chrétiens.
Ainsi, par exemple G. de CRÉMONE, M. SCOTUS s'inscrivent dans une longue tradition de traducteurs qui débouchera dans toute la chrétienté sur un plagiat éhonté par toutes les générations d'auteurs qui s'approprieront le titre de savant. Toutes les branches du savoir musulman furent plagiées, compilées, commentées, imitées, travesties, pour enfin être occultées sous le patronyme des plagiaires : G. GALILÉE, L.
De VINCI, A. PARE, N. COPERNIC, J. KEPLER, R. DESCARTES, B. PASCAL, I. NEWTON, etc,... seraient sans aucun doute inconnus ou à défaut leur renommée réduite à une peau de chagrin. L'Église (et ses bras séculiers, les rois et les princes) réalisa très tôt l'enjeu de la culture musulmane et le danger qu'elle représente pour son Orthodoxie, voire pour son existence même. Acquérir le savoir musulman en version latine et en disposer selon sa politique fut sa préoccupation constante.
Au XIVè siècle, la rédaction, l'impression, la vente, la lecture des livres, ainsi que l'enseignement furent sous le contrôle inconditionnel de l'Église. Celle-ci s'activa avec frénésie à faire du latin et du grec, la pierre angulaire de l'enseignement de la culture de l'infidèle. C'était l'époque de l'hellénisation et l'imagination fit le reste. On créa certains auteurs à qui on leur inventait une biographie.
En conséquence, des personnages mythiques comme Pythagore, Thalès, Archimède, Hippocrate, etc.,... prennent vie sous la plume des copistes. Quoiqu'il en soit, la mentalité des sociétés chrétiennes accepta très péniblement que l'Univers est une réalité régie par des lois. Une dizaine de siècles furent nécessaires à l'assimilation des sciences et des techniques que leur léguèrent les musulmans. Ce fut un legs funeste car ces derniers vont subir les châtiments les plus durs et l'humiliation permanente.
Pour les uns, ce fût l'acquisition sans précédent d'un héritage culturel scientifique et technique, un développement social et une hégémonie sans cesse grandissante ; pour les autres, une succession de gouvernements de type romain, un abrutissement de masse, la suppression des hauts sentiments et la dilution de la foi. Dès lors, les musulmans se figèrent peu à peu dans cet abêtissement où les chrétiens du XVIIIè siècle, lors de la politique de colonisation généralisée, les avaient trouvés, et qui leur ont fait juger bien à tort comme antipathiques à toute idée de civilisation.
L'objectif de l'Histoire Orthodoxe est une tentative scientifique d'inventer une continuité socioculturelle entre l'Antiquité gréco-romaine et l'Occident chrétien. Tous les aspects de l'investigation, tels que le processus de la sélection des sujets permettant de monter cet échafaudage sont une interprétation d'un caractère préétabli. L'endoctrinement par l'éducation et par la société fournissent un ensemble de renseignements précieux.
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