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Le Concile Vatican II présente l'Eglise comme le sacrement du salut . Bien que son intention soit de dépasser le sens technique tel qu'il s'applique aux rites du septénaire sacramentel, le Concile renvoie explicitement à la définition scolastique du sacrement : signe et instrument. Ce dernier aspect ne semble guère avoir stimulé la recherche théologique contemporaine qui se méfie des présupposés ontothéologiques de la métaphysique causale. La possibilité pour l'Eglise d'être cause efficiente instrumentale du salut ne contredit-elle pas la gratuité de l'action de Dieu en postulant une sotériologie active ? Si l'Eglise-sacrement est instrument du salut, c'est parce qu'elle reçoit d'un agent principal la vertu salutaire qu'elle peut à son tour communiquer. On envisage ensuite en elle-même l'action instrumentale de l'Eglise, qui s'exerce proprement dans la ligne de l'ordre (niunus sanctificandi). La causalité instrumentale de l'Eglise est enfin prise du côté de l'effet : le salut. Sans nier la nécessité de l'Eglise par rapport au salut, on est passé d'une problématique d'appartenance (causalité matérielle) à une perspective qui met surtout en valeur l'impératif d'exercer la mission (causalité efficiente). Mais l'Eglise catholique peut-elle prétendre être l'unique instrument du salut ? Cette monographie aborde, par le biais d'une catégorie scolastique, un certain nombre de questions théologiques contemporaines. Elle s'inscrit à l'intérieur du débat sur l'interprétation du Concile Vatican II.
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