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Instituée par décision canonique de Pie VI en 1794, la Trappe est née d'une double volonté: résister à la Révolution et poursuivre la réforme introduite dans le monde cistercien par l'abbé de Rancé.
Cette origine historique donne aux trappistes, tout au long de " leur " siècle, un prestige qui pousse vers leurs maisons, masculines ou féminines, une foule de postulants, attirés par l'ascétisme extrême qui règle la vie des trappes françaises, leur critique radicale du monde, leur intransigeance vis-à-vis de l'état ou de l'église-institution. Les " moines blancs ", tourmentés par la quête éperdue des origines, tournés vers une utopie autant religieuse que sociale, fascinent leurs contemporains, simples visiteurs, écrivains (de Chateaubriand à L.
Bloy), personnalités engagées dans un processus de fondation ou de mission (comme Charles de Foucault). En 1899, sur intervention directe du Saint-Siège, la Trappe s'éloigne du monachisme radical pour devenir un Ordre réformé et contrôlé depuis Rome. A cette occasion, Léon XIII salue les " cisterciens réformés " du titre de " phalange avancée du christianisme ", soulignant ainsi la dette contractée envers les ex-trappistes, tant en France qu'en pays de mission, par la chrétienté du XIXe siècle.
La connaissance du christianisme contemporain, dans ses aspects les plus cachés et les plus silencieux, passe par celle de la Trappe. C'est ce que découvre L. Massignon à l'aube du XIXe siècle. Et c'est ce que la présente étude aspire à confirmer.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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