"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsqu'il quitte Conakry avec sa famille pour fuir Sékou Touré, Hamadi a 11 ans, des parents qui s'aiment, un père respecté qu'on appelle Le Chirurgien, une mère douce et belle de qui il est le préféré, trois frères et soeurs dont il se sent déjà responsable. 40 ans plus tard, c'est un homme rompu qui hurle sur un brancard dans un hôpital parisien, ivre pour la énième fois. Ce jour-là, ses frères et soeurs, ceux venus d'Afrique et les deux nés Français, décident de le faire interner. Hamadi n'est plus l'aîné, fierté de la lignée, mais sa honte. Que s'est-il passé entre-temps ?
Le déclassement et la chute progressive de la famille. Les diplômes du père ne valant rien en France, il finit infirmier dans un hospice pour vieux ; ils migrent tous à Bobigny, Marie trouve un emploi dans un supermarché, Hamadi des amis, les membres de « La Fraternité », quatre gosses rieurs et bagarreurs, tendrement cruels, qui l'initient à la petite délinquance. Rapidement, il quitte l'école, rentre au service de Serge, proxénète et trafiquant du coin, pour surveiller ses filles, la nuit, au bois de Boulogne. Parmi elles, il y a Khadija, dont Hamadi tombe amoureux. Pour elle, il perd la tête, rêve d'une vie nouvelle ailleurs, et met en danger la vie de l'un de ses frères. Les choses tournent mal. Seul l'alcool pourra calmer sa peine et sa culpabilité.
Dans ce puissant premier roman, Salomé Berlemont-Gilles retrace les cinquante premières années d'un petit garçon tendre et fort qui se cognera vite aux murs de notre société pour découvrir le mensonge des mots inscrits au frontispice des bâtiments de notre République. C'est l'histoire d'un homme qui tombe, comme des milliers d'autres aujourd'hui. Mais c'est aussi celle des personnages qui, autour de lui, se battent pour le sauver et s'en sortir eux-mêmes, et parfois réussissent. Avec une poésie et une force foudroyantes, cette jeune auteur de seulement 26 ans signe son entrée en littérature.
Hamadi noie sa vie dans l’alcool, prostré sur un brancard, c’est aujourd’hui un ivrogne perdu dans la blancheur de l’hôpital. Sa longue déchéance ne pouvait pas se terminer autrement, mais comment en est-il arrivé là ?
Il est arrivé en France avec ses parents trente ans auparavant. Ce pays porteur d’espoir, de liberté et d’égalité qui accueille, éduque, protège ceux qui souffrent et doivent fuir leur pays.
C’est une famille aisée et confortablement installée dans la vie qui quitte Conakry en Guinée pour fuir le régime de Sékou Touré. Le père Chirurgien, la mère et la fratrie s’installent en région parisienne dans une banlieue hostile. Là, les espoirs s’envolent lorsque le Chirurgien comprend qu’il ne pourra pas exercer son métier, celui pour lequel il était largement reconnu et apprécié dans son pays. Marie, la mère, une belle femme d’origine peule, n’a jamais travaillé. Mais elle trouve rapidement un emploi de caissière, car il faut faire vivre la famille. Le Chirurgien ne parvient pas à trouver d’emploi et doit accepter de devenir un simple.
Hamadi est l’enfant chéri, le fils préféré de sa mère, bon élève au pays, il est celui qui doit montrer l’exemple et protéger les frères et sœurs. La tâche est lourde de sens, le poids trop grand pour ses épaules. A l’école, après des débuts prometteurs, c’est avec une bande de voyous qu’il s’accoquine pour se faire accepter du quartier, pour enfin s’autoriser à vivre. Devenu à son tour membre de la Fraternité, petit voyou comme eux, ils entre rapidement dans la spirale de la délinquance. Et quitte l’école pour des emplois plus généreux et plus faciles. Si les frères ont beaucoup de mal à s’intégrer, les filles et la mère portent une fois encore sur leurs épaules l’unité et l’espoir de la famille.
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Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/02/le-premier-qui-tombera-salome-berlemont-gilles/
Conakry, Guinée. Le Chirurgien et son épouse Marie ont une vie riche. Riche par l’argent que le médecin gagne, riche par l’amour partagé dans le couple, riche par la beauté de cette femme, riche par les quatre enfants qu’ils ont à commencer par l’ainé, Hamadi. Ce dernier à onze ans lorsqu’il quitte son pays de naissance pour aller en France. L’indépendance tant attendue n’est pas à la hauteur des espérances et le Chrirugien, peul, est victime de la chasse sanguinaire effectuée contre ce peuple par Ahmed Sékou Touré. L’exil est la seule chance pour la famille.
Quarante ans plus tard, on trouve Hamadi dans une situation de détresse infinie : maigre, ivre, violent, hurlant. Il est aux urgences d’un hôpital parisien et ses frères et sœurs décident de le faire interner. Que s’est-il passé pour qu’Hamadi tombe de Charybde en Scylla… Lui, Hamadi, celui qui devait s’occuper de la fratrie, la protéger. Mauvaises rencontres ou errance d’un exilé pris dans les tourments d’une société qui ne lui correspond pas, qui ne devient pas Européen et qui n’est plus Africain.
Malgré quelques longueurs, je n’ai pas décroché un seul instant parce que le héros de cette histoire n’est aucunement faible, sa fragilité devient une force : il tombe, il se relève, puis retombe, puis se relève. C’est parfois au bord du précipice quand tout semble perdu, qu’un parachute se déploie sur le grand fil fragile de la vie.
L’écriture est d’une grande sensibilité avec le souci du détail, certains pourront trouver que les descriptions sont trop envahissantes et pourtant c’est ainsi que la jeune autrice réussit à recréer l’ambiance de ces quartiers désorientés peuplés de gens à la recherche d’eux-mêmes. Univers de violence mais pas uniquement, le roman est un manifeste à l’amitié et au socle familial, socle qui peut s’effriter mais restant la base.
Entre espoir et déception, liberté et enfermement, élan du cœur et agressivité des gestes, égalité et discrimination, fraternité et haine, un récit qui exprime toute la dichotomie d’une démocratie brandissant les oriflammes de la citoyenneté.
Un premier roman de toutes les promesses.
Livre lu dans le cadre du Prix Littéraire de la Vocation 2020
Blog=> https://squirelito.blogspot.com/2020/08/une-noisette-un-livre-le-premier-qui.html
Hamadi quitte Conakry avec toute sa famille. Il a onze ans. Son père est chirurgien et respecté. Sa mère est époustouflante de beauté et admirée. de sa vie, face à l'océan, il n'a connu que l'amour de sa mère dont il est l'enfant préféré et celui des domestiques qui l'ont toujours choyé.
Arrivé en France, il subit le déclassement que connaissent beaucoup de migrants et sombre dans la délinquance qui lui semble être la seule façon de retrouver une place.
« le premier qui tombera » est un livre magnifique. Il parle de la vie, de l'amitié, de la famille. Juste et précis autant qu'émouvant. L'écriture est belle et le style simple. Un vrai bon livre à savourer et à offrir.
A lire face à l'océan.
Une lecture intéressante avec ce roman fort qui dépeint sans détour le parcours d'Hamadi qui doit fuir sa Guinée natale, avec ses parents, pour la France, afin d'échapper à un massacre ethnique.
Le livre débute d'ailleurs par une scène forte avec l’internement d’Hamadi à 50 ans, à l'initiative de sa famille (frères et soeurs). Le roman décrit par la suite le parcours d'Hamadi, l'impossibilité pour son père de faire reconnaître en France ses compétences médicales, sa mère aimante qui acceptera de travailler comme employée libre-service, beaucoup d'amour mais aussi de désillusions pour pouvoir s'intégrer.
Le parcours de vie d'Hamadi sera difficile entre la pauvreté, la violence, les discriminations, les addictions, ou encore la prison ... une lente et interminable chute. Cette noirceur a un impact sur le lecteur et j'avoue avoir eu du mal à me plonger dans ce roman. L'écriture est belle et fluide mais il m'a manqué parfois un peu de nuances pour souffler et me poser.
C'est un roman à découvrir mais peut-être pas à des moments de déprime ou peut-être en alternance avec une lecture plus légère.
C'est avec un plaisir immense que j'ai découvert ce roman d'une jeune auteure Salomé Berlemont-Gilles. Son récit marque, selon moi, le début flamboyant d'une carrière de conteuse. Son style enjoué et onirique m'a entraîné au coeur d'une histoire tristement contemporaine. Hamadé a onze ans quand, pour échapper à un massacre programmé de son ethnie, il se réfugie en banlieue parisienne avec sa famille. Il quitte une Afrique colorée, ensoleillée, privilégiée pour la grisaille des HLM, guettos gangrenés par la violence et la pauvreté. Son père Chirurgien va se démener avec l'administration pour obtenir des papiers mais n'aura jamais d'équivalence pour ses diplômes. Il parviendra difficilement à décrocher des postes d'assistant de vie. Sa mère, Marie, lumineuse et rayonnante d'amour décide de s'épanouir comme employée de libre service. Ils ne cesseront jamais de s'aimer mais épuisés se battront de moins en moins farouchement pour cultiver la fierté d'être "un nègre avec de l'attitude" dans le coeur de leurs enfants. Hamadé, ses frères et sœurs n'auront le droit à aucun passe droit. Ils connaîtront la prison, l'alcool, la drogue, la misère mais ils sauront toujours faire front ensemble, soudés, forts et riches de l'amour laissé en héritage par leurs parents. A la dernière ligne, de sa splendide plume, l'auteure nous laisse au creux de l'estomac comme un coup de poing douleureux qu'elle adoucie d'étincelles d'espoir en nous laissant apercevoir l'avenir d' Aminata, la plus jeune sœur de cette fratrie unique. Je recommande la lecture de ce roman au goût ni amer, ni salé, ni sucré mais subtilement umami.
Lorsqu’il quitte Conakry avec sa famille pour fuir Sékou Touré, Hamadi a 11 ans, des parents qui s’aiment, un père respecté qu’on appelle Le Chirurgien, une mère douce et belle de qui il est le préféré, trois frères et sœurs dont il se sent déjà responsable. 40 ans plus tard, c’est un homme rompu qui hurle sur un brancard dans un hôpital parisien, ivre pour la énième fois. Ce jour-là, ses frères et sœurs, ceux venus d’Afrique et les deux nés Français, décident de le faire interner. Hamadi n’est plus l’aîné, fierté de la lignée, mais sa honte. Que s’est-il passé entre-temps ?
Dès le début, le ton est est donné: Hamadi est au plus mal et au fil des pages , nous allons découvrir comment il en est arrivé là.
Ce roman raconte le déclassement, la déchéance successive de cette famille d'immigrés, la chute d'Hamadi, les essais de ses proches pour le sauver lui et eux-mêmes.
La discrimination, le racisme, les addictions en tout genre (sexe, alcool...) sont décrites, tout comme la puissance des liens familiaux.
Ce roman est dur, brut et la plume de Salomé le retranscrit parfaitement. Malheureusement, si beaucoup ont salué ce roman, je n'ai pas accroché. Je ne suis pas arrivée à entrer dans cette histoire, que j'ai lu jusqu'au bout, car je l'ai trouvé trop descriptive par moments, peut être trop violente pour moi..De plus, les nombreuses coquilles m'ont un peu dérangé.
Un premier roman pour cette écrivaine et je trouve que c'est une réelle réussite.
Le lecteur est invité à suivre Hamadi qui se trouve dans une mauvaise passe au début du récit. Le roman permettra de comprendre à travers l'histoire de ce personnage et de sa famille comment il en est arrivé là.
Les thèmes développés ici sont des thèmes très largement abordés dans la littérature actuelle : les discriminations, la famille, les addictions...
Bien que pas très originaux, ce sont toujours des thèmes piégeurs puisqu'il est facile de sombrer dans la caricature. Ce n'est pas le cas ici et c'est clairement le point fort de ce roman, j'ai trouvé le traitement de ces différents thèmes très juste.
Par ailleurs, l'écrivaine a un vrai talent d'écriture, la plume est belle ce qui permet une lecture très fluide. Mais disons le tout de suite, cela n'en reste pas moins un roman dur, qui pousse à s'interroger, et le lecteur ne sortira pas totalement indemne après avoir été le spectateur de cette descente aux enfers.
Petite remarque, c'est la première fois que je relève autant de coquilles / fautes dans un roman. Même si il n'est pas rare d'en trouver dans les romans, là je me suis fait la remarque au bout de la 3ème ou 4ème, j'ai trouvé que ça faisait beaucoup pour un texte normalement lu et relu avant sa sortie.
Mais bon, cela n'enlève rien à ce texte qui mérite d'être lu. Un premier roman parfaitement ancré dans le réel, qui bouscule, qui interroge. Une chose est certaine, la jeune écrivaine derrière texte est à suivre.
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